photo : Dominique Robert
Mentionnée pour la première fois en 1153 comme possession de l'abbaye d'Ainay, l'église a été construite à différentes périodes. On en distingue particulièrement trois :
Plusieurs détails d'architecture sont remarquables : voûtes de la sacristie, culots sculptés, ... (Ministère de la culture)
Possédé par les comtes de Savoie jusqu'en 1356, époque où fut conclu l'acte d'échange entre ces princes et les dauphins, Saint-Symphorien avait été fortifié avec d'autant plus de soin que cette place marquait, de ce côté, le point extrême des domaines de la maison de Savoie, et représentait, entre Lyon et Vienne, un point stratégique important. Le comte Pierre avait fait élever, vers 1250, le château qu'on appelait, d'ordinaire, « le palais ».
Vous pouvez aisément reconnaître la direction de l'enceinte fortifiée, dont il reste des fragments. Les fossés comblés se sont transformés en rues plantées d'arbres. Quant au château, tombé en ruines, il fut entièrement démoli, au siècle dernier, par M. Gairal de Sérézin, seigneur engagiste de Saint-Symphorien. Une seule tour, conservée à ce moment, a subsisté jusqu'en 1840.
On sait en quoi consistaient les seigneuries engagées. La juridiction et les revenus étaient concédés par le roi dans la même forme que les charges de judicature et les offices ministériels moyennant un prix payé par l'engagiste. La couronne se réservait toujours le droit de reprendre la seigneurie directe, en remboursant au titulaire la finance versée par lui.
Il y avait deux autres fiefs à Saint-Symphorien, relevant aussi du roi, mais sans juridiction : Châteauvieux et la Rèche. Le grand bâtiment où sont installés les services municipaux était occupé par des chanoines réguliers de la Trinité. L'abbaye d'Ainay possédait un prieuré qui paraît n'avoir jamais compté qu'un religieux : le prieur. La maison qu'il occupait et ses dépendances existent encore dans une ruelle.
L'église a été fondée, au XIe siècle, par Humbert aux Blanches-Mains. Reconstruite par Pierre de Savoie, en même temps que le château, elle a subi des réfections successives. Le clocher et le fond du chœur représentent les parties les plus anciennes.
Près de l'ancienne porte de-Lyon, une fenêtre, de style ogival flamboyant, indique une chapelle qui était accotée aux remparts. Consacrée à Notre-Dame de Pitié, elle desservait un hôpital pour les passants.
Saint-Symphorien jouit, au moyen âge, d'une activité commerciale assez grande. De même que dans la plupart des villes du Viennois, il s'y trouvait une colonie juive. Ces résidents obtinrent du dauphin Charles une charte de privilèges, dont la teneur devint le type des concessions que sollicitèrent ailleurs les juifs établis dans le royaume.
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