rhone

Histoire

Avant l'invasion romaine, le territoire, actuellement occupé par le département du Rhône, était habité par les Segusiani, peuplade gauloise, qui formait une partie de la clientèle des Eduens. Ce territoire faisait partie de cette portion de la Gaule celtique, dont la capitale était Autun. Cent vingt-quatre ans avant l'ère chrétienne, les Ségusiens, dont l'importance politique était relativement médiocre, avaient eu déjà quelque contact avec les légions romaines, à l'époque où Rome intervint si habilement dans les démêlés des Eduens et des Arvernes. Les Ségusiens se soumirent volontiers à César, après la défaite de Vercingétorix qu'ils avaient, d'ailleurs, assez faiblement soutenu dans son héroïque soulèvement contre les envahisseurs.

La nouvelle administration se montra très favorable aux Ségusiens, qui acquirent une importance de premier ordre, après la fondation de Lyon. Leur contrée fut comprise par Auguste dans la Gaule Lyonnaise, et dans la première Lyonnaise, sous Dioclétien, en 292. Pendant toute cette époque, cette province fut prospère, et eut large part aux faveurs que les Romains dispensaient adroitement aux pays conquis par leurs armes.

Avec le Bas-Empire, et pendant toute cette période d'anarchie militaire qui amena la dissolution de la puissance romaine, le temps des épreuves commença pour les Ségusiens. Au Ve siècle, 80 000 Bourguignons, conduits par Gaudisèle, passèrent le Rhin et s'emparèrent de la Lyonnaise, et le fils de ce chef, réunissant l'ensemble de ses conquêtes qui s'étendaient alors depuis la Gaule-Belgique jusqu'à la Provence, fonda le royaume de Bourgogne. Les Ségusiens, très-frottés de civilisation romaine, supportèrent, non sans dégoût, les mœurs et les coutumes barbares qui s'imposaient à eux. Cependant, ces Bourguignons surent les préserver de la domination de Théodoric II et des Visigoths, plus barbares encore, qui, après avoir pris Lyon, furent chassés avec l'aide des armés romaines. Après cette entreprise avortée, la puissance des Bourguignons s'affermit de plus en plus, et leur chef Gonderic fut définitivement déclaré souverain du Lyonnais.

Les rois Bourguignons se succédèrent paisiblement jusqu'au milieu du VIe siècle. A cette époque, Gondemar, fils de Gondebaud, fut attaqué et vaincu par les enfants de Clovis. Childebert, roi de Paris, devint maître du Lyonnais, et après lui, en 558, Clotaire annexa définitivement cette province à son royaume. Désastreuse période que cette fin du VIe et ce commencement du VIIe siècle ! Aux troubles politiques se joignirent des maux de toutes sortes, débordement des fleuves, disette et peste, immenses désastres qui furent encore portés à leur comble par l'épouvantable invasion des Sarrasins ; ces barbares, s'emparèrent de Lyon, et il fallut la victoire de Charles Martel, en 732, pour les chasser de cette province et du royaume tout entier.

Le Lyonnais recouvra quelque tranquillité et redevint prospère sous les premiers rois de la seconde race. Il avait été érigé en duché pendant l'époque mérovingienne, mais, plus tard, Charlemagne reconstitua le royaume de Bourgogne qui, jusqu'en 845, ne fut qu'une annexe de la monarchie franque. Après la mort du grand empereur, le traité de Verdun attribua les pays à Lothaire, l'un des fils de Louis-le-Débonnaire. En 870, il fut donné avec le Beaujolais et le Forez au comte Guillaume Ier, dont le fils rendit le comté de Lyon héréditaire. Pendant près de deux cents ans, les troubles de la féodalité, les rivalités des comtes et des évoques, les menées politiques de Burchard, l'intervention de l'empereur d'Allemagne, éprouvèrent cette province et la soumirent à d'incessantes brutalités, et finalement, elle échangea la domination de ses comtes pour celle de ses évêques, non moins redoutables pendant ces époques de barbarie. En 1047, les sires de Beaujeu restèrent maîtres du Beaujolais, mais les archevêques de Lyon établirent solidement leur souveraineté temporelle dans le Lyonnais, et abolirent même les coutumes romaines qui jusqu'alors régissaient le pays.

Cette nouvelle puissance ne devait pas rendre au Lyonnais une bien longue tranquillité. Dès 1137, le comte Guigues III, élevé sous la tutelle du roi de France, Louis-le-Jeune, revendiqua ses droits contre l'archevêque Humbert ; il entra dans Lyon, les armes à la main, pilla la ville, en chassa le prélat, et en fut chassé plus tard par son successeur Drogon, auquel le comte de Mâcon vint en aide. Malgré l'intervention de Louis-le-Jeune, Guigues III ne put rétablir son autorité, et en 1173, il céda tous ses droits sur le Lyonnais, moyennant une somme d'argent et une concession dans le Forez, cession qui fut stipulée dans un traité que Philippe-Auguste ratifia en 1183.

