ille et vilaine

Histoire

Avant la conquête romaine, la Bretagne, alors l'Armorique, était occupée par diverses tribus celtiques, et entre autres les Diablintes et les Bliedones qui habitaient plus spécialement le territoire d'Ille-et-Vilaine. Ces peuplades se jetèrent dans le mouvement nationale et résistèrent à César qui ne les soumit pas sans peine. L'Armorique, vaincue mais non pas domptée, fut alors comprise dans la troisième Lyonnaise.

Vers la fin du XIIIe siècle, le christianisme apparut dans cette contrée toute vouée aux pratiques du druidisme, et parvint peu à peu à le modifier, puis à le détruire; en 362, Rennes, la capitale des Rhedones, vit s'élever sa première chapelle.

Lorsque la puissance romaine vint à s'amoindrir, cette contrée eut à subir les invasions des Alains, des Visigoths, puis celle des Francs qui s'emparèrent de l'est de la Bretagne; pendant l'époque mérovingienne, de sanglantes luttes se succédèrent, et sous les Carlovingiens, le roi Charles le Chauve fut définitivement vaincu par Nomenoé qui fortifia Rennes. Les descendants de cet énergique Breton régnèrent jusqu'en 874, et eurent à lutter sans cesse contre l'invasion des Northmans. Alain-Barbe-Torte, leur héritier par les femmes, leur succéda, et sa dynastie régna jusqu'en 1164, époque à laquelle un mariage apporta le duché à Geoffroy, fils du roi d'Angleterre, Henri II. La domination anglaise dura quarante-huit ans, et en 1212 le duché passa entre les mains de Pierre de Dreux, petit-fils du roi de France, Louis le Gros. Rennes prospéra, mais bientôt la guerre de Cent ans la livra de nouveau à de funestes hasards; elle fut prise plusieurs fois et secourue par Duguesclin. Cependant, malgré ces luttes, la ville s'agrandit et se peupla. L'un des ducs de Bretagne, Arthur III, aida vaillamment le roi de France, Charles VII, à reconquérir son royaume ; mais un de ses successeurs, François II, prit le parti du duc d'Orléans contre Charles VIII, et fut vaincu, en 1488, à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier ; sa fille, Anne de Bretagne, se réfugia à Rennes et y fut assiégée par Charles VIII qui l'épousa pour prix de sa victoire. Après la mort de Charles VIII, la duchesse Anne épousa en secondes noces le roi Louis XII, et de ce mariage naquit la princesse Claude, qui devint la femme de François Ier, et lui apporta la Bretagne en dot. En 1532, les états de la province ratifièrent irrévocablement cette annexion.

Les rois de France firent beaucoup pour la capitale de la Bretagne, qui ne perdit ses privilèges que sous Louis XIV, à la suite d'une énergique résistance aux empiétements royaux. En 1761, le parlement, et à sa tête le procureur général La Chalotais, résista encore à l'autorité royale dans l'affaire de la constitution des Jésuites. Ce fut le dernier fait politique qui troubla la ville, car, sauf une émeute en 1789 où les bourgeois en vinrent aux mains avec la noblesse, elle eut peu à souffrir des excès de la révolution.

Lorsqu'en 1790 la France fut divisée en départements, celui d'Ille-et-Vilaine fut formé avec une partie de la Basse-Bretagne.

Hydrographie

Ce département appartient pour sa plus grande partie au bassin de l'Océan qui comprend la Vilaine et ses affluents, et pour une moindre partie, au bassin de la Manche par la Rance et le Couesnon.

La Vilaine, qui prend sa source dans les collines de Juvigné du département de la Mayenne, entre à l'E. de l'arrondissement de Vitré, baigne cette ville, Châteaubourg, Acigné, Rennes, Redon, sépare la Loire-Inférieure du Morbihan, et va se jeter dans l'Océan après un cours total de 220 kilomètres. Pendant les 180 kilomètres qui appartiennent au département, les principaux affluents de la Vilaine sont:

