isere

Histoire

Le territoire, occupé aujourd'hui par le département de l'Isère, était plus spécialement habité avant la conquête romaine par l'intelligente tribu gauloise des Allobroges ; Vienne était leur capitale, et devint une ville florissante, amie de l'éloquence et de la poésie.

Les Allobroges servirent dans l'armée de Brennus ; ils combattirent Annibal, qu'ils soutinrent plus tard contre les Romains, pendant les guerres puniques. Ceux-ci, pour se venger, envahirent leur territoire et les vainquirent, 121 ans avant Jésus-Christ, bien qu'ils se fussent alliés aux Rutiniens et aux Arvernes. Plus tard, Marius les battit encore, et le sénat romain leur enleva leurs villes et leurs terres. Un si cruel abus de la victoire leur fit reprendre une troisième fois les armes, mais une troisième fois, le droit succomba devant la force, et le territoire saccagé des Allobroges laissa libre à César le passage des Gaules.

Après la conquête romaine, cette contrée, déjà comprise dans la Provincia, fit partie de la Narbonnaise, puis de la Viennoise ; plus tard, elle subit l'invasion des Huns et des Goths, qui furent chassés par les Bourguignons, au Ve siècle. Le pays des Allobroges entra dans le royaume de Bourgogne. Les fils de Clovis le disputèrent à ses nouveaux maîtres, mais ils ne purent s'en emparer qu'en 534 ; leur domination dura trois siècles ; elle tomba devant l'invasion des Sarrasins qui occupèrent le pays et qui n'en furent définitivement chassés que par Charlemagne.

Sous ses successeurs, ce pays arriva par déshérence entre les mains de Charles le Chauve ; ce fut une époque d'anarchie ; les comtes se déclarèrent indépendants, et Boson, fondant le second royaume de Bourgogne, y enclava le Dauphiné ; mais les seigneurs suivirent l'exemple des comtes, et sous Boson, les seigneurs de Sassenage, d'Albon, etc., s'affranchirent et se déclarèrent héréditaires. L'un d'eux, vers la fin du IXe siècle, Guy, comte d'Albon, fut le chef d'une puissante famille ; l'un de ses successeurs, Guy VIII, s'illustra dans les guerres contre la maison de Savoie, porta le premier le titre de Dauphin, et mourut en 1149. Pendant deux siècles, le pays suivit le sort que lui faisaient les alliances de ses chefs, mais leur puissance s'affaiblit peu à peu, et en 1349, l'un d'eux céda le Dauphiné à la couronne de France, au prix de 120000 florins d'or.

Sous Charles VII, son fils Louis XI, qui conspirait en Dauphiné contre lui, y établit un parlement, et, lorsqu'il fut roi, il sut réduire à néant toutes les prétentions des seigneurs dauphinois qui dévastaient la province dans leurs démêlés personnels. Ce fut la fin des luttes féodales, que devaient bientôt remplacer les guerres religieuses ; après les Vaudois qui s'étaient répandus dans le Dauphiné au XIIe siècle, les protestants, au XVIe, l'envahirent à la suite du baron des Adrets. Grenoble fut prise en 1563. Henri III, revenant de Pologne, dut lutter contre le parti de Montbrun et de Lesdiguières qui lui fermaient le passage ; après l'exécution de Montbrun, les protestants du Dauphiné continuèrent la lutte avec Lesdiguières, jusqu'à l'époque où Henri IV décréta l'édit de Nantes, en 1598.

Les dernières assemblées du parlement dauphinois eurent lieu sous Louis XIII qui les suspendit ; elles ne reprirent qu'en 1788, sous l'inspiration de Barnave et de Mounier, et après avoir proclamé les droits de la province, ce parlement demanda l'un des premiers la convocation des états généraux.

En 1790, lors de la nouvelle division territoriale de la France, le Dauphiné fut partagé en trois départements, et celui de l'Isère fut principalement formé de la partie N., c'est-à-dire du Viennois et du Graisivaudan.

Géographie

Le département de l'Isère fait partie de la région Rhône-Alpes. Il est limitrophe des départements du Rhône, de l'Ain, de la Savoie, des Hautes-Alpes, de la Drôme, de l'Ardèche et de la Loire.

La ville principale du département est Grenoble, préfecture de 155 100 habitants (2005).

  • Hydrologie

Un fleuve coule en Isère : Le Rhône et deux affluents du Rhône, (sur sa rive gauche): l'Isère et la Bourbre.

Ce département est très contrasté, avec :

  • au Nord, Les Terres Froides, le plateau calcaire de l'Isle Crémieu au bord du Rhône et au pied du Jura ;
  • à l'ouest, la vallée du Rhône au pied du Massif central ;
  • à mi-distance entre Grenoble et Lyon : la plaine de la Bièvre, les Chambarans, le pays de Valoire et le Pays Voironnais ;
  • au centre-est le massif de la Chartreuse ;
  • au centre l'axe Nord-Sud constitué par la vallée du Grésivaudan (ou Graisivaudan), morceau du sillon alpin qui mène de Grenoble à Chambéry ;
  • sur la rive gauche de l'Isère les massifs de Belledonne, des Grandes Rousses, des Écrins point culminant du département à 4 088 m au Pic Lory, antécime de la Barre des Écrins, (4 102 m, elle-même située dans le département des Hautes-Alpes) et du Vercors à l'Ouest.

Eglise

En 1082 les menbres de la famille Ainard de Domène font don à l'abbaye de Cluny des deux églises de Saint-Pierre et Saint-Marcel-d'Allevard. Cette donation est à l'origine de la fondation du prieuré de Saint-Pierre-d'Allevard dont il ne reste que l'église, préservée des destructions révolutionnaires.