tarn

Histoire

Avant l'invasion romaine, le territoire, actuellement occupé parle département du Tarn, était habité par l'ambitieuse et belliqueuse peuplade gauloise des Volces Tectosages. Après la conquête de César, ce pays fut compris dans la Province romaine, et sous le règne d'Auguste, dans l'Aquitaine. Il fut dévasté par les Vandales, occupé par les Visigoths, à la fin du Ve siècle, et finalement conquis par les Francs, après la bataille de Vouillé, au commencement du VIe siècle. Pendant la période mérovingienne, cette contrée se vit incessamment troublée par les rivalités sanglantes des divers princes, et en 688, le duc d'Aquitaine se rendit maître de l'Albigeois Vers 720, les Sarrasins se jetèrent sur cette province, et il fallut pour les en chasser l'intervention de Pépin-le-Bref, qui s'empara du pays, en 766. Plus tard, Charlemagne y établit des comtes, et l'héritière de l'un d'eux l'apporta en dot au comte de Toulouse ; il fut alors gouverné par des vicomtes dont la puissance grandit jusqu'au XIe siècle.

Vers la fin du XIIe siècle, les abus religieux, les scandales qui résultaient de la corruption du clergé, et une sorte de protestantisme anticipé, donnèrent naissance à diverses sectes dont les partisans furent réunies sous l'appellation commune d'Albigeois. Ces partisans occupaient une grande partie du midi de la France. Alexandre III, dans le troisième concile de Latran, et Innocent III, en 1215, foudroyèrent leur doctrine. Le comte de Toulouse fut excommunié ; le pape prêcha une croisade contre les Albigeois, et la ville de Béziers, la capitale du comte Roger, se vit décimée et livrée aux flammes. Ce fut en 1215 que le pape donna le comté de Toulouse au chef des croisés, Simon de Montfort ; ce chef sanguinaire fut tué en 1218, et après lui, le comté de Toulouse revint à la famille de Raymond, qui abandonna les Albigeois aux vengeances de la cour romaine. Ce fut seulement alors que l'Inquisition parvint à dompter l'hérésie, qui se releva un instant en 1222, pour s'éteindre complétement en 1271, lorsque Philippe-le-Hardi réunit définitivement l'Albigeois au domaine royal. Cependant, la tyrannie des inquisiteurs dominicains dura jusqu'en 1304, époque à laquelle Philippe-le-Bel vint dans le pays et fit cesser par un édit ces horribles cruautés.

Après cette désastreuse période, l'Albigeois eut à souffrir de l'invasion anglaise et des ravages des routiers ; pendant la Réforme, les hérétiques y furent encore cruellement poursuivis. Les troubles de la Ligue agitèrent encore cette malheureuse province, et les villes d'Albi et de Gaillac furent les dernières à rentrer sous l'autorité du roi. Pendant le règne de Louis XIII, il fallut encore réprimer quelques révoltes des protestants, qui furent battus par le duc d'Angoulême. Depuis cette époque jusqu'à la Révolution, l'Albigeois jouit d'une assez complète tranquillité.

En 1790, lorsque l'Assemblée nationale décréta la nouvelle division départementale de la France, le département du Tarn fut formé de l'Albigeois et d'une partie du Haut-Languedoc ; Castres fut d'abord choisi pour le chef-lieu du nouveau département, mais quelques années plus tard, ce titre lui fut retiré par le Directoire, qui le transféra à Albi.

Géographie

Le département du Tarn appartient à une zone de contact entre le Bassin aquitain et le Massif central. Il présente l'aspect d'un amphithéâtre de plateaux et de collines inclinés vers le sud-ouest, bordés à l'est par des montagnes cristallines. Du Massif central dépendent les montagnes primaires qui constituent la bordure orientale du Tarn; il s'agit de plateaux schisteux de faible altitude (Grésigne, Ségala, haute vallée du Dadou), ou de massifs de granit, de schiste et de gneiss au sud-est (monts de Lacaune, Sidobre, Montagne Noire).

Les hauteurs ayant subi le contrecoup du soulèvement pyrénéen se dressent jusqu¹à 1 260 m. Les rivières s'y sont frayé un passage en creusant des gorges profondes. Présentant les caractères d'un relief de côte, une zone de collines formées par les dépôts de cailloutis résultant de l'érosion du Massif central assure la transition avec la plaine aquitaine tertiaire, sablonneuse et caillouteuse. Le Tarn et ses affluents, l¹Agout et le Dadou, occupant trois vallées larges et riantes, traversent le département et vont porter leurs eaux au bassin de la Garonne. Le climat résulte de la double appartenance du Tarn au Massif central et au Bassin aquitain : les influences océanes viennent tempérer les influences continentales.

La proximité de la Méditerranée se fait également sentir. Les vents d'ouest dominants entraînent douceur et humidité; les vents du nord-est sont secs et froids. L¹agriculture se présente sous des visages très diversifiés exploitation et élevage sur les hauteurs; céréales, fruits, légumes et primeurs dans les vallées et les plaines; vignes sur les coteaux du Gaillacois. L'industrie occupe une place importante : mines et carrières, produits chimiques, métallurgie, industrie alimentaire, délainage et industrie textile.

