marvejols

Marvejols est une petite ville, chef-lieu d'arrondissement, qui fait partie du département de la Lozère, autrefois Gévaudan.

Elle s'élève sur le flanc, oriental d'un poteau calcaire appelé Lachamp, d'où elle s'étend vers le centre de deux petits vallons fertiles qui, en se joignant, ajoutent leur agrément et rompent la monotonie et l'agreste des sites environnants, tant par la verdure qui y est permanente que par la diversité des plantes et des arbustes qui y croissent avec profusion.

La Colagne, affluent du Lot, coule tout près de cette ville et la sépare d'un de ses faubourgs principaux auquel elle communique au moyen d'un pont en pierre très-ardu et très-ancien qui sert en outre à la route départementale de Marvejols à Mende.

La route nationale de Paris à Perpignan traverse cette ville et lui sert en quelque sorte de principe vital, tant à cause des messageries que des roulages divers qui y circulent périodiquement.

On projette depuis longtemps une ligne de chemin de fer qui passerait par Marvejols et qui aboutirait d'un bout à Neussargues et de l'autre au Lot, non loin de La Mothe.. Cette ligne serait appelée à rendre de très-grands services au pays.

C'est une ville à la fois manufacturière, industrielle et commerçante, surtout sous le rapport de la fabrication des étoffes de laine et de la vente des bestiaux de toute espèce que l'on élève dans le pays.

Son séjour est un peu monotone. Elle est très-saine, très-propre et assez bien alimentée. Ses rues laissent beaucoup à désirer sous le triple rapport de leur pavage, de leur régularité et de leur largeur. On y remarque un large boulevard,qui lui sert d'enceinte et qui représenté ses anciens fossés une belle et vaste promenade publique appelée l'Esplanade, très-agréablement située sur les bords de la rivière de la Colagne. Plusieurs places publiques au centre de l'une d'elles coule une fontaine assez abondante qui sert à la ville d'ornementation et d'alimentation publique.

On y voit encore une assez belle et vaste église qui sert à la ville d'église paroissiale plusieurs autres églises et chapelles, où, tous les jours, on célèbre le service Divin. Le palais de justice, la sous-préfecture, la maison d'arrêt, un vaste collège communal, un hospice civil, un abattoir et plusieurs autres beaux édifices. Enfin trois grandes portes anciennes de la ville encore debout. Sa population intégrale est de 5,040 habitants. Ses maisons sont d'une construction généralement solide et assez élégante. Les modes n'y sont pas des plus fraîches aussi dans les magasins et boutiques on ne trouve que des objets de première nécessité et encore d'un écoulement facile et assuré.

La ville de Marvejols est dotée de huit foires, toutes très-achalandées, où il se fait un commerce assez considérable de bestiaux. Elle a de plus deux marchés qui se tiennent régulièrement les mardis et les samedis de chaque semaine.

Jadis la ville de Marvejols ne comprenait, à peu de chose près, que l'espace compris entre les boulevards actuels. Elle était défendue par une enceinte de remparts et de tours armées de créneaux et de mâchicoulis dont on voit encore des restes et enfin par trois grandes portes que défendaient des ponts levis.

La communication intérieure avait lieu anciennement au moyen de seize rues principales qui correspondaient entre elles, savoir la rue de la Vache la rue Daurade; la rue Bèze-Donne la rue Droite la rue Jusiterie la rue du Mazel; la rue de l'Etube la rue de l'Hôpital la rue du Théron la rue Saint-Jean la rue des Marchands la rue Belleco la rue de Ghantegrenouille la rue Colagne la rue des Bastiers et celle de la Commanderie. Elle a lieu aujourd'hui au moyen de vingt-huit rues, savoir la rue de la Vache la rue Daurade la rue de l'Hôpital la rue Droite la rue Belleco la rue de la Fontaine Nouvelle autrefois Bèse Donne rue de la Fourette rue d'Emborelle la rue Chicane la rue de la Villette, autrefois Chanlegrenouille la rue de la Chapelette rue du Duganat; la rue de la Sous-Préfecture, autrefois du Mazel; la rue Fourdoule, autrefois de Colagne rue du Loup la rue de Chanelle autrefois de l'Hôpital; la rue de l'Estancogne, autrefois de l'Elube la rue des Carmes; la rue des Augustins, autrefois de la Commanderie la rue de la Laine, autrefois des Marchands la rue de la Juiverie, autrefois de la Jusiterie la rue du Théron la rue Vidal la rue traversière de l'Hôpital la rue du Barry la rue Saint-Jean la rue de la Place et enfin la rue des Teinturiers.


