photo : pierre bastien
En 1082 les menbres de la famille Ainard de Domène font don à l'abbaye de Cluny des deux églises de Saint-Pierre et Saint-Marcel-d'Allevard. Cette donation est à l'origine de la fondation du prieuré de Saint-Pierre-d'Allevard dont il ne reste que l'église, préservée des destructions révolutionnaires.
L'ample nef unique au profil en anse de panier que l'on voit aujourd'hui a été réalisée en 1930. Précédemment, le plafond plat était soutenu par deux files de trois piliers à section octogonale déterminant un vaisseau central et deux collatéraux.
Les chapelles n'occupaient pas le même emplacement et l'autel de la paroisse, d'abord sur la tribune (à l'ouest de la nef, au-dessus de la porte d'entrée) avait été transféré au 17e siècle contre le troisième pilier de la nef, coté nord.
Le chevet roman est formé d'une travée droite de choeur voûté en berceau plein cintre et d'une abside en hémicycle couverte d'un cul de four. Le décor d'arcature à colonnettes qui habille la paroi interne de l'abside est un motif fréquent dans l'architecture romane. La travée de choeur est flanquée au sud par le clocher, dont le rez de chaussée formait la chapelle. Une chapelle symétrique existait sans doute au nord. La sacristie y fut construite en 1929.
Source : Alain DE MONTIOYE, Centre d'archéologie via la signalétique locale.
Classé monument historique, il appartient à une véritable famille monumentale au sein de laquelle se distinguent Sassenage, Saint-Pierre-de—Varces, Sainte Marie de Notre-Dame-de Mésage, Saint-Pierre de-Commiers. Au-dessus d'une haute souche aveugle qui monte jusqu'à hauteur du faîte de la toiture de la nef, s'élève l'étage ajouré abritant les cloches. Chaque face s'orne d'une corniche d'arcature sextuple retombant aux angles sur les lésènes (bandes en relief).
Au centre des panneaux ainsi délimités, s'ouvre une baie géminée dont les arcs en plein cintre retombent, vers l'extérieur, sur des colonnettes logées dans le ressaut des piédroits et, au centre, sur une colonnette semblable engagée dans un pilier carré. L'une de ces colonnettes, sur la face nord, est un fragment gallo-romain en remploi.
Tout l'étage supérieur présente un bel appareil régulier de tuf, assemblé à joint fins, qui signale la seconde moitié du 11e siècle. La flèche n'est probablement pas antérieure au début du 17e siècle.