perigueux

On dit que Périgueux est une des villes les plus anciennes des Gaules. Cette assertion, imprimée, répétée chaque jour, s'accrédite, et passe aujourd'hui pour une vérité incontestable. Parmi les enthousiastes du merveilleux, les uns attribuent l'origine de cette ville à Japhet, qui en serait le fondateur. Ils croient en trouver la preuve dans une tradition populaire qui attache le nom du fils de Noé aux restes d'un pont jeté sur l'Ille à l'endroit même qui sépare le jardin de la Guinguette des murs de l'abattoir. Ils supposent que Japhet construisît ce pont, sans songer que ce saint personnage, infiniment éloigné de nos contrées, n'eût pas fait probablement un si long voyage pour une œuvre si peu importante. Les autres donnent pour auteur à la ville de Périgueux un certain Petragorius, qu'ils disent être le fils d'un Tygerius, roi d'Egypte. Ces derniers ont du moins le mérite de la modération; car, d'après eux, Périgueux ne se serait élevé qu'après la ruine de Troye. Les hommes éclairés qu'une vaine exaltation ne domine point prétendent, au contraire, que cette ville est moderne, et que, semblable aux générations qui se succèdent, ses maisons et leurs maîtres ont été renouvelés bien souvent. Où est, en effet, l'antique Vésone des Celtes ? Dans le vallon de Campniac, sur la rive gauche de l'Ille, entre les deux rampes des coteaux de la Boissière et d'Ecorne-Bœuf.

C'est dans ce lieu que la placent les savans; mais qu'on s'y transporte, on n'y verra plus rien, pas même une cabane. Eh ! qu'importent les fibules, les amulettes, les anneaux, les médailles, les armures de flèches ou de dards, les tessons et autres ustensiles qu'on y déterre ! Tous ces objets ne sont qu'autant de témoins qui attestent sa destruction. Cherchera-t-on la seconde Vésone dans cette plaine qu'arrose la rivière depuis Ecorne-Bœuf jusqu'aux pieds du coteau de Beaupuy ? Cette ville s'étendait en longueur, de l'orient à l'occident, depuis l'abattoir jusqu'au pont du Toulon, et occupait en largeur, du sud au septentrion, presque toute la plaine; mais plus cette ville était grande, moins on l'aperçoit aujourd'hui. Qu'on nous montre avec assurance l'emplacement de la maison municipale, qu'on fasse sortir de terre quelques pavés, quelques fondations antiques, que prouve encore tout cela ?

Que Vésone n'est plus. La Cité, que les vainqueurs du monde honorèrent du titre d'auguste, a également disparu, et de son imposante grandeur à peine recueille-t-on quelques débris que nous nous efforçons vainement de conserver. Qu'est devenue la ville des Pétrocoriens, qui, dans le VIIe siècle, fut appelée pour la première fois Périgueux ?  Elle n'existe plus.

Les habitants de la première Vésone, se trouvant trop resserrés dans le vallon de Campniac, passèrent la rivière pour se fixer dans la plaine. Ils abandonnèrent leur berceau : cet abandon causa la perte de leur ville. Les Romains, qui, par ambition, paraissaient peu satisfaits de leur empire, dont les limites s'étendaient cependant, d'orient en occident, depuis l'Océan atlantique jusqu'aux frontières de la Perse, et, du nord au sud, depuis le Caucase jusqu'aux extrémités de l'Egypte vers l'Ethiopie, vinrent soumettre la nouvelle Vésone et lui imposer des lois. Des hordes de barbares fondirent à leur tour sur l'empire romain, l'envahirent de toutes parts, et, comme un torrent dévastateur, renversèrent sur leur passage tous les monuments précieux. Les Sarrasins, conduits par Abdérame deux ou trois siècles plus tard, parurent à Périgueux pour en multiplier les ruines. Waiffre, voulant soutenir sa révolte contre Pepin-le-Bref, et ayant cette ville sous sa domination, en fit raser les murailles. Les Normands y exercèrent aussi leurs fureurs. Les Anglais, pour venger l'humiliation de n'avoir pas été reconnus comme maîtres par les Périgourdins, saccagèrent leur ville, et les guerres civiles finirent par la renverser et la détruire. Ainsi, plus de Vésone; elle a été remplacée par cette fraction de Périgueux que nous appelons la Cité.

La ville actuelle est moderne. Elle doit son origine à un tombeau : c'est un mort qui lui donna la vie.

