Eglise

Taluyers est assis sur un plateau assez découvert, jadis traversé par le grand aqueduc romain qui amenait à Lyon les eaux de la vallée du Gier et par la voie romaine secondaire appelée strata publica ou strata Viennensis, qui reliait le Forez à la province viennoise. Le peuple-roi occupa donc le pays, et, à plusieurs reprises, des fouilles pratiquées dans le sol ont mis à jour des armes, ainsi que des pierres tumulaires.

« Une de ces pierres, placée à l'angle du cimetière, est d'un travail grossier ; elle ne contient aucune inscription. On en voyait une autre dans l'église même ; c'était un cippe, dont le dessus, creusé en forme de cuvette, servit de bénitier pendant plusieurs siècles. On y lisait quelques lignes commémoratives. Regardé comme profane par l'autorité religieuse, ce monument, enlevé de l'église et transporté à Lyon, a trouvé l'hospitalité dans notre musée lapidaire. »

Le nom du village apparaît sous la forme Taluiacum dans une charte du XIIe siècle qui se place entre les années 1122 et 1156. « Mais déjà au Xe siècle l'église avait été donnée à l'abbaye de Cluny par une noble dame nommée Blitmode (999). La charte de fondation de la chartreuse de Sainte-Croix, de l'an 1280, lui donne le nom de Talluyes. Avant que la dénomination actuelle de Taluyers ait prévalu, ce village a été appelé souvent Taluy. Ce dernier nom viendrait-il du celtique tal, éminence et de uy, bois ? Cette étymologie semblerait confirmée par la situation de Taluyers sur un plateau dont le versant nord-est était couvert naguère d'un bois assez vaste et fameux, dans les traditions du pays, par ses histoires de voleurs. »

Un prieuré, fondé au moyen âge donna asile jusqu'à douze religieux ; le nombre en fut réduit, par la suite, à sept, puis à quatre ; l'un d'eux avait le titre de prieur.

Au XVIe siècle, le prieuré fut administré, pendant de longues années, par trois membres de l'illustre famille des Laurencin, qui firent reconstruire ou restaurer l'ancien monastère.

On cite également, parmi les prieurs, le savant bénédictin dom Etienne Baluze (1631-1718) qui a publié une charte concernant la paroisse. Le revenu du prieuré était estimé 2000 livres.

Sous l'ancien régime, Taluyers était paroisse et seigneurie dans le Lyonnais, de l'archiprêtré de Mornant, de l'élection et du ressort de la sénéchaussée de Lyon. Le prieur nommait à la cure, ainsi qu'à celles d'Echalas, de Loire, de Montagny et de Saint-Romain-en-Gier. Dans le courant du XVIIIe siècle, la seigneurie passa à la famille Berthaud.

Au point de vue architectural, l'église actuelle présente un réel intérêt ; le choeur, la coupole et le clocher ont appartenu à l'ancien temple ; la partie moderne a été édifiée dans le style roman byzantin de la fin du XIe siècle.

Quant au prieuré, dont les vastes bâtiments entourent l'église, il a perdu ses anciennes fortifications. Les tours ont été rasées. On distingue encore, cependant, les consoles qui soutenaient les créneaux et les mâchicoulis; signalons également une gracieuse tourelle à pans coupés.

Sous la Révolution, le monastère ayant été vendu comme bien du clergé, la commune s'en réserva une partie qui est affectée aujourd'hui au presbytère ; le reste abrite des familles de cultivateurs.

On retrouve encore quelques vestiges d'un ancien vingtain qui entourait l'église, le prieuré, le cimetière et le village ; la maison forte qui en défendait l'entrée offre un certain aspect féodal, avec ses lourdes portes surbaissées, ses balcons gothiques et ses croisées à meneaux.

Le château des anciens seigneurs est occupé par un pensionnat de jeunes filles ; du jardin, qui est immense, la vue s'étend très loin sur la vallée du Rhône et, plus près, sur Montagny et les étangs de la Vaure.

Par testament et codicille des 21 avril 1735 et 14 avril 1736, Etienne Mazard, bourgeois de Lyon, habitant Taluyers, a fait une donation à l'hôpital de la Charité, à charge par cet établissement de doter d'une somme de 150 livres, tous les ans, trente-deux filles pauvres de Lyon et une de Taluyers.

« Les 150.000 livres affectées à cette fondation furent placées sur la ville de Lyon, qui consentit une rente perpétuelle de 7.500 livres. Soumise à la liquidation nationale et réduite au tiers, cette rente cessa d'être payée le 1er juillet 1791. Cependant, la fondation ne fut interrompue qu'après le tirage de 1793 qui fut le dernier. Elle fut rétablie le 11 mars 1807, pour avoir lieu tous les deux ans, à partir de l'année 1808. »

Sur le territoire de Taluyers se trouve l'ancienne maison forte de Prapin qui eut jadis le titre de fief ; elle est.transformée aujourd'hui en une ferme importante ; dans la cour, on peut voir des restes d'aqueducs.

Source :

  • Titre : Dictionnaire illustré des communes du département du Rhône.
  • Auteur : MM. E. de Rolland et D. Clouzet
  • Éditeur : C. Dizain (Lyon)
  • Date d'édition : 1901-1902

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 117119
  • item : Eglise
  • Localisation :
    • Rhône-Alpes
    • Taluyers
  • Code INSEE commune : 69241
  • Code postal de la commune : 69440
  • Ordre dans la liste : 1
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : église
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • La construction date principalement de la période : 12e siècle
  • Date de protection : 1926/06/07 : inscrit MH
  • Date de versement : 1993/12/03

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Détails : Eglise : inscription par arrêté du 7 juin 1926
  • Référence Mérimée : PA00118070

photo : Dominique Robert