Les arts

Le patrimoine artistique du Tarn est d'une exceptionnelle richesse. Un important outillage paléolithique, de très nombreux dolmens, menhirs et statues-menhirs, des statues et de la poterie gallo-romaines, des sarcophages de marbre de l'école d'Aquitaine (6ème au 8ème) témoignent d'une civilisation lointaine et parfois peu connue. Sous l'impulsion des grandes abbayes, l¹art roman s'est épanoui en Albigeois du 11ème au 13ème; il est représenté par de belles églises (Ambialet, Roumanou, Caladen, St-Michel de Gaillac), ou d'intéressantes chapelles rurales (St-Vaast à Coufouleux, Lasplanques à Tanus, les Infournats à Jouqueviel), mais surtout par les églises de Lescure et de Burlats, chefs-d'¦uvre du roman albigeois.

Le retour de la paix religieuse fut marqué, au 13ème, par l'avènement de l'art gothique, le monument le plus remarquable est la cathédrale Ste-Cécile d'Albi, imposante masse de brique rose, qui reçut aux 15ème et 16ème une décoration éblouissante (jubé flamboyant, peintures de la voûte) : c'est le chef-d'¦uvre du gothique languedocien, dont les églises St-Salvy d'Albi, St-Alain de Lavaur, celles de Cordes, Rabastens et Vieux sont autant d'illustrations. L'Albigeois possède également de beaux châteaux (Castelnau-de-Lévis, Penne, St-Géry, le Cayla), de belles maisons médiévales à Burlats (pavillon d'Adélaïde), Puycelci, Lautrec.

On note aussi de remarquables ensembles architecturaux : villes fortifiées ou anciennes bastides au plan si caractéristique (Valence-d'Albigeois, Pampelonne, Castelnau-de-Montmiral, Réalmont); Albi avec son ensemble épiscopal (cathédrale et palais de la Berbie) et ses vieilles maisons de brique; Castres et ses pittoresques maisons des bords de l'Agout, ses beaux hôtels des 16ème et 17ème, la cathédrale et l'ancien évêché à l'élégance classique 17ème et 18ème. Il faut faire une place à part à Cordes, qui a conservé son aspect médiéval, avec ses portes d'enceinte, ses ruelles abruptes et ses maisons gothiques, tout en redevenant une cité artisanale active et créatrice. Notre base comprend 286 éléments de patrimoine pour le département tarn (81)

Moulin de Saint-Angel

Connue aussi sous le nom de moulin de Saint-Angel, cette tour tronconique sur butte artificielle, construite en brique avec de rares assises en pierre, portait l'inscription "achetté en 1759", gravée sur une brique scellée au dessus de la porte d'entrée. Cette date, aujourd'hui disparue, est rappelée par un écriteau à l'intérieur de la salle en rez-de-chaussée surélevé.

Château

Au centre du village de Saint-Amans, ancien château pris et pillé en 1587 par Jean Flotte de Sabasan, ligueur fanatique, ennemi personnel de Guillaume de Genibrouse, seigneur du lieu ; il a été récemment remanié et reconstruit presque en entier. Longueur, 28 mètres ; deux tours carrées de 7 mètres de côté et 16 mètres d'élévation.

Château de Lézignac

Les religieux achetèrent des biens dans Busqué en 1231 et 1260, et les donnèrent à cens à divers particuliers. Ils y avaient aussi dans Saint-Gauzens, qui leur furent reconnu en 1618. Leurs possessions dans Graulhet étaient très considérables, et consistaient dans le domaine de Lésignac avec château et moulin.

Château

Le château est mentionné dans un acte de vente de 1415. En 1598, les nouveaux propriétaires remanient complètement l'édifice. Au 19e siècle, un incendie dégrade le château. L'édifice repose sur des caves en partie taillées dans le roc. Une tour est visible au sud.

Site archéologique de Sainte-Sigolène

Sur les bords du Tarn, entre Marssac et Lagrave, mais bien plus près de cette localité, existait au VIIe siècle, au lieu de Troclar, un monastère de religieuses qui avait été fondé par sainte Sigolène. Sigolène était issue d'une famille noble et ancienne.

Castella

Les ruines du Castela, ancien château édifié au Xe siécle par le comte de Toulouse et rebâti au XIIIe siécle parle nouveau seigneur de Saint-Sulpice, Sicard d'Alaman, apparaissent comme les traces du plus ancien monument de la ville.

Tour de la Vistoure ou Bistoure

Tour de la Vistoure ou Porte de la Vistoure (la tour de guêt), mais aussi tour de la Bistoure, est une des quatres entrées fortifiée de la ville de Burlats située sur le chemin de Roquecourbe à Sainte Juliane. On rapporte que sa construction remonte au XIVe siècle et faisait alors partie intégrante des remparts de la ville dont il ne subsiste aujourd'hui que la Bistour puissante tour massive au sommet crénelé, située au nord du village le long de l'Agout.