porte de chanelle
dessin
Claude-Félix-Théodore d'Aligny

En dehors des remparts il n'existait que quelques maisons et couvents isolés qui ont formé le noyau des trois faubourgs qu'on y voit aujourd'hui, savoir le faubourg de la Pierre; celui du Barry et enfin celui de la Barrière qui tendent à s'agrandir tous les jours. Les remparts et les portes de la ville, en outre des fossés et des ponts levis, étaient défendus par des tours fortifiées, des bastions et des meurtrières. On pénétrait dans la ville au moyen de trois grandes portes qui sont encore debout mais entièrement dénuées de leurs défenses, savoir la porte de Chanelle ou de l'ancien hôpital la porte du Théron et celle du Soubeyran. Les unes et les autres sont encore flanquées de deux tours énormes, une de chaque côté, qui servaient à leur défense; elles avaient un pont levis chacune et une herse en fer qui en défendaient l'entrée.

La ville comptait autrefois plusieurs couvents d'hommes et de femmes, savoir le couvent des Dominicains, qu'on appelait des Jacobins et des Celui des Cordeliers, qu'on appelait aussi des Frères-Mineurs. Celui des Augustins; celui des Carmes; celui des Capucins et celui des Bénédictins ou de Notre-Dame qui furent tous victimes de la fureur des guerres religieuses et des révolutions qui ont eu lieu aux XVI, et XVIII, siècles. Aujourd'hui elle ne possède qu'une congrégation d'hommes religieux; celle des Frères de l'instruction chrétienne et cinq congrégations de femmes, savoir les retigicusos de la Visitation établies en 1818 celles de Saint-Vincent-de-Paul en 1846 celles du Bon-Pasteur en 1840; les Soeurs-Unies en 1704 et enfin celles de Saint-Dominique fondées en 1866 par M. Toye. Chacun de ces ordres vit en communauté et rivalise d'efforts pour instruire la jeunesse et soigner les malheureux et les malades. Elle compte de plus la congrégation laïque des Pénitents blancs qui se compose indifféremment d'hommes et de femmes mais qui ne vivent point en communautés La ville de Marvejols possédait encore anciennement un vieux château fort qui commandait la ville et qui était situé près de l'église paroissiale actuelle un hôpital et une commanderie qui étaient situés près de la porte de Chanelle une maison consulaire qui fut édifiée en 1597 par ordonnance royale et qui était située dans la rue droite aujourd'hui maison Portal ou anciennes prisons un hôtel des monnaies qui était situé rue Daurade aujourd'hui maison Saleucon et qui fut institué par le roi Charles VI pour dédommager le pays du Gévaudan, du Velay et du Vivarais des pertes qu'ils avaient éprouvées par suite des guerres anglo-Françaises et parce que « ces pays avoient grant quantité de matière d'or et d'argent pour faire monnoye ».

Immeuble 9 rue Théodore-Jean

Monuments Historiques du XVIème siècle, façade sur rue : entrée ouest, 9 rue Théodore-Jean. Bel encadrement d'une porte d'entrée double cintrée à deux vantaux avec heurtoir en fer forgé: deux pilastres à chapiteaux et bases sculptés et un fronton triangulaire brisé.

Porte de Soubeyran

Pour avoir déchassé l'Anglois de ma province, Je porte d'une main la belle fleur de lys (*); Pour avoir soustenu le grand Henry mon prince, Par fer, par feu, par sang, presque je défaillis, Mais ores ce grand roy faisant astrée naistre,