Le plateau qu'elle occupe n'était primitivement qu'un bois isolé où de pieux, chrétiens déposèrent avec respect la dépouille mortelle du propagateur de leur foi. Ce lieu sacré devint un objet de vénération, de pèlerinage , que la ferveur des fidèles voulut honorer d'une manière particulière: on y érigea une chapelle. La garde en fut confiée à quelques solitaires, dont le nombre s'accrut insensiblement. On y construisit ensuite un monastère, auprès duquel vinrent se grouper de nombreuses habitations. Les révolutions avec leurs vicissitudes, les guerres avec les malheurs qu'elles traînent à leur suite, multiplièrent ces habitations. Où chercher la paix, si l'asile des morts et le séjour de la vertu ne peuvent la procurer ? Cependant le tombeau de l'apôtre du Périgord ne fut pas une barrière infranchissable. Pour se garantir contre les agressions des hommes, ceux qui souhaitaient la paix appelèrent presque la guerre. En élevant un mur d'enceinte, ils excitèrent la méfiance et provoquèrent des attaques. Il fallut organiser un pouvoir pour diriger la défense. De là l'établissement du Puy-Saint-Front luttant contre Périgueux, voulant traiter avec lui de puissance à puissance, lui disputant ses prérogatives, et finissant enfin par lui ravir ses droits, même son nom.

Aussi, qu'on ne cherche point dans ce Périgueux moderne des monuments celtiques ou romains; en vain le bouleverserait-on de fond en comble, tous les efforts deviendraient inutiles : il n'en sortirait pas une médaille gauloise. Quant aux monuments romains, on n'y découvrirait que de rares débris de l'ancienne chapelle consacrée à saint Front, et cachés aujourd'hui sous le monument que nous allons décrire. Avant, nous dirons un mot du saint dont ce monument porte le nom ...

Source : Notice historique sur Saint Front Apôtre du Périgord et sur la Cathédrale par M. l'abbé Audierne en 1841.

Blason de la ville de PérigueuxPérigueux, capitale du Périgord, et aujourd'hui chef-lieu de la Dordogne, département formé de cette ancienne province et de faibles parties du Limousin, de l'Angoumois et de la Saintonge, porte:

De gueules, à deux tours d'argent surmontées d'une fleur de lis d'or.

Les restes antiques qui subsistent encore à Périgueux, prouvent que la première fondation d'une cité sur cet emplacement remonte à une époque fort reculée. Il ne paraît pas douteux que ces restes n'aient appartenu à l'ancienne Vesuna des Gaulois et des Romains, ruinée par les barbares sous Honorius. A cette première cité succéda Petrocorii qui prit le nom des peuples de son territoire. C'est non loin de ses murs que Pépin remporta sur les Aquitains, en 768, année de sa mort, la victoire qui réunit le Périgord à la couronne. Périgueux jouit longtemps de grands privilèges, parmi lesquels on comptait celui de battre monnaie. Disputée par les Français et les Anglais, cette ville resta définitivement aux premiers sous Charles V, et fut, en 1575, une des huit places de sûreté accordées aux huguenots.

Hôtel de Fayolle

Patrimoine classé, étudié ou inscrit dit 'Hôtel de Fayolle' à perigueux (dordogne 24000). L'Hôtel de Fayolle a été construit au XVIIe siècle sous le roi Louis XIII par la famille de Cablanc qui a donné plusieurs maires à la ville. Il est situé sur les anciens remparts et ses jardins en terrasse descendaient jusqu'à l'Isle. L'histoire de cet hôtel particulier est bien connue car il est resté pendant 3 siècles dans la même famille.

Cathédrale Saint-Front

Patrimoine classé, étudié ou inscrit dit 'Cathédrale Saint-Front' à perigueux (dordogne 24000). L'histoire de l'église Saint-Front est fort peu connue, un grand nombre de documents qui s'y rapportaient ayant été détruits au XVIe siècle pendant les guerres de religion. D'anciennes chroniques disent que saint Front, apôtre de la province et premier évêque de Vésone, qui vivait dans le 1er siècle, bâtit un oratoire sur l'emplacement actuel de la cathédrale, ou immédiatement à côté, vers le sud-ouest.

Tour Mataguerre

Patrimoine classé, étudié ou inscrit dit 'TOUR Mataguerre' à perigueux (dordogne 24000). Il y a à peine soixante dix ans, au moment de la Révolution. l'enceinte fortifiée de la ville de Périgueux existait a peu près en entier: les personnes âgées se rappellent encore des murailles crénelées et les nombreuses portes qui défendaient l'entrée des rues principales.

Maison des Consuls

Patrimoine classé, étudié ou inscrit dit 'Maison des Consuls' à perigueux (dordogne 24000). A périgueux, la compagnie présidial siège dans l'hôtel du consulat, vaste bâtisse d'époque médiévale, depuis la création du tribunal au milieu du XVIe siècle jusqu'aux années 1737.