Château de Montus

Dans la zone d'appellation contrôlée du Madiranais, ce chai déjà construit en 1813, dépend du domaine du château de Montus. Il constitue le troisième côté de la cour de la ferme le plus ancien, de plan rectangulaire, protégé au nord par un remblai et construit en galets avec chaîne d'angle en pierre, à toiture en croupe

Eglise Notre-Dame-de-l'Assomption

L'église est au centre. Elle est formée de trois travées, dont la première sert de sanctuaire, voûtées avec arc doubleau, reposant sur des colonnes sans chapiteau ; elle a deux chapelles peu profondes, remaniées et aujourd'hui voûtées en berceau, dans la travée du milieu, et deux autres petites chapelles voûtées à arête.

Eglise Saint-Pierre

Les prebstres frères de l'hospital de l'église séculière collégiale et parrochiale de St-Pierre et André de Gaillac sont à la disposition du commendeur de ladite église lequel en met tel nombre que luy plait et sous bénéfices inextinguibles fondés sur le revenu de la commenderie vivans en communauté à la maison de ladite commenderie.

Abbaye Saint-Michel

Vers le milieu du Xe siècle, un comte de Toulouse dont aucun texte ne révèle le nom, mais qui pourrait bien être Raimond III, surnommé Pons, décédé en 951, résolut, en expiation de ses péchés et pour le salut de son âme et de celles de ses proches, d'installer une colonie de moines bénédictins dans sa villa de Gaillac située en Albigeois, sur la rive droite du Tarn, à cinq lieues en aval d'Albi, dans une vallée large et fertile, sous un climat exceptionnellement clément.

Eglise Saint-Michel

Certaines sources font remonter le clocher ainsi que son soubassement au XIVe siècles. Au XVe (1452) la commune décide d'agrandir l'église, pour cela une maison sera achetée par la commune sur l'emplacement attenant au clocher. En mars 1460 l'ancienne nef avait été rasé et l'évêque Bernard posait la première pierre d'une nouvelle église. La nouvelle nef est alors construite a partir de blocs de grès et de schiste.

Porte du Vainqueur ou du Planel

Fièrement dominatrice des quatre points cardinaux, la cité de Cordes reste l'un des hauts lieux du Tarn où l'esprit médiéval souffle encore avec une surprenante intensité. Ce n'est pas un hasard si l'une des nombreuses amoureuses de cette bastide, Jeanne Ramel-Cals, l’a surnommée « Cordes-sur-Ciel » après l'avoir découverte.

Eglise Saint-Benoît

L'église paroissiale de Saint-Benoît, anciennement cathédrale, est commencée en 1678 par l'évêque Michel de Tubœuf, continuée par les évêques ses successeurs, Augustin de Maupeou et Quiqueran de Beaujeu, inaugurée par ce dernier en 1718.

Château de la Serre

Château et domaine pillés en 1569. Premières campagnes de restauration en 1618. Entre 1895 et 1911, l'architecte Alexandre Garros met le château au goût du jour, en particulier une charpente métallique à la Eiffel. Parc paysager.

Cathédrale Sainte-Cécile

L'effet général que produit la vue extérieure de la cathédrale d'Albi ne ressemble en rien à la plupart des monuments de cette époque. La solidité et la nudité des masses qui composent cet édifice, la gravité du style empreint de pesanteur, n'excitent pas un sentiment profond d'admiration et de surprise ; mais seulement ce degré d'intérêt qui naît de la sévérité des lignes et du grandiose des proportions.

Eglise

A Vindrac, église paroissiale de Saint-Martin, du XVe siècle ; style ogival. A la chapelle de la Vierge, sur la clef de voûte et les culs-de-lampe des arceaux, en caractères gothiques, la Salutation angélique. Longueur, 23m10; largeur, 7m85 ; hauteur des voûtes, 9 mètres. Clocher octogone, 20 mètres.

Enceinte

A 3 kilomètres ouest de Vabre, sur la rive gauche du Gijou, au lieu de Rocali, ruines du vieux château dit le Casteltu ; restes de murailles et tour de 8 mètres de hauteur ; origine inconnue ; sans autre importance que sa position et sa haute antiquité.

Eglise Saint-Martin (ancienne)

Plusieurs églises de sa dépendance sont citées dans l'acte du souverain pontife, telles que le lieu de Sorèze et les églises de Saint-Martin et de Saint-Michel qui s'y trouvaient , celles de Saint-Vincent de Candels, de Saint-Martin de Puylaureris, de Saint-Anatole, de Saint-Salvi, de Saint-Saturnin de Villepinte, et quelques autres, ainsi que le monastère de Simorre.

Château de Paulin

Château de Paulin, siège principal d'une des plus importantes seigneuries du Languedoc ; grande construction fortifiée, remontant au Xe siècle. Le château appartenait, au XIIe et au XIIIe siècle, aux vicomtes de Lautrec ; il fut pris par les Anglais en 1331 ; tombé au pouvoir de Bertrand de Rabastens, un des chefs du parti religionnaire, au XVIe siècle il fut en parti détruit à cette époque.