pons

Pons, sur la Seugne, siège d'une justice de paix. Doyenné dans l'Archiprêtré de Saintes.

Ere Gallo-Romaine

des antiquaires attribuent sans fondement l'origine de Pons à Œlius Pontins, petit-fils de Pompée. On y trouve journellement des médailles impériales romaines et même grecques. On conserve au musée de Saintes un Philippe, d'or, tête laurèe et un bige au revers, ainsi qu'un Alexandre, en argent, qui ont été trouvés à Pons.

Moyen-Age

la sirie de Pons, riche seigneurie, a été fort importante et a joué maintes fois un rôle dans l'histoire. De l'ancien castrum rasé par Louis XIII en 1621, il ne reste que quelques tours et quelques pans de murailles de l'enceinte fortifiée et le donjon roman parallélogramme, large de 25 m. sur son plus grand côté et de 15 m. seulement sur son plus petit; son élévation totale est de 27 m. La chapelle du château, devenue propriété particulière, sert de magasin à bois; elle a conservé sa façade du XIIe siècle et présente un vaste portail à cinq voussures décorées avec une grande richesse et une grande profusion de détails : l'une de ces voussures est occupée par une série de têtes de bœuf. L'Eglise paroissiale de Saint-Martin a été détruite pour faire place à une fabrique grecque ; elle est sous le vocable de Saint-Martin. Dans la partie basse de la ville, au sud, Eglise paroissiale de Saint-Vivien, ancien prieuré, romano-ogival du XIIe siècle. La façade offre à la première assise un portail à cinq voussures romanes et deux portes simulées, style ogival. La seconde assise est occupée par une suite d'arcatures plein cintre; au centre, longue fenêtre à lancette du XIIIe siècle, remaniée au XVe. A la sortie de la ville, au sud, restes d'une maladrerie bâtie par Geoffroy, sire de Pons, au XIIe siècle. Ces restes consistent en un immense portique remarquable par la profusion des sculptures romanes très-riches qui en décorent les pleins cintres et les murs latéraux. A l'ouest, château de Saint-Maury où naquit Agrippa d'Aubigné, le 8 février 1550.

Source : Commission des arts et monuments historiques de la Charente-inférieure 1868.

Statistique du département (Améric Jean Marie Gautier)

La ville de Pons, quoique petite, est assez célèbre. Elle était environnée de fortes murailles, et commandée par un bon château, le tout fortifié à l'antique. Les huguenots qui s'en étaient rendus maîtres et qui la tenaient comme une des meilleures places de sûreté, y avaient ajouté des fortifications à la moderne, en sorte qu'elle pouvait passer pour une position très-défensive. Mais ils la rendirent, après la réduction de Saint-Jean-d'Angély en 1621 , à Louis XIII qui la fit démanteler. Elle se divise en haute ville, qu'on appelle Saint-Vivien, et en basse que l'on nomme les Aires ou Saint-Martin. La partie haute était autrefois exclusivement habitée par des Juifs; mais s'étant portés à des actes de violence envers un religieux croisé, on les en chassa en 1102, et leurs maisons furent abattues.

Pons était le chef-lieu d'une seigneurie qui, sous le nom de Sirerie, ne relevait que de la couronne. Elle étendait sa juridiction sur 52 paroisses, et sur plus de 250 fiefs nobles, et jouissait de tous les droits de suzeraineté, comme de battre monnaie, d'avoir haute, moyenne et basse justice, etc.

L'origine des premiers seigneurs de Pons se perd dans la nuit des temps; Moréri ne commence leur généalogie qu'en 1160, à Bertrand, père de Renaud Ier, de Raymond-de-Pons, évêque de Périgueux et de Pons-de-Pons, évêque de Saintes; mais avant Bertrand, un sire de Pons, du nom de Geoffroy, avait fondé pour les malades et les pèlerins un hospice qui fut confié aux Templiers; ces chevaliers y bâtirent une église et des servitudes considérables qu'ils occupèrent jusqu'à l'abolition de leur ordre; l'hospice et les divers bâtiments furent cédés alors aux chevaliers religieux de Saint-Jean-de-Jérusalem. La révolution détruisit cet établissement en absorbant sa dotation; la ville s'occupe en ce moment de la rendre à sa première destination.

La plupart des sires de Pons se sont distingués par cette brillante valeur qui caractérisait les chevaliers français. Plusieurs de leurs faits d'armes sont rapportés dans l'histoire.

L'on prétend qu'il se tint à Pons, en 1293, un concile, où Geoffroy d Archiac, évêque diocésain, présida, et que le clergé y accorda des décimes extraordinaires à Philippe-le-Bel.

