najac

L'histoire d'une ville et de sa région se confond parfois avec l'histoire de son château.

Dans ses Essais historiques sur le Rouergue, de Gaujal écrit: « 1100. Vers cette époque fut bâti le château de Najac, l'un des plus Torts du Rouergue, et qui appartenait au comte. »

A son tour, de Barrau dit (Documents historiques et généalogiques sur le Rouergue) : « De Najac. Maison d'ancienne chevalerie et une des plus considérables du Rouergue, où sont situés la ville et le château de ce nom, qu'elle posséda » jusques vers la fin du onzième siècle, époque à laquelle elle les vendit au comte de Rouergue et alla fixer sa résidence à Savignac. Cette vente dut avoir lieu vers l'an 1100, car on trouve que cette même année, Bertrand, comte de Toulouse, fit réparer le château de Najac. »

A qui attribuer la fondation primitive de ce château ?

Sa construction a-t-elle été, peu de temps avant le douzième siècle, un résultat, une affirmation du système féodal ? A-t-il été une de ces forteresses destinées à maintenir les populations asservies sous la dépendance du maître imposé par la conquête ? Antérieur à la bourgade, a-t-il vu les serfs chercher un refuge au pied de ses murs ?

Ou bien, faut-il, confondant ensemble l'origine de la ville et celle du château, les faire remonter l'un et l'autre à des époques plus reculées que celle de l'importation de la solidarité sociale des peuples du Nord ?

Il est à remarquer que cette place semble avoir été (elle le fut positivement au moyen-âge) le centre, ou du moins le point important d'une ligne de postes échelonnés le long de l'Aveyron, qu'on reconnaît encore à partir de Villefranche (Carentomag ?), dans Montels, Corbières, Mazerolles, Najac; puis en aval, Béteille, Puech-Mignon, La Guépie, et qui se continue par les grands établissements de Lexos, Milhars (Milliarium), Saint-Antonin, Penne, Bruniquel, etc. Cette double série d'anciennes fortifications en regard a été observée pareillement sur les bords du Rhin, etc. ; dans le Midi, sur ceux de l'Ariège entre autres, et partout où l'invasion romaine, subissant un temps d'arrêt, s'est établie derrière un fleuve, en face de quelque tribu non soumise... Là, des grands centres où elles avaient leurs quartiers, ou de leurs camps fortifiés, les légions envoyaient des détachements se cantonner sur des points rapidement mis à l'abri d'un coup de main, pour observer un poste ennemi ; d'autres fois, c'était le Gaulois qui se retranchait dans quelque position voisine de l'établissement romain et deux ensembles de fortifications s'élevaient parallèlement sur les deux rives, indiquant la marche de l'invasion et révélant, par leurs dénominations, quels étaient leurs fondateurs, des conquérants ou des vaincus. Puis des renforts arrivaient ; on rompait la trêve, et l'envahisseur, refoulant la tribu dans les terres, s'emparait de ses travaux de défense, s'y installait et les augmentait encore. Ainsi semble avoir procédé la conquête romaine sur le parcours de l'Aveyron. Maîtresse de Narbonne et de Toulouse, et s'avançant par les plaines de la Garonne et du Tarn, elle est restée quelque temps stationnaire sur les bords du Viaur, de l'Aveyron et du Lot, avant de soumettre définitivement la grande confédération Arverne, à laquelle appartenaient les Ruthènes.

César semble distinguer ces derniers en Ruthènes libres et en Ruthènes provinciaux. D'après ses Commentaires, « Luthéïrius, que Vercingétorix avait envoyé à Rodez, menaçant de faire une invasion dans la province narbonnaise, César, informé de ses desseins, crut devoir pourvoir à la sûreté des pays qui étaient en danger : il partit donc pour Narbonne, mit des garnisons dans les quartiers menacés, et particulièrement dans la partie du Rouergue qui était déjà unie à la province romaine : Prœsidia in Ruthenis provincialibus ... constituit » (Bosc).

