Eglise

Saint-Symphorien-surCoise ou Sainl-Symphorien-le-Château (autrefois Saint-Saphorin), s'élève en amphithéâtre sur les flancs d'un rocher à pic, au pied duquel serpente la Coise. C'est une petite ville assez mal bâtie, aux rues étroites, tortueuses, escarpées, sales et mal pavées; mais sa situation, au milieu de montagnes hérissées de rochers et couvertes de bois, est très-pittoresque.

Saint-Symphorien possède un assez bel hospice entouré de jardins. On remarque surtout, au sommet du rocher qui domine la ville, l'église, bâtie sur l'emplacement d'une autre église plus ancienne, dont la façade et le clocher romans subsistent encore ; elle se compose de trois nefs voûtées, avec nervures, et de sept chapelles latérales, aux croisées en ogive et aux vitraux coloriés. Dans le chœur, sous lequel est une crypte, se trouve une belle mosaïque. A l'extérieur, elle est flanquée à droite et à gauche, comme toutes les églises fortifiées, de tours percées de meurtrières et de fenêtres étroites et grillées. Autour de l'église, à laquelle on monte par plusieurs marches, règne une plate-forme, d'où la vue s'étend sur la plaine du Forez, parsemée de villages et de châteaux. On aperçoit à l'Ouest le joli château de Clérimbert, avec son parc de noyers et de châtaigniers; au Nord Ouest celui de Pluvy, aux élégantes tourelles ; puis au loin, entre Pluvy et Clérimbert, Chazelles, que domine la tour carrée de son clocher ; et plus haut, a demi caché par les arbres, le village de Pomeys.

Saint-Symphorien doit son nom et sa fondation à son église. Jadis entouré de murailles flanquées de tours et percées de trois portes avec mâchicoulis, herses et ponts-levis, il possédait un château, que l'on voit encore sur les fossés de la ville. Après avoir appartenu aux comtes de Forez, le bourg passa, en 1173, à l'église de Lyon. Piège d'une châtellenie royale en 1332, pris et rançonné au XIVe siècle par les grandes compagnies, et par les protestants en 1562, il se déclara d'abord pour la Ligue, et ne se soumit à Henri IV qu'en 1594.

Aujourd'hui Saint-Symphorien fait un grand commerce de bétail, et possède deux tanneries, des fabriques de mousseline et de draps ; on y exploite en outre avec profit des carrières de pierres.

Source : Itinéraire général de la France par Adolphe Laurent Joanne.