yvelines

Histoire

Région de peuplement très ancien, où l'époque néolithique a laissé de nombreux mégalithes, encore en place ou transportés au musée de Saint-Germain. Les Romains y ont ensuite laissé leur marque, en particulier par des voies de communication : l'actuelle N186 emprunte encore en partie le tracé de la "via nova", qui reliait Paris à Rouen.

Au Moyen Age, ce territoire se trouvait directement concerné, par l'établissement progressif du pouvoir royal sur l'Ile de France, emprise qui se marqua par la construction de châteaux-forts édifiés pour ou contre le roi de France : après la Montjoie de Marly, qui inspirera le cri de guerre royal, ce furent Conflans-Sainte-Honorine, Beynes, Montfort-l'Amaury, Houdan, Chevreuse. Saint Louis, né à Poissy, résida souvent à Saint-Germain dont il construisit la Sainte-Chapelle. La région fut directement touchée par la guerre de Cent Ans : Du Guesclin reprit Meulan en 1364 et Dunois combattit à Poissy en 1436. Région, aussi, de peuplement monastique, dont on retrouve les traces aux Vaux-de-Cernay.

La paix revenue, la région resta résidence royale, en particulier avec le château de Saint-Germain où la monarchie séjourna régulièrement après son retour du val de Loire. François Ier mourut à Rambouillet en 1547. Les guerres de Religion se manifestèrent aussi sur notre territoire, en particulier par le vain colloque de Poissy. Un autre château royal se construisit à Saint-Léger-en-Yvelines.La présence de nombreuses forêts y attira les rois, tous chasseurs, et le château de Saint-Germain, doublé par Henri IV, devint la résidence habituelle de la monarchie jusqu'au milieu du règne de Louis XIV, tandis que des ministres se firent construire d'autres résidences (Maisons).

Aux jours sombres de La Fronde, la famille royale, par deux fois, dut se réfugier à Saint-Germain. Mais un rendez-vous de chasse de Louis XIII au cours de la seconde moitié du 17ème, donnera peu à peu naissance au château royal par excellence, Versailles, où Louis XIV transféra la Cour en 1682 : ville royale qui devint, pour un siècle, la capitale de la France. Le roi d'Angleterre détrôné s'installa à Saint-Germain; Louis XIV fit construire Marly pour ses privilégiés; princes et ministres firent naître de nombreux domaines; Mme de Maintenon fonda à Saint-Cyr une grande maison d'éducation. Et c'est dans notre région que se déroula la plus grandeaventure religieuse. littéraire aussi. du siècle, poussée presque jusqu'au martyre : Port- Royal-des-Champs.

La présence monarchique se maintint ici pendant tout le 18ème siècle, où Louis XV fit bâtir Saint-Hubert, tandis que Mme de Pompadour habitait La Celle-Saint-Cloud, et où Louis XVI acquit Rambouillet.Le 6 octobre 1789, la monarchie quitta Versailles, et la grande politique notre région, où l'on ne peut plus guère signaler que la création, à Saint-Germain, du pensionnat de Mme Campan, pépinière de grandes dames, ou encore les séjours de Napoléon à Trianon. En 1815, le général Exelmans remporta à Rocquencourt la dernière victoire de l'Empire.

Notre région fut la première à voir apparaître le chemin de fer, qui attint Le Pecq en 1837, puis Versailles par deux itinéraires. Les nouvelles voies de communication favorisèrent la construction et le bois du Vésinet, loti, devint une ville résidentielle modèle, alors que le parc de Maisons fut irrémédiablement saccagé. Grâce au chemin de fer aussi, les Parisiens découvrirent les bords de Seine; Argenteuil, Chatou, Bougival, Médan, accueillirent Impressionnistes et écrivains. En 1870, ce fut l'invasion, et de nombreux combats eurent lieu sur notre sol. L'état-major prussien s'installa à Saint-Germain et c'est dans la Galerie des glaces de Versailles que fut proclamé l'empire allemand.

Le nouveau gouvernement français dut, devant la Commune, se replier lui aussi sur la Ville royale, et c'est là qu'après son départ, furent, jusqu'à 1954, élus seize présidents de la République, dont plusieurs séjournèrent à Rambouillet.Témoin des temps héroïques de l'aviation (Buc, Villacoublay), notre région vit se conclure la première guerre mondiale par les traités de Versailles, de Saint-Germain et de Trianon. L'entre-deux guerres connut un grand développement industriel (Poissy) et résidentiel.La région fut durement touchée par l'occupation allemande de 1940-1944 (Rommel eut son quartier général au Vésinet, puis à La Roche-Guyon) et par les bombardements alliés, qui ravagèrent Mantes ou Poissy. La reprise économique fut lente et se manifesta par des implantations industrielles (Flins) et une construction résidentielle assez désordonnée. Certaines communes (Fontenay-le-Fleury, Villepreuxl, La Celle-Saint-Cloud) connurent une expansion spectaculaire.