Cependant, les archevêques, quoique délivrés d'un si redoutable compétiteur, n'en furent pas plus tranquilles, et la lutte recommença entre eux et leurs administrés qui montraient de véritables aspirations républicaines. Ceux-ci sollicitèrent l'intervention de Philippe-le-Bel, en 1292 ; le roi de France, heureux de cette circonstance, envoya des troupes sous les ordres du prince de Beaujeu, qui imposa les volontés du roi aux archevêques, et, par la même occasion, aux habitants eux-mêmes. Cela ne se fit pas sans murmures et sans réclamations, et la cause fut portée jusqu'au pape Boniface VIII; mais en 1310, Louis-le-Hutin obtint des prélats l'abandon de tous leurs droits temporels sur la ville, et le Lyonnais passa définitivement sous l'autorité des rois de France, avec la seule réserve que ceux-ci ne pourraient jamais l'aliéner ni en former un apanage.

A cette époque, le Beaujolais n'était pas encore réuni à la couronne de France. Séparé du Lyonnais vers 920, il fut gouverné par des sires particuliers, qui se distinguèrent généralement par leur extrême piété; l'un d'eux, Humbert II, prit part aux croisades, et mourut à l'abbaye de Cluny, en 1174. Son successeur fonda Villefranche, et Guichard IV, beau-frère de Philippe-Auguste, après avoir combattu contre les Albigeois, accompagna Louis VIII en Angleterre et mourut à Douvres, en 1216. Humbert IV, son héritier, rendit de grands services à l'autorité royale, et, en récompense de son zèle, il fut nommé connétable de France par saint Louis ; il accompagna le roi en Egypte et y mourut en 1250, regretté de tous pour sa sagesse et sa conduite exemplaire.

L'un de ses successeurs, Guichard VI, surnommé le Grand, aida Philippe de Valois dans sa guerre de Flandre et mourut à son service. Sous le règne de son petit-fils, Edouard II, Villefranche reçut des privilèges particuliers ; mais à propos d'une discussion de douaire, Edouard II rompit avec le roi Charles VI, contrairement à l'habile politique de tous ses prédécesseurs; arrêté et conduit à Paris, il ne fut sauvé que par l'intercession du duc de Bourbon, auquel, par reconnaissance, il céda le Beaujolais, pour le cas où il mourrait sans postérité légitime. Ce fut ainsi qu'en 1400, le Beaujolais passa dans la maison de Bourbon. Après la trahison du connétable, confisqué et réuni à la couronne, puis donné par François II au duc de Montpensier, il arriva par succession à la femme de Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII, puis à leur fille, la célèbre Mademoiselle, et, jusqu'à la Révolution, il fit partie des possessions de la famille d'Orléans.

A cette époque, le Lyonnais, le Beaujolais et le Forez, réunis en un grand gouvernement, étaient encore administrés conjointement par un gouverneur militaire et un intendant civil.

En 1790, lorsque l'Assemblée nationale décréta la division départementale de la France, le Beaujolais, le Lyonnais et le Forez formèrent le département de Rhône-et-Loire; mais après le siège de Lyon, en 1793, la Convention l'ayant dédoublé, forma le département de la Loire avec Montbrison pour chef-lieu, et celui de Rhône conserva seulement les anciennes provinces du Lyonnais et du Beaujolais.

Collégiale Saint-Nizier

L´église est mentionnée au 6e siècle et sa crypte sous le choeur contenait des tombeaux d´évêques dont les plus anciens remontaient à cette époque. Le 25 mars 1306, Louis de Villars, archevêque de Lyon, y créé un chapitre de 16 chanoines. L´édifice est reconstruit probablement à partir du début du 15e siècle en commençant par le choeur.

Château dit de la Trolanderie

Le château s'élève sur une terrasse au milieu de beaux ombrages ; il serait assez lourd d'aspect, sans deux tourelles élancées qui dressent dans le ciel leurs toits pointus ; ces tourelles paraissent être les seuls débris du moyen âge de cette demeure seigneuriale, l'ensemble datant évidemment d'une époque plus rapprochée.

Eglise

L'église, dédiée à Notre-Dame, est d'une construction très ancienne : son style est partie byzantin, partie gothique, et le clocher présente des cordons de brique rouge, comme on avait coutume d'en placer dans les premiers temps du moyen-âge. Elle se compose d'une nef voûtée avec chapelles latérales.

Maison du Gouverneur de la Gabelle

Les sources ne s'accordent pas sur l'origine de cette construction, certaines la place au XVe siècle d'autre au XVIe, quoi qu'il en soit il semble qu'elle fut active jusqu’à la révolution. D'un point de vue architectural elle tiens plus de la maison bourgeoise que du simple grenier a sel que nous connaissons de nos jours.

