photo : pierre bastien
Fièrement dominatrice des quatre points cardinaux, la cité de Cordes reste l'un des hauts lieux du Tarn où l'esprit médiéval souffle encore avec une surprenante intensité. Ce n'est pas un hasard si l'une des nombreuses amoureuses de cette bastide, Jeanne Ramel-Cals, l’a surnommée « Cordes-sur-Ciel » après l'avoir découverte, plantée en plein azur, isolée du reste du monde par d'épaisses brumes printanières noyant les alentours. Lors de ma première visite, il y a plus de vingt ans, le site m'avait inspiré une vision métaphorique qui demeure d’actualité : « Avoir la tête dans les nuages apparaît comme un privilège pourvu que l'on sache garder les pieds sur terre. C'est un peu la morale salvatrice de Cordes : petite fille bénie des cieux, offerte aux hommes d'aujourd'hui par les bâtisseurs d'avant-hier, pas sauvage pour un sou, mais refusant de remonter ses jupes au-dessus du genou. Admirable combinaison de charme et de pudeur. » Son certificat de naissance remonte à 1222 lorsque Raymond VII, comte de Toulouse, décide d'exploiter ce piton pour y créer une bastide destinée à sécuriser les populations locales, le proche site de Saint-Marcel ayant été anéanti par les troupes de Simon de Montfort.
Dans son Histoire de la ville de Cordes, Charles Portal remarque que vers la fin du XIIIe siècle et dans le premier tiers du XIVe siècle, de nombreux bourgeois, enrichis par le commerce, bâtirent les belles maisons aux façades de grès, alors que la population atteignait à l'époque le chiffre de 5 000 à 5 500 âmes.
Source : citation tirée de l'ouvrage Les Mystères du Tarn par Paula et Olivier Astruc 2007 (éditions de Borrée).