  1. la Cantache qui vient de la Mayenne et le ruisseau de Chevré;
  2. Ville qui sort d'un étang, dans le canton de Saint-Aubin-d'Aubigné, arrose Montreuil, Saint-Médard, SaintGermain, Chevaigné, et finit à Rennes, après un cours de 45 kilomètres, grossie de l'Illet;
  3. le canal d'Ille-et-Bance;
  4. la Flume qui vient du canton de Bécherel;
  5. le Meu, qui vient des Côtes-du-Nord, arrose Gaël, Muel, Mendie, Montfort, Mondelly, et finit après un cours de 84 kilomètres, qui s'est accru de la Comper, du Garun et de la Cheze;
  6. la Seiche qui naît au canton d'Argentré, et reçoit dans un cours de 82 kilomètres l'Ardenne et l'Ize;
  7. le Canut qui sort de l'étang de la Muce;
  8. le Samnon qui vient du canton de la Guerche, baigne Martigné-Ferchaud, et se grossit du Bruez, des Gadouilles et de la Benais;
  9. le Cher qui sépare les départements de la Loire-Inférieure et de l'Ille-et-Vilaine;
  10. l'Oust qui forme une partie de la lisière du département au S.-O., et rejoint la Vilaine dans le Morbihan.

La Rance, qui prend sa source dans le canton de Collinée des Côtes-du-Nord, entre dans le département d'Ille-et-Vilaine, et va par un large estuaire former les ports de Saint-Servan et de Saint-Malo, après un cours de 110 kilomètres.

Le Couesnon, qui prend sa source dans le département de la Mayenne, entre dans l'Ille-et-Vilaine près de Fleurigné, arrose Rimoux, Antrain, et va se jeter dans la baie du Mont-Saint-Michel, après un cours de 90 kilomètres, accru du Nancon qui baigne Fougères, de la Minette, de l'Oyzance et du Tronçon.

Les étangs sont très nombreux dans le département; les principaux sont ceux de Montreuil, de Paimpont, de Chatillon, de la Guerche, de Martigné, de Combourg, etc.

Climat

Le climat du département est tempéré; mais par sa position entre l'Océan et la Manche, l'Ille-et-Vilaine est exposé à des pluies fréquentes et à d'épais brouillards, surtout pendant l'hiver. Il ne connaît ni les chaleurs ni les froids rigoureux.

Superficie Population

La superficie du département d'Ille-et-Vilaine est de 672 583 hectares, et sa population de 592 609 habitants, ce qui donne environ 86 habitants par kilomètres carrés. L'accroissement de cette population a été de 96 000 âmes depuis le commencement du siècle.

Les agriculteurs forment près de la moitié de cette population, et les industriels et commerçants, plus du tiers ; 10 000 personnes exercent des professions libérales, et 70 000 sont sans profession.

Les habitants d'Ille-et-Vilaine ont toutes ces vertus communes aux habitants de la Bretagne, la franchise, la bravoure, la constance dans les affections, la fidélité dans les engagements, l'amour du sol natal ; mais comme eux, ils n'ont ni l'esprit industriel, ni de penchant au commerce et à la spéculation ; leurs besoins sont généralement restreints, leur vie pure et tranquille, et ils ont une tendance à résister à ce mouvement qui entraîne le monde moderne vers le tourbillon des affaires. Dans les campagnes, le paysan est resté superstitieux et il a gardé en partie son costume traditionnel.

Le patois du département se parle principalement sur les côtes, où il est mêlé de mois celtiques.

Agriculture

Le domaine agricole du département peut se décomposer ainsi : terres labourables, 414 000 hectares, prairies naturelles, 72 000, pâturages, landes et bruyères, 94 500, bois, forêts et terres incultes, 87 000, etc. La propriété y est très-divisée, et près de 1700 mille parcelles de terrain sont possédées par 152 000 propriétaires.

L'Ille-et-Vilaine est un département de petite culture ; les céréales de toutes sortes,mais surtout le blé, l'orge et le seigle, y réussissent parfaitement; leur valeur atteint annuellement 45 millions de francs. Les autres cultures vont à près de 14 millions ; au premier rang, on cite le chanvre qui occupe plus de 3200 hectares, et atteint chaque année une valeur de 1200 mille fanes, le lin dont la valeur est d'un million de francs, la culture en grand des pommiers et des poiriers qui produisent 1500 mille hectolitres de cidre, quelques vignes de l'arrondissement de Redon, des forêts considérables et nombreuses dans les arrondissements de Rennes, de Fougères, riches en chênes, en hêtres, en bouleaux et en trembles, des châtaigneraies, etc. Les prairies naturelles et les landes atteignent, année commune, une valeur de 7 millions.

