haute savoie

Histoire

Le département de la Haute-Savoie se compose principalement des trois provinces du Faucigny, du Chablais et du Gènevois, dont l'histoire peut être considérée isolément.

Avant l'invasion romaine, le territoire, occupé par le Faucigny, borné au N. par le Chablais, au S. par la Savoie et la Tarentaise, à l'E. par le Valais, et à l'O. par le Gènevois, était habité par les Focunates ; après la domination romaine, il fut absorbé dans l'administration bourguignonne, mais pendant la période de décroissance des ducs de Bourgogne, les seigneurs du Faucigny se déclarèrent indépendants, puis héréditaires. Émerard, le premier qui soit historiquement reconnu, date du XIe siècle ; son fils et successeur, Guillaume, mourut en 1119, laissant quatre fils, dont le dernier, Rodolphe, lui succéda. Après Rodolphe, dont les fils furent la tige de plusieurs seigneursvoisins, l'histoire du Faucigny est assez insignifiante jusqu'au règne d'Humbert II qui, en 1343, abandonna son domaine à Philippe de Valois, sous la condition que les fils aînés de roi de France porteraient le titre de dauphins. Les comtes de Savoie qui, par certaines alliances au siècle précédent, prétendaient des droits sur le Faucigny, n'acceptèrent pas cet abandon sans protester, et eurent toujours maille à partir avec les gens du dauphin. En 1335, une convention se signa entre les parties, par laquelle le Faucigny fut définitivement attribué au comte de Savoie en échange des terres qu'il possédait au delà du Rhône, et avec réserve d'hommage envers le dauphin. Cette clause disparut de fait avec Louis XI, et de droit avec Charles VIII. Depuis cette époque jusqu'à l'annexion de 1860, le Faucigny appartint toujours à la maison de Savoie, sauf pendant la courte période de la république et de l'empire, pendant laquelle il fut compris dans le département du Léman.

Avant l'invasion romaine, le territoire occupé par le Chablais que le lac Léman bordait au N., le Faucigny au S., le Valais à l'E. et le Gènevois à l'O., était habité par la tribu des Andates et des Veragriens ; soustrait à la domination des Romains pendant la décadence du Bas-Empire, il passa dans la maison de Bourgogne, puis Humbert, tige de la maison de Savoie, l'obtint de Conrad-le-Salique en récompense de l'appui qu'il lui avait prêté dans ses luttes avec la maison de Champagne. Depuis cette époque, tout en formant un petit état particulier, le Chablais ne sortit pas de la maison de Savoie dont les comtes portaient aussi le titre de Seigneurs du Chablais. Cet état fut érigé en duché, au XIVe siècle, en faveur d'Amédée le Grand. Les luttes religieuses troublèrent ce petit pays au XVIe siècle. Thonon, pris par les Bernois protestants, était devenu protestant lorsque les princes de Savoie y furent réintégrés. Saint François de Sales les aida puissamment à ramener au catholicisme ses habitants égarés. Sous l'empire, le Chablais fut compris dans le département du Léman.

Pendant la domination romaine, le Gènevois situé entre la France, la Savoie et la Suisse, reçut les bienfaits du christianisme dès l'an 75 de l'ère chrétienne, grâce aux prédications de saint Nazaire, l'un des disciples de saint Pierre. L'histoire de ses comtes est peu intéressante, depuis Guillaume qui gouvernait au commencement du XIIe siècle jusqu'à Oddo de Villars qui céda le comté à Amédée VIII de Savoie pour la somme de 45 000 francs d'or ; plusieurs d'entre eux furent des évêques souverains. Ce fut au milieu du XIIe siècle qu'Annecy devint la capitale du comté, lorsque Genève fut déclarée ville et église indépendante. Depuis sa réunion à la Savoie, ce petit Etat fut particulièrement ensanglanté par les dissensions religieuses du XVIe siècle. Pendant une courte période de l'empire, il fut compris dans le département du Léman, et en 1815, les traités neutralisèrent quelques-unes de ces enclaves pour mieux assurer l'inviolabilité du territoire suisse.

Ce fut le 24 février 1860 que fut signée entre la France et l'Italie la cession de l'ancienne intendance générale d'Annecy, comprenant les provinces du Faucigny, du Chablais et du Gènevois, ainsi que celle du canton de Faverge et de six communes du canton d'Albens, dé pendant de l'intendance de Chambéry, qui ont formé le département de la Haute-Savoie.

Géographie

C'est le pays du mont Blanc (4 807 m) et des Préalpes, mais aussi des lacs (Léman, Annecy) avec la vaste et industrieuse vallée de l'Arve et l'avant-pays dont l'agriculture souffre moins d'un manque de ressources que d'une conjoncture défavorable. Le tourisme "exotique" est né à Chamonix au 18ème, avec la visite des "glacières". Le thermalisme s'est développé au 19ème avec Evian, La Caille, etc. Aujourd'hui le tourisme d'été et le ski (piste et fond) sont l'occasion de pacifiques invasions. Haut- Savoyards de souche, d'adoption et d'occasion font bon ménage. Ils seraient mal venus de faire autrement, bénéficiant ensemble d'un des plus beaux pays du monde.

Si la vie d'alpage, source d'une ancienne vie communautaire, a souffert d'une fâcheuse dèsaffection, les vaches d'Abondance restent un élément essentiel du paysage haut-savoyard. Les forêts de conifères couvrent de vastes espaces et les cultures fruitières prospèrent dans les micro-climats. La vigne donne les célèbres vins secs ou pétillants de Haute-Savoie. Enfin et surtout, la nature s'exprime dans toute sa plénitude, sa variété et sa grandeur. Il est impossible d'énumérer ou de décrire ces sites, souvent intacts, aussi variés que nombreux, dont l'énoncé à chaque rubrique communale est bien insuffisant pour en décrire la beauté.

Les arts

Le patrimoine artistique est moins spectaculaire que dans d'autres régions : il se découvre peu à peu au cours d'une patiente exploration. La préhistoire (2 dolmens, plusieurs cités "lacustres" ) et l'occupation romaine ont laissé de nombreuses traces que la récente urbanisation permet de découvrir souvent trop tard. Le Moyen Age nous vaut de robustes églises et de nombreux châteaux. Les 17ème et 18ème furent l'âge d'or du baroque, surtout dans les pays de montagne où les libéralités d'émigrants enrichis réalisèrent parfois des constructions sans commune mesure avec les ressources locales. Enfin la période "sarde", d'inspiration germanique, où se restaurent la plupart des clochers à bulbe caractéristiques de la région, est aussi celle d'un style d'inspiration italienne, un peu froid, mais non dépourvu de mérite.

Ecart lieu dit Melon

Chapelle du hameau fondée en 1617 ; en 1738, lors de la levée de la mappe sarde, le hameau compte 1 chapelle, 8 maisons, 6 granges, 6 resserres à provisions, 2 fours à pain et 2 forges ; campagne de construction ou de reconstruction à la fin du 18e siècle : plusieurs fermes sont datées entre 1781 et 1790.