seine saint denis

Histoire

Si on laisse de côté quelques vestiges préhistoriques, on peut dire que c'est de l'époque gallo-romaine que date le peuplement affirmé de ce territoire : noms de lieux d'origine latine, présence de la voie romaine Paris-Rouen, puis, sans doute liée à cette voie de communication, naissance de l'abbaye de Saint-Denis, haut-lieu de prière et de pensée, nécropole des rois pendant dix siècles.

Pendant tout le Moyen Age, la région fut terre d'agriculture : les céréales de la plaine de France ou Parisis, le vin des coteaux bien exposés, l'élevage dans les prés jouaient un rôle capital dans l'alimentation de Paris, tandis que les forêts fournissaient à la capitale feu et charpente.

Au mois de juin, dans la plaine entre Saint-Denis et Paris, la foire du Lendit rassemblait au profit des acheteurs parisiens des marchands venus de toute l'Europe, et le succès de la manifestation favorisa directement le développement de la ville, riche de 10 000 habitants, chiffre important pour l'époque. On y vendait les produits agricoles et on y fabriquait du drap.

La Guerre de Cents Ans, qui vit Jeanne d'Arc à Aubervilliers et à Saint-Ouen, porta un gros coup à cette prospérité économique, de nouveau compromise ensuite par les guerres de Religion (bataille de Saint-Denis entre catholiques et protestants en 1567), puis la Fronde. L'importance et la stabilité des échanges ne reparurent pleinement qu'au début du XVIIIe siècle.

La Révolution se manifesta dans la région de façon parfois spectaculaire : de retour de Varennes, la famille royale fut huée entre Bondy et Pantin, la ville de Saint-Denis devient "Franciade" et, dans l'abbatiale, les tombeaux des rois furent violés et leurs restes arrachés au monument qui était leur gardien. Mais déjà des volontaires de la région étaient partis combattre à Valmy, à Jemmapes, et lors de la chute de l'Empire, les habitants pourtant peu favorables à la conscription, luttèrent contre l'invasion ennemie sur les collines de Montreuil ou de Romainville.

C'est du milieu du XIXe siècle, avec la création des chemins de fer et le développement de la batellerie, que l'industrie prit son essor, favorisant le développement démographique. Les villages les plus proches de Paris connurent une augmentation considérable de population et un développement déjà anarchique; Saint-Denis atteignit 40 000 habitants.La guerre de 1870 surprit cette région paisible et en plein développement. Bondy fut très gravement endommagé, Drancy presque entièrement détruit à la suite de combats incohérents. Le plateau d'Avron résista un mois à l'ennemi et l'église du Bourget fut le théâtre d'un des plus célèbres combats.

A Sevran, les Prussiens campèrent dans l'église, où ils installèrent un magasin à vivres sur l'autel. Après ce coup d'arrêt, l'expansion reprit et s'amplifia dans le désordre urbanistique et l'indifférence sociale. Paul Eluard naquit à Saint-Denis en 1895. La Première Guerre mondiale, qui vit les taxis de la Marne se rassembler à Gagny, non seulement ne stoppa pas la croissance, mais l'amplifia, en attirant sur place, pour les besoins de l'industrie de guerre, une main-d'oeuvre provinciale qui s'y maintiendra en partie.

Au lendemain des hostilités, de médiocres lotissements, nés d'une crise de logement qui favorisait la spéculation foncière et favorises par la loi Loucheur, vinrent encore défigurer ce paysage où venait atterrir Lindbergh en 1927, ceci sans offrir de conditions de vie satisfaisantes aux "mal lotis", et tandis que se poursuivait l'implantation industrielle. La crise économique de 1931 ralentit ce développement anarchique, auquel on commençait à songer à apporter un peu d'ordre. La Seconde Guerre mondiale fut, ici, souvent tragique, avec deux lieux de douleur, Romainville et Drancy.

En 1944, un bombardement rasa en partie la ville de Noisy-le-Sec. Et puis la région repartit, au rythme du pays, et se couvrit de plus belle, non plus de petites maisons, mais d'immeubles souvent monotones, d'écoles, de lycées, d'équipements sportifs.

On s'efforça de mettre un peu d'ordre dans le chaos, en particulier par la destruction des quartiers vétustes, et de satisfaire en même temps aux besoins accrus de la circulation individuelle ou collective. Le Département de la Seine-Saint-Denis, créé en 1964, avec chef-lieu à Bobigny, s'est depuis efforcé de dégager la spécificité de la nouvelle circonscription et de conduire son développement rationnel. Mais certains habitants de Villemomble, de Gagny, du Raincy, comme leurs pères et leurs grand-pères, sont toujours adeptes du noble jeu d'arc, école d'adresse et de courtoisie.

18 septembre 1910, Neuilly-Plaisance, Fête du skiff, coupe de Paris d'aviron. Ambiance festive les uns et les autres ont sorti la tenu du dimanche.

18 septembre 1910, Neuilly-Plaisance, Fête du skiff, coupe de Paris d'aviron. Ambiance festive les uns et les autres ont sorti la tenu du dimanche.

Géographie

Ce département aurait mérité, lui aussi, de s'appeler Seine-et-Marne, puisqu'il s'étend entre ces deux cours d'eau. A l'ouest, l'extrémité du plus grand méandre du fleuve forme limite, laissant à la Seine-Saint-Denis une île en forme de croissant, l'Ile-Saint-Denis, qui forme à elle seule une commune. Au sud-est, la Marne traverse l'extrémité sud du territoire.