L'élève dés animaux domestiques forme une branche importante de l'industrie agricole; les bêtes à cornes, de race bretonne, dont on compte 387 000, sont de belle espèce; les petites vaches bretonnes produisent un beurre excellent, dont le plus recherché est le beurre du château de La Prévalaye, près de Rennes ; les chevaux sont au nombre de 70 000, et de race bretonne particulièrement ; on compte encore 107 000 porcs, 112000 moutons d'espèce médiocre, 110000 ruches, etc. Les poulardes de Rennes sont fort recherchées ; le gibier ne manque pas au pays, et ses rivières comme ses côtes sont poissonneuses.

Le revenu brut des animaux domestiques dépasse 33 millions de francs, et la valeur totale de la production agricole est de 66 millions annuellement.

Mines Carrières

Le département d'Ille-et-Vilaine appartient aux terrains primitifs et de transition ; le granit, le gneiss, le schiste y abondent. Il ne renferme pas de mines de houilles, mais du fer qui est exploité dans 12 minières, puis du plomb argentifère, du cuivre sulfuré; il existe des ardoisières dans l'arrondissement de Redon, de la pierre noire pour crayons, des carrières de marbre, de grès, des tourbières, etc.

Les principales sources minérales, employées comme toniques, jaillissent à Saint-Servan, à Fougères, à Montfort, au Teil, etc.

Industrie Commerce

Les principaux établissements industriels du département d'Ille-et-Vilaine sont des hauts fourneaux qui, en fonte brute, en fonte moulée et en fer à la houille, produisent environ 49 000 quintaux métriques, pour une valeur d'un million, quelques exploitations de galène argentifère et de mines de zinc, de tourbières, de marais salants, d'ardoisières, celles-ci assez nombreuses et produisant pour 320 000 francs d'ardoises, des filatures de laines, des fabriques de papiers peints, des scieries mécaniques, des chantiers de construction pour les navires, des forges, entre autres celle de Paimpont, qui occupe 400 ouvriers, des tanneries, des briqueteries, etc.

Son commerce porte principalement sur les produits du territoire, les céréales, le beurre, le fromage, les bois de chauffage, le fer, le miel, les toiles, les laines, etc.

Les cinq ports de Saint-Malo, de Saint-Servan, de Redon, de la Houlle, du Vivier, expédient des longs-courriers, des bâtiments pour la pèche de la morue et des caboteurs. Le chiffre de ces divers navires, à l'entrée et à la sortie, peut être porté à 3000 environ, et leur jauge à 120 000 tonnes.

Basilique Saint-Sauveur

L'église Saint-Sauveur a été reconstruite à partir de 1703 sous la direction de l'architecte Huguet, qui terminait alors les tours de la cathédrale. En 1719, le choeur et le transept étaient presque terminés, mais l'édifice fut endommagé par l'incendie de 1720.

Château Fort

Fougères est pittoresquement située, à l'intersection de huit grandes routes, sur le bord de la rivière du Nançon, qui se jette dans le Couesnon deux kilomètres plus bas. Des restes de fortifications, aujourd'hui couronnées de maisons, de jardins, de terrasses, entourent une partie de la ville et formaient, y compris le château, une enceinte de 3000 mètres environ de développement.

Eglise Saint-Marse

Cette église est un exemple intéressant d'intégration de diverses époques. La partie antérieure, construite au 16e siècle en plusieurs campagnes, associe un porche occidental, dit porche aux malades, un portail Renaissance et une nef gothique. La partie orientale date des années 1880, époque où l'église est agrandie par l'architecte Crespel.

Eglise Notre-Dame

De la construction du 13e siècle ne subsiste qu'une partie de l'abside. L'édifice a été reconstruit aux 15e et 16e siècle. En 1556, l'église est pillée par les soldats de Rohan. Après les guerres de Religion, les chanoines font restaurer l'édifice et construire des stalles aux panneaux tous différents, représentant des scènes de l'Ecriture.

église paroissiale Saint-Martin-de-Tours

L'ancienne église datait principalement du 16e siècle, elle comprenait une nef à chevet droit et un transept ainsi qu'une tour carrée devant le pignon ouest. A partir de celle-ci, avait été construit de 1877 à 1884 un nouvel édifice suivant les plans de l'architecte Crespel. Bombardé lors de la dernière guerre, il a été remplacé par l'église actuelle construite en 1950 par l'architecte Chouinard.

Fort national et son enceinte

Commencé en 1689, le fort national de Saint-Malo, plusieurs fois modifie jusqu'au milieu 18e siècle rendit d'éminents services à la défense de la ville. Il porta à différentes époques les noms de fort Royal, fort Républicain, fort Impérial et depuis 1870n celui de fort National.