Un des premiers "grands ensembles" fut construit à Marly (les Grandes Terres) et des résidences assez harmonieuses apparurent à Louveciennes. Par la suite, la création de la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines s'efforça de polariser le phénomène.Le Département des Yvelines est né en 1964 et a reçu pleins pouvoirs en 1982. Il mène une action importante, en particulier dans le domaine culturel.

Géographie

Géologiquement, le département des Yvelines, comme toute l'Ile-deFrance, est constitué de couches alternées de sables et de calcaire, plus ou moins mêlés d'argile. Les sables se sont maintenus dans un grand nombre d'endroits, tandis qu'ailleurs réapparaît la couche calcaire. Les bords de la Seine sont une terre d'alluvions. Ces diverses actions ont déterminé le relief du département, comportant une série de plateaux d'une altitude moyenne de 150 mètres dans lesquels les rivières ont creusé leur lit, pour rejoindre la Seine, au nord (Mauldre), à l'ouest par l'intermédiaire de l'Eure (Vesgre) ou à l'est (Yvette).

On peut délimiter, dans ce département, du nord au sud, six régions naturelles : vallée de la Seine de Poissy à Port-Villez, zone de cultures maraîchères et d'élevage, de carrières de sable et de craie aussi, mais dont la vocation de lieu de passage a favorisé la résidence et l'implantation industrielle; la banlieue parisienne, qui, de Vélizy à Houilles et Maisons-Laffitte en passant par Versailles et Saint-Germain, tend à devenir une immense agglomération, les cultures,maraîchères de Chambourcy ou de Montesson disparaissant peu à peu; le Drouais, pays de bocage, de pâturages et de bois; la plaine de Versailles, au centre du département, région de grande culture (céréales, maïs), mais aussi de fruits et légumes, tandis que des îlots de grès et de sable supportent des forêts (Marly, Beynes); la région des Yvelines proprement dite (Rambouillet, Chevreuse, Saint-Arnoult, Gambais), zone de grande culture, mais aussi d'élevage ainsi que de grandes forêts, région très résidentielle; la Beauce enfin, dont les Yvelines possèdent, autour d'Ablis, une petite partie (10 000 hectares environ), plaine plate où les céréales atteignent un rendement exceptionnel.

La Nature ne se signale jamais par son relief, et la main de l'homme est presque partout présente par les voies de communication, l'habitat et, en certaines zones, l'industrie. Mais le paysage est encore vivace et souvent prenant, avec deux éléments principaux : cours d'eau et forêts. Pour les premiers, c'est d'abord la Seine, qui traverse toute la partie nord du département, décrivant de grands méandres provoqués par la faiblesse de la pente, et dont les rives offrent encore par endroits des aspects naturels, par exemple dans l'ouest, où elles se bordent de falaises de craie. Mais le fleuve reçoit, ici ou ailleurs, quantité d'affluents nés sur le sol des Yvelines : Mauldre, Yvette, Orge, Renarde, Drouette, Vesgre, Vaucouleurs dont les rives, malgré la prolifération des résidences secondaires, offrent encore des vues agrestes.

Dans le domaine de l'eau, il faut encore citer des étangs, naturels ou artificiels, qui passent peu à peu de l'état de mares sauvages à celui de pièces d'eau sophistiquées. Quant aux forêts, elles constituent une richesse du département, qu'elles soient domaniales (Saint-Germain, Marly, Rambouillet, Dourdan) ou privées (700 000 hectares en tout, le quart de la surface du département). C'est le domaine du chêne, du châtaignier et en moindre quantité, du bouleau, du hêtre, du charme, mais les résineux y prennent une part de plus en plus importante.

Les Arts

La croissance des villages, l'importance des communautés religieuses, la présence de la Cour et de ses satellites ont doté la région d'une impressionnante parure monumentale, dont on ne peut noter que les têtes de chapitre. Au Moyen Age nous devons non seulement des forteresses, citées par ailleurs, mais d'innombrables églises, où le roman est vite supplanté par un gothique villageois, modeste mais toujours élégant : Poissy, Saint-Arnoult-en-Yvelines, Maisons-Laffitte, Chatou, Bougival, Triel, Mézières-sur-Seine en donnent quelques-uns des différents aspects, tandis que la Sainte-Chapelle du château de Saint-Germain, rappelle le souvenir des Capétiens et que la collégiale de Mantes s'élève aux proportions et à l'harmonie d'une cathédrale.

Et en matière d'architecture religieuse, le Moyen Age met du temps à s'avouer vaincu et jette ses derniers feux à Montfort-l'Amaury, à Richebourg, à Houdan, en se mêlant peu à peu aux formes nouvelles, alors que la Renaissance s'est déjà manifestée aux châteaux de Saint-Germain, des Mesnuls, de Wideville, comme au cimetière de Montfort. C'est encore à Saint-Germain que s'ouvre la nouvelle série des grandes demeures de la première moitié du 17ème siècle, avec le Château-Neuf, dont nous restent deux pavillons, suivi de Médan, Maisons et sa grotte, Rosny, Thoiry, La Celle-les-Bordes, Gambais, Breteuil, le nymphée de Wideville : l'architecture y fait chanter les couleurs de la brique, de la pierre, de l'ardoise au service d'une aristocratie désormais plus résidentielle que seigneuriale.