Une partie de la tribu des Ruthènes était donc soumise, incorporée à la Narbonnaise, tandis que l'autre résistait encore et luttait pour l'indépendance des Gaules... Selon toutes les probabilités, les Ruthènes provinciaux occupaient la rive gauche du Tarn, cette partie du Rouergue appelée le Vabrais ; le Viaur et l'Aveyron formaient une ligne de démarcation entre eux et les Ruthènes libre, et ce fait explique les deux lignes de camps et de forteresses dont Najac aurait fait partie.

Sortons maintenant du cercle enchanté des théories et des suppositions plus ou moins ingénieuses, pour rentrer dans le domaine des faits constatés par les documents.

Selon de Barrau, les seigneurs de Najac auraient vendu ce château au comte de Toulouse : il ne fait pas connaître les conditions de cette vente, et de nouvelles investigations sont nécessaires pour suppléer à son silence.

Ici se présente la question des droits primitifs du suzerain sur les biens du feudataire... A quel titre les seigneurs de Najac possédaient-ils leur terre ? Les comtes n'avaient-ils pas des droits antérieurs de propriété ?... Sans approfondir un sujet qui rentre dans l'histoire générale, je dirai que la terre de Najac devait former un franc-alleu. De bonne heure, les comtes s'efforcèrent d'acquérir des droits plus étendus que ceux qu'ils possédaient sur les terres seigneuriales : tantôt par violence, tantôt à prix d'or ou par des concessions particulières, ils parvinrent à réduire en fiefs les alleux francs qui échappaient à leur domination directe.

Les onzième et douzième siècles offrent de fréquents exemples où se traduit ainsi la politique comtale ... J'en citerai deux qui offrent un certain intérêt pour l'histoire de Najac, puisqu'ils mentionnent un seigneur de ce nom. L'un est une vente ad alodem (à litre d'alleu), faite par Guillaume de Cabrières au vicomte Bernard Atton (1109) ; l'autre est une donation du château de Penne, faite ad alodem, au même vicomte, par l'évêque Aldégarius, son frère et les enfants de celui-ci (1109). Dans les deux actes, figure comme témoin Pierre de Nalag, le même peut-être qui vendit son château au comte de Toulouse.

Pour conclure, je dirai que cette vente fut faite aussi ad alodem ; qu'après avoir cédé le droit allodial au comte, les seigneurs reprirent de lui Najac à litre de fief, puisqu'ils rendirent plus tard hommage comme feudataires ; que le comte, comme suzerain, fit réparer et peut-être augmenter les fortifications de Najac, et qu'il en confia la garde aux anciens seigneurs, se réservant le droit de reprendre la forteresse quand bon lui semblerait.

Cette dernière réserve se présente fréquemment dans les inféodations comtales... Et comme preuve analogique de l'intervention pécuniaire du comte pour la reconstruction du château de Najac, on peut citer ce passage du testament du vicomte Bernard Atton (7 mai 1118) : Et relinquo ei (à son fils Roger) turrem de quâ Petrus Raymundi de Murel fecit convenientiam mihi ut œdificaret eam in Murel, propter quam constituendam Petrus Raymundi Accepit A Me C. C. SOLIDOS TOLOSANOS ; et fecit hanc convenientiam, quod quandà facta fuisset, juraret eam mihi ipse, et filius ejus, et similiter filii ejus ad filios meos .

L'achat du château de Najac et sa réparation par le comte, à des conditions évidemment analogues à celles qu'indique cette citation, n'ont rien d'insolite, rien qui ne soit conforme au principe de la féodalité. Il y faut voir un de ces faits, fréquents alors, par lesquels la puissance comtale tendait à son apogée. Le possesseur de l'alleu était resté maître absolu de sa forteresse ; s'il l'allodiat, elle appartenait désormais au comte... Les obligations de service militaire imposées à ses vassaux n'étaient aucunement changées à l'égard du feudataire, parce qu'il devait pourvoir à la garde et à la défense de ces murs dont il demeurait en possession ; mais il était tenu de recevoir garnison comtale au besoin, et, plus encore, de livrer sa forteresse au comte dès que celui-ci l'en requérait.