Entre les deux, un cours d'eau artificiel, le canal de l'Ourcq, divise le département en deux parties à peu près égales.Toute la partie nord de la circonscription est taillée dans la plaine de France, plate étendue de limons fertiles peu à peu recouverts d'abord par l'industrie, ensuite par les immeubles. Au sud du canal de l'Ourcq commence un pays de plateaux calcaires, marneux ou sableux, avec quelques collines et les débris des anciennes grandes forêts. Cette région longtemps agricole fût-ce tous temps lieu de passage.

Les premières routes partant de Paris vers le Nord et l'Est ont gardé dans leur numérotation (N1, 2 et 3) le souvenir de leur ancienneté. Sont venues plus récemment s'y ajouter des autoroutes : celle de l'Est (A4) traverse l'extrémité sud du département, mais celui-ci est surtout concerné par A1, qui traverse Saint-Denis et A3, qui partant de l'échangeur de Bagnolet, rejoint la précédente pour desservir l'aéroport de Roissy, car le département a été dès l'origine (Le Bourget) une plate-forme aérienne.

C'est peut-être le département français où il est le plus difficile de parler de nature, car ce morceau d'Ile-de-France sans caractéristiques géographiques très nettes, longtemps voué aux cultures, est en cent vingt ans devenu une immense ville de vingt mille hectares, peuplée de plus d'un million d'habitants, où les communes se sont à peu près partout rejointes et soudées. Même les bords de Seine sont entièrement industrialisés ou urbanisés, et ceux de la Marne sont en passe de connaître le même sort.Mais la nature, dans ce département, est depuis quelques années reconquise et recréée par l'homme, l'arbre étant, bien tard, redevenu sacré.

Ce qui reste de l'illustre et gigantesque forêt de Bondy, à Clichy-sous-Bois et Montfermeil, est sauvé et réaménagé, un parc a été créé à La Courneuve, d'autres se fondent sur des terrains libérés des friches industrielles ou sur les pentes de Romainville, et la Maison d'éducation de la Légion d'honneur a accepté de partager le sien avec les habitants de Saint-Denis.

Vue perspective naïve de la grande Rue de St Denis en France, et des nouvelles Casernes des Suisses. Hommes en armes, femme en robe de bal. Début XIXe siécle.

Vue perspective naïve de la grande Rue de St Denis en France, et des nouvelles Casernes des Suisses.

Les Arts

Les hasards de l'histoire ont groupé ici certains monuments majeurs de notre architecture et d'autres plus secondaires, mais caractéristiques. Une chapelle de l'église de Noisy-le-Grand n'est autre que l'abside du sanctuaire primitif : elle remonte au Xe siècle.

Mais le monument essentiel, pour le Moyen Age, est l'abbatiale de Saint-Denis, qui offre, avec les parties construites par Suger, les débuts de la construction gothique et, avec celles datant de Saint Louis, son apogée. Saint-Denis est aussi une page exceptionnelle de l'histoire de la sculpture, décorative avec les portails de l'église, funéraire avec la capitale série des tombeaux des rois, qui s'échelonnent du XIIIe au XIXe siècles.

A côté de ce grand sanctuaire, des églises de campagne nous ont été conservées, dans la saveur de leur architecture gothique rurale : Neuilly-sur-Marne, Montreuil, Aulnay-sous-Bois, et les monastères du Moyen Age sont encore présents avec la grange dîmière de Tremblay-lès-Gonesse.

L'église d'Aubervilliers, autrefois lieu de pèlerinage, a gardé l'aspect que lui donnèrent le XVIe et le début du XVIIe siècles, et le Carmel de Saint-Denis a récemment retrouvé, grâce à une remarquable restauration, son aspect des années 1620.

Puis vient l'époque des châteaux : si nous avons perdu l'exceptionnel édifice que fut Le Raincy, ainsi que le premier château de Saint-Ouen, nous restent Clichy-sous-Bois et Gournay pour le 17ème, le portail de La Motte de Stains pour la fantaisiste époque Régence, les châteaux d'Epinay, de Villemomble, de Gagny, de Vaujours pour le 18ème, époque qui vit aussi construire, sous la direction de Robert de Cotte, une des plus belles abbayes du temps, aujourd'hui. occupée par la Légion d'honneur à Saint-Denis.

Et le néo-classicisme de l'époque Louis XVI s'affirme à l'orangerie de Clichy-sous-Bois et aux écuries de Stains, pour se prolonger au château de Saint-Ouen, dont notre époque a su restaurer le ravissant décor Restauration.

Le XXe siècle s'ouvre dans la région par le chef-d'oeuvre d'Auguste Perret, l'église du Raincy, "Sainte Chapelle du béton armé" et se continue par les recherches d'Emile Aillaud à Pantin (les Courtillières), par la sévèrearchitecture de la Préfecture de Bobigny, oeuvre de Folliasson, ou par la partie située sur la commune de Noisy de la ville nouvelle de Marne-la-Vallée.

Eglise Saint-Leu-Saint-Gilles

La fondation de l’église Saint-Leu-Saint-Gilles serait contemporaine de la fondation, en 1235, de l’église parisienne du même titre. L’érection en paroisse daterait de la fin du 13e siècle. Au début du 13e siècle, le présentateur est l’évêque de Paris ; c'est ultérieurement le prieur de Saint-Martin des Champs.

Eglise Saint-Sulpice et Notre-Dame

La Sainte Vierge est patronne de l'Eglise de ce lieu-qui est un bâtiment assez vaste, dont la plus grande partie est du XIIIe siècle. Il n'y a pas de vitrages dans le corps principal de l'église, ni de galeries; mais il est accompagné de deux ailes qui sont inégales.