Mais c'est Versailles qui constitue évidemment pour la seconde moitié du siècle, la grande page non seulement d'architecture, mais de tous les arts qui y trouvent leur cadre. Et il faut, avec Versailles, compter ses annexes (Orangerie, Ecuries), ses satellites (Trianon, Dampierre) et même toute la ville qui l'accompagne. C'est encore à Versailles que se manifeste, dans notre région, le style Louis XV, théâtral à la cathédrale ou au Pavillon français, plus mesuré à la Bibliothèque, classicisant à l'Opéra, tandis que l'intérieur de Rambouillet offre certaines des plus belles boiseries de l'époque.

Le néo-classicisme de l'époque Louis XVI se manifeste dans la salle à manger de Maisons, à la Laiterie de Rambouillet, au nymphée de Chatou, à l'église de Port-Marly et encore à Versailles, où le petit Trianon reste comme le symbole de cette époque qui s'acheminait à sa perte à travers les fantaisies du Hameau de la Reine ou du Désert de Retz. Après la Révolution, l'architecture de la région s'endormit pour cent cinquante ans et. l'on ne peut guère citer pour le 19ème siècle que Monte-Cristo, le château d'Alexandre Dumas. Mais elle s'est réveillée avec Le Corbusier, auteur de la villa Savoye à Poissy, suivi après la seconde guerre mondiale par Dubuisson (siège de la C.S.F. à Rocquencourt), Wogensky (sa maison à Saint-Rémy-les-Chevreuse), Lourdin (Saint-Thibaut-de-Marly), Zehrfuss (usine Renault de Flins), architectures fonctionnelles, mais riches d'invention et d'originalité.

Parc du château de Breteuil

Le jardin à la française est situé de part et d'autre du château lui-même positionné dans un axe Nord-Sud. C'est à la fin du XIXe siècle qu'il gagne tout son éclat. Henri de Breteuil, le huitième marquis de la famille et grand-père de l'actuel marquis de Breteuil, entreprend entre 1897 et 1903 une ambitieuse campagne de travaux confiée aux paysagistes Henri et Achille Duchêne.

Château de Breteuil

A l'emplacement d'une forteresse médiévale, construction du château à la fin du 16e et au début du 17e siècle, dans le style Henri IV (actuelle partie centrale du corps de logis en pierre et brique, avec des combles élevés) . En 1712, terres et château entrent dans le patrimoine des Breteuil : nombreux agrandissements et embellissements, en particulier création d'un jardin à la française. Vers 1900, réfection des jardins par Henri et Achille Duchêne et construction des deux ailes en retour d'équerre.

Maison Villa Lambert 20

Maison construite début 4e quart 19e siècle sur un lotissement qui comprenait 11 parcelles, avec maison et un château dans un parc, de part et d'autre d'une allée privée, fermée en amont et en aval par une grille portant le monogramme d'Etienne Lambert

Maison devenue asile Saint-Louis

Maison avec ses deux pignons en pas de moineau. A l'étage sur la façade antérieure deux balcons de bois aux motifs imitant des claustras donnent une touche orientale à la maison. La maison, construite en moellons durs de Poissy, a été ravalée d'un enduit de plâtre simple destiné dès l'origine à être recouvert de lierre.

Château

Ensemble 17e siècle (?) . Implantation sans changement au cours du 18e siècle sauf aile ajoutée à l'est du château. De 1853 à 1857, Gustave Legras supprime la ferme et reconstruit le château en lui donnant un plan symétrique. La seule partie conservée semble l'aile ouest, ancien corps de logis rhabillé.

Chapelle funéraire de la famille Hériot

Chapelle funéraire construite en 1901 par l'architecte C. Lemaire pour la famille Hériot. Les groupes sculptés de l'extérieur sont d'Alfred Boucher. Les sculptures ornementales : chapiteaux, colonnettes, frise et médaillons représentant le silence éternel et la douleur sont de Louis Holweck. Groupes intérieurs de Félix Soulès. Portes en bronze par les ateliers Val-d'Osne (Paris)

Eglise Paroissiale Saint Germain-de-Paris

Vers 800, l'église appartient à saint Germain des prés ; reconstruite après la guerre de Cent Ans et dédicacée en 1524 ; l'église figure parmi les cures dans le pouillé de Paris dès le XIIIe siècle, alors qu'au IXe siècle elle dépendait apparemment d'un prieuré dont la localisation n'est plus possible actuellement.

Eglise Paroissiale Sainte-Croix

Eglise construite probablement au 12e siècle ; charpente sculptée du choeur début 16e siècle d'après fournée ; fenêtre de la nef et contreforts refaits ; mur ouest et clocher refaits en 1913 par Gauthier, architecte à Gambais après abandon d'un projet de reconstruction totale