Eglise Notre-Dame

L'église Notre-Dame a été fondée vers 1060 par Robert Ier de Vitré et donnée en 1116 à l'abbaye Saint-Melaine de Rennes. Elle a été presque entièrement reconstruite aux 15e et 16e siècles : ne subsiste de l'ancienne église que le choeur, dont les fenestrages ont été modifiés au 15e siècle. La façade sud, construite en deux campagnes (1480-1500 et 1530-1540) présente sept pignons séparés par des contreforts à pinacles.

Eglise Sainte-Croix

Edifice construit de 1715 à 1743 par Fréguier, ingénieur du Roi. Il est constitué d'une nef flanquée de bas-côtés. La nef est précédée d'une tour formant clocher sur un porche. La porte est ornée d'un fronton soutenu par quatre colonnes. La nef est séparée des bas-côtés par une série de sept arcades soutenues par des piliers massifs de section carrée, retombant sur des tailloirs moulurés.

Cathédrales médiévales de la cité d'Alet

La cité d'Alet fut le siège des 1eres cathédrales de St Malo .Il reste des traces de la cathédrale carolingienne (début IXe - milieu Xe siècle) qui fut arasée pour construire la cathédrale St Pierre (fin Xe siècle et ...) à double abside dont il ne reste que des ruines dont l'abside orientale qui est la mieux conservée.

Menhir dit de La Pierre des Fées

Ce menhir, d'un isolement apparent par rapport au pays où il se trouve situé, semble néanmoins se rattacher à une ligne ou système de monuments de semblable origine, et qu'on remarque sur différentes communes du département d'Ille-et-Vilaine. En effet, cette ligne est formée d'un certain nombre de menhirs ou peulvans placés dans la direction de l'est à l'ouest

Temple de la Coëfferie

Chapelle du 13e siècle qui appartenait aux Templiers. En 1312, à la destruction du Temple, elle passe aux Hospitaliers qui édificent probablement le bras sud. Restes de peintures murales sur le mur du chevet, au-dessus et dans les ébrasements de la fenêtre. A la fin du 16e siècle, le manoir du Temple est ruiné par les guerres civiles. Après la Révolution, l'édifice est transformé en hangar agricole.

moulin à marée, puis minoterie de Quinard

Le paysage maritime du moulin consiste en une digue courbe mesurant 450 m de long et en un étang de retenue d'une superficie de 2, 5 ha. Le moulin est édifié en schiste et comprend deux corps de bâtiment alignés, contrefortés à la base. Il compte trois étages carrés et un étage de comble couvert d'un toit à longs pans en ardoise.

église paroissiale Saint-Jean-Baptiste

L'ancienne église datait principalement du 16e siècle, la chapelle nord avait été construite en 1737 et était dédiée à Notre-Dame-de-la-Délivrance très vénérée par les marins. L'église actuelle a été construite en plusieurs campagnes : le clocher-porche date du 2e quart du 19e siècle (vers 1830 1840) tandis que le reste de l'édifice est élevé entre 1861 et 1866 sur les plans de l'architecte Jean-Gabriel Frangeul.

Eglise Saint-Suliac et cimetière

Bâtie au 13e siècle, l'église comprend une nef bordée de bas-côtés, un transept dont le bras nord est surmonté d'un imposant clocher, et un chevet plat. De cette époque datent les éléments les plus remarquables, parmi lesquels le porche nord décoré de statues, le pignon du bras sud du transept avec sa baie en gothique rayonnant et l'alignement des piles cylindriques intérieures de la nef décorées de fines colonnes engagées.

monument aux morts

Monument au mort réalisé en granit avec inscription « pour la patrie » en lettre d'or et plaque portant inscripttion « A la mémoire des enfants du Vivier sur Mer morts pour la France 1914 - 1918 ». La forme générale du monument est celle d'un obélisque avec une croix sur sa partie supérieure (fond or) une palme est représentée en dessous (fond or aussi).

Présentation de la commune de Hirel

Il y a lieu de croire que la paroisse de Hirel n'est pas moins ancienne que sa voisine, celle de la Fresnaie, c'est-à-dire qu'elle remonte au moins à la seconde moitié du Xie siècle. Toutefois, jusqu'ici, la plus ancienne mention que nous en ayons pu trouver ne date que de la fin du XIIe siècle, et se rencontre dans l'enquête de 1181 pour le recouvrement des biens de l'archevêché de Dol.