Maison forte du Péage

Maison forte mentionnée pour la première fois en 1110 dans le cartulaire de l'abbaye de Savigny. Les bâtiments actuels datent des XIVe-XVe siècles avec des modifications ultérieures (XVIe-XVIIe siècles). Le logis a conservé des décors intérieurs d'un grand intérêt : cheminées du XVIe siècle, peintures murales ...

Château de la Garde

A l'ouest et sur le territoire de cette commune dont ils dépendent, sont deux châteaux, l'un connu sous le nom de la Garde, l'autre sous celui de la Flachère. La position du château de la Garde est admirable, sa construction est d'une époque fort reculée.

Château de Chessy

Le château du 13e siècle comportait une enceinte quadrangulaire sur laquelle s'appuyaient divers bâtiments et flanquée d'un donjon cylindrique. Il s'agit du plus ancien exemple lyonnais connu de fortification talutée et équipée de grandes archères, marquant un nouveau stade défensif. Les deux corps de bâtiment du 16e siècle se dressent à l'extérieur de l'enceinte primitive.

Eglise

L'église de Chessy date de 1485 ; elle est d'un fort joli style gothique ; son vieux porche contribue à lui donner un cachet tout particulier. A l'intérieur on remarque un bénitier formé par quatre colonnes torses reposant sur un piédestal et supportant une conque de style renaissance.

Château de Courbeville

Ce château fut possédé d'abord par la famille chevaleresque de Varennes, dont plusieurs membres prirent part aux expéditions des croisades. Étienne de Varennes, son premier possesseur connu, vivait en 1272 et en fit hommage en 1294. Il le transmit à son neveu Henri de Varennes, qui testa en 1355 et dont les descendants le gardèrent pendant près de trois siècles.

Eglise paroissiale

L'église a été fondée, au XIe siècle, par Humbert aux Blanches-Mains. Reconstruite par Pierre de Savoie, en même temps que le château, elle a subi des réfections successives. Le clocher et le fond du chœur représentent les parties les plus anciennes.

Ferme, située au bourg

Cette exploitation de polyculture/viticulture est composée de bâtiments accolés en ligne qui comprennent un hangar surmonté d'une pièce, une étable etun logement à étable. Les hangar et cave sont surmontés d'un fenil. Le linteau de la porte de la cuisine porte la date de 1857, de plus, l'arcature du linteau indique que la construction est antérieure au XIXe siècle.

Deux cabanes en pierre sèche

Constructions rurales en pierre sèche utilisant la technique de la fausse voûte en encorbellement. Attesté dès le néolithique, ce mode d'architecture reste difficile à dater avec précision. La cabane Voyle possède toutes les fonctionnalités de la maison : cave, entrée, cheminée, fenêtre, siège ...

Prieuré

A la veille de l'an mille, une noble dame avait donné à Odilon, abbé de Cluny, plusieurs fonds de terre, sis à Taluyers, pour y établir un prieuré. Une autre version veut que la donation émane de Rodolphe le Fainéant, roi de Bourgogne, et reporte le fait à l'an 1022.

Eglise

Au point de vue architectural, l'église actuelle présente un réel intérêt ; le choeur, la coupole et le clocher ont appartenu à l'ancien temple ; la partie moderne a été édifiée dans le style roman byzantin de la fin du XIe siècle.

Eglise

aint-Symphorien-surCoise ou Sainl-Symphorien-le-Château (autrefois Saint-Saphorin), s'élève en amphithéâtre sur les flancs d'un rocher à pic, au pied duquel serpente la Coise. C'est une petite ville assez mal bâtie, aux rues étroites, tortueuses, escarpées, sales et mal pavées; mais sa situation, au milieu de montagnes hérissées de rochers et couvertes de bois, est très-pittoresque.

Eglise

Son église est citée pour la première fois, en 1078, dans une charte du Cartulaire de l'abbaye de Savigny. A cette date, Artaud de Forez donna à Saint-Martin de Savigny « l'église de Sainte-Paule, située dans la paroisse de Saint-Laurent-d'Oin, pour le salut de son âme, avec une si grande liberté qu'il voulut qu'aucun vicaire ni aucune autre personne ne pût rien ôter de cette église ou de ses honneurs par force ou par fraude, sans être frappé d'anathème ».

Château Le Clos Bourbon

Le domaine est d'origine inconnue. Il est agrandit et le château est reconstruit au XVIIIe siècle (fin des travaux en 1739). Les jardins sont dessinés par J. G. Soufflot en 1741. Hormis quelques aménagements intérieurs au XIXe siècle, le domaine n'a pas subi de modifications importantes.

Chapelle Saint-Vincent

A demi-lieue du village et au-dessus d’un petit hameau s’élève, sur un des mamelons du mont Agny, une modeste chapelle, dédiée a saint Vincent, patron des vignerons. On en fait remonter l’origine au IXe siècle ; mais le bâtiment a été reconstruit plusieurs fois ; celui qui existe actuellement ne date pas de plus de 400 ans.