Les circonstances rendaient importante pour les Saint-Gilles l'acquisition de pareils droits sur le château de Najac. Rodez, la capitale du comté de Rouergue, se trouvait presque isolé du Toulousain par l'Albigeois, et la puissance épiscopale y tenait en échec celle du comte. Raymond résolut de transférer le siège de l'administration comtale dans une ville plus rapprochée du centre de ses possessions dans le sud-ouest du Rouergue : la seule importante localité de cette région, Saint-Antonin, avait été aliénée vers 1083. Il voulut remplacer Saint-Antonin et Rodez, où les vicomtes et l'évêque lui disputaient l'autorité, par une ville complètement à lui.

Sur les bords de l'Aveyron, à trois lieues au-dessus de Najac, les ruines d'une cité romaine couvraient le sol d'une vallée large et fertile; il trouva l'emplacement favorable à ses projets et le choisit pour y fonder la future capitale du Rouergue.

Mais le grand élan de la première croisade l'entraîne vers la terre sainte ; pour subvenir aux énormes dépenses d'une expédition qu'il doit faire en roi, il engage à Richard III, vicomte de Rodez et de Cariat, ses droits sur la ville de Rodez et sur le pays environnant. Puis il s'embarque pour cette Palestine d'où il ne doit plus revenir, laissant à son fils le gouvernement de ses Etats (1096). Bertrand, déjà mis en possession du comté de Rouergue, se voit disputer celui de Toulouse par Guillaume de Poitiers. Après une lutte, pendant laquelle les Poitevins prennent Toulouse, il demeure définitivement maître de la succession de son père, Raymond de Saint-Gilles. De l'ancien comté de Rouergue, il ne lui reste en propre que les deux tiers.

Rodez est engagé, Saint-Antonin ne lui appartient plus, la future Villefranche n'est encore qu'un hameau : dans toute sa terre de Rouergue, il n'a pas une place forte à lui ; c'est alors qu'il achète des seigneurs de Najac les droits allodiaux et qu'il répare la forteresse, ruinée peut-être par les partisans de Guillaume de Poitiers...

Après avoir recherché la nature des droits acquis par Bertrand sur ce château, il serait intéressant de connaître de quel prix il les paya ; rien n'a pu me l'apprendre.

Après la mort de Bertrand, au nom de son frère Alphonse Jourdain, Rodez et le territoire engagés aux vicomtes de Cariat leur furent définitivement vendus ; ce démembrement amena la division du Rouergue en trois marches :

  • La haute marche, où se trouvait Milhau;
  • Le comté de Rodez;
  • La basse marche, dont Najac devint momentanément le chef-lieu.

De ce moment date la véritable importance de ce château, puisque le bourg qu'il protège est, de fait, la capitale du comté de Rouergue.

Une seule figure, un seul fait connus dominent l'histoire de Najac, depuis la reconstruction du château jusqu'au treizième siècle. En 1185, Richard d'Angleterre, le futur Cœur de lion, y donne rendez-vous au roi d'Aragon pour conclure avec lui une ligue contre le comte de Toulouse : « Mais bien (dit Catel), que le roy eût fait ceste estroite alliance avec le comte de Tolose, il ne laissa pas pourtant de se confédérer avec Richard, comte de Poietiers, fils du roy d'Angleterre, s'estans à ces fins veus à Naïac, au mois d'auril de la dicte année mil cent quatre-vingt-cinq ».

A la fin du douzième siècle, Najac est donc sous la domination anglaise, et peut-être ne rentre-t-il sous celle des comtes de Toulouse que vers 1196, après le mariage de Raymond avec la reine Jeanne, sœur de Richard.

Les seigneurs de ce château avaient-ils reconnu la suzeraineté du duc d'Aquitaine, qui réclamait, en cette qualité, des droits sur le Rouergue ? Avaient-ils été dépossédés par lui ?... Le rôle que dut jouer cette maison seigneuriale pendant les guerres du douzième siècle nous est inconnu. D'après de Barrau : « Les seigneurs de Najac s'étaient transplantés, avant l'année 1124, au château de Savignac. Cela semble prouvé par l'écusson de leurs armes qu'on voit à la clef des voûtes de l'abbaye de Loc-Dieu, près Savignac, abbaye qui fut construite cette même année et que les Najac contribuèrent à bâtir. »

Que ces seigneurs aient été les bienfaiteurs de l'abbaye de Loc-Dieu, la présence de leurs armoiries aux clefs des voûtes le prouverait en effet ; qu'ils eussent quitté Najac, la conclusion ne me semble pas rigoureusement logique : et comme, en admettant même cette conclusion, ils n'en conservèrent pas moins des droits sur le château de Najac, ainsi que le prouvent leurs hommages au treizième siècle, il me semble nécessaire de confondre leur histoire avec celle de ce château.