Cette ville conserve à peine quelques vestiges de ses anciens monuments ; on n'y voit plus qu'un reste de tour qui donne son nom à la rue des remparts; une arcade de la porte de la ville, et la voûte gothique servant de communication entre les salles de l'hospice et l'église de cet établissement. L'église n'existe plus; l'hospice fut rétabli en 1760, par Camille de Lorraine. En 1780, l'église de Saint-Martin subsistait encore; elle appartenait aux prieurs des Bénédictins, et avait été construite vers le 9e siècle; elle fut entièrement ruinée en 1574, durant les guerres de religion. Un bâtiment neuf s'élevait près de l'emplacement de la chapelle souterraine au moment de la révolution. La construction en fut suspendue et aujourd'hui les dernières pierres en ont disparu.

Le château des anciens sires de Pons est situé au milieu de la ville. Il a servi longtemps de résidence aux anciens seigneurs: le maréchal d'Albret l'habita pendant son gouvernement de Guyenne, et répandit alors beaucoup d'éclat dans le pays. L'hôtel-de-Ville est maintenant établi sur remplacement de cet édifice, qui a été acquis par la ville en 1807; est entouré de hautes murailles; sa base repose sur un rocher; il n'en reste que le donjon; c'est une tour carrée d'une grande hauteur, ouvrage du 11e et du 12e siècle.

Il y a dans l'enceinte du château deux promenades bien entretenues, qui dominent la prairie traversée par la Seugne, et où l'on jouit d'une perspective extrêmement agréable. On y voit une chapelle gothique autrefois dédiée à Saint-Gilles.

Un château-d'eau, construit en 1829, à peu de distance de la promenade publique, alimente une petite fontaine élevée au centre de la place du marché, et plusieurs bornes-fontaines, placées dans les principales rues de la ville.

L'église paroissiale a été presque totalement rebâtie dans ces dernières années: son clocher, de forme quadrangulaire et d'un dessin gracieux, est une construction entièrement neuve.

A 500 mètres de la ville, dans un lieu nommé Joli-Sable, on trouve une fontaine dont les eaux limpides sont chargées de parties ferrugineuses et sulfureuses.

L'étendue territoriale de la commune de Pons est de 2745 hectares 02 ares 7 centiares.

Le sol est généralement bon ; il produit d'excellents vins rouges et blancs et des grains de toute espèce de bonne qualité, et du bois en grande quantité, essence de chêne, frêne, orme et peuplier.

On y compte 26 villages, 39 hameaux et 1022 habitations.

Indépendamment de la Seugne qui traverse la commune du midi au nord, on y trouve encore un petit ruisseau appelé la rivière de Soute, et des Chartres, qui sert à plusieurs usines.

La culture des vignes et des terres à blé est celle à laquelle on se livre de préférence; les prairies que baigne la rivière, produisent de très-bon foin.

Il existe dans la ville de Pons plusieurs établissements de tannerie et de mégisserie fort en réputation. La majeure partie des habitants du faubourg méridional s'occupent à la filature des laines pour la fabrication des diverses étoffes communes qu'on expédie au loin; deux filatures mécaniques augmentent l'activité de ce commerce. On exploite aussi beaucoup de carrières dures, tendres et d'un grain très-fin.

Si le canal qui doit rendre la Seugne navigable et servir de communication entre la Gironde et la Charente, était ouvert, il favoriserait tous les genres d'industrie et de négoce que peut réunir une ville si avantageusement placée.

Un établissement ecclésiastique connu sous le nom de Petit Séminaire, reçoit, chaque année, un nombre considérable de pensionnaires que lui attire la réputation justement méritée qu'il s'est acquise par la bonne direction donnée aux études, et par les soins dont les élèves sont continuellement l'objet.

Il se tient à Pons douze foires par an, qui ont lieu le premier samedi de chaque mois, et 52 marchés qui se tiennent le samedi de chaque semaine. Les foires sont ordinairement très-suivies et avantageusement connues pour les ventes et achats considérables en eaux-de-vie, céréales de toute espèce, bœufs, chevaux, mulets, moutons et porcs. Les marchés fournissent une très-grande quantité de volailles, légumes et autres comestibles.

Pons est la patrie de Théodore-Agrippa d'Aubigné, aïeul de Mme de Maintenon, qui fut honoré de l'amitié de Henri IV. Il naquit au château de Saint-Maury, dont on voit encore les ruines dans la partie ouest de la commune.

Source : Statistique du département de la Charente-Inférieure par Améric-Jean-Marie Gautier 1839.

Eglise Saint-Vivien

Dans la partie basse de la ville, au sud, Eglise paroissiale de Saint-Vivien, ancien prieuré, romano-ogival du XIIe siècle. La façade offre à la première assise un portail à cinq voussures romanes et deux portes simulées, style ogival.