A peine, d'ailleurs, les trouve-t-on mentionnés dans quelques documents de l'époque.

Pendant la guerre contre les Albigeois, cette atroce lutte au fort de laquelle toutes les passions s'abritèrent sous le drapeau du zèle religieux, que devient le château de Najac ? est-il occupé par une garnison comtale : « car, depuis ce que lui avaient mandé Montfort et le légat, le comte Raymond avait pourvu toutes ses places et châteaux de grosses et bonnes garnisons » (Catel).

Demeure-t-il au pouvoir des seigneurs, et ceux-ci se montrent-ils fidèles au comte de Toulouse ?

Les chroniqueurs contemporains, qui parient de mainte place prise par Montfort, ne nomment jamais Najac. Cependant les Croisés viennent bien près de ce château, à La Guépie et à Saint-Antonin.

Un fait semblerait indiquer que les seigneurs de Najac s'étaient déclarés en faveur de Montfort, ou que du moins ils ne soutenaient pas ouvertement les sectaires : « En 1215, Raymond de Najac exempta de péage et donna la jouissance de tous ses herbages et bois aux religieux de Bonnecombe » (Archiv. de Bonnecombe, de Barrau).

La mort du chef militaire de la croisade relève les espérances de Raymond de Toulouse. Tandis que le comté de Rodez reconnaît Amaury de Montfort et lui rend hommage, « le Rouergue rentre sous la domination de ses anciens maîtres » (Dom Vaissette, III, p. 308).

En 1219, Najac est positivement en leur pouvoir : « Raymond VII, dit Bosc, vol. Ier, p. 293, vint en Rouergue en 1219, sans doute pour faire rentrer dans l'obéissance ce pays... Nous trouvons que cette année, étant à Najac, il donna divers châteaux à quelques seigneurs, en présence de Guillaume de Najac, etc. »

L'auteur cité conclut, évidemment, d'après un acte d'inféodation de divers fiefs, faite par Raymond et qui porte le sceau du comte, après ces mots : Actum apud Najaeum (Dom Vaissettet II. Preuves, p. 255).

Le grand nombre des seigneurs qui figurent comme témoins de cet acte prouve que Najac était le centre des opérations de Raymond, dans le Rouergue, et que sa cause trouvait de nombreux adhérents dans cette contrée. De toutes parts, ceux qui l'avaient abandonné venaient faire leur soumission. Le comte, pour s'assurer leur fidélité, leur distribuait les terres des transfuges ou ses propres biens.

Son triomphe sur Amaury de Montfort paraissait assuré... Mais un rival plus puissant prend en main les droits de l'usurpateur... Les prélats réunis au concile de Bourges conseillent au cardinal-légat de ne pas absoudre le comte de Toulouse, « ains d'aller trouver le Roy et le requérir de vouloir prendre la cause de l'Eglise et d'achever l'œuvre commencée; ce que le Roy accepta » (Catel).

L'armée royale arrive devant Avignon... Pendant le siège, l'archevêque de Narbonne est envoyé par le roi et le légat, « afin d'inciter les villes et les seigneurs des chasteaux de faire leur paix avec le Roy et l'Eglise ... Il les rallia quasi tous à l'Eglise … »

De ce nombre fut le seigneur de Najac ... « En juin, au camp devant Avignon, Guillaume-Bernard de Najac recognoit tenir du Roy le chasteau de Najac. »

Le comte de Toulouse se voit abandonné : Louis VIII va mourir en Auvergne ; mais Imbert de Beaujeu continue la guerre, et bientôt Raymond est obligé de conclure le traité de Paris, à la suite duquel les seigneurs de sa terre sont déliés du serment de fidélité prêté au roi de France.

Le 8 juin 1228, 1e comte reçoit à Rabastens l'hommage du seigneur de Najac.

La paix succède aux longues guerres excitées par le fanatisme, prolongées par l'ambition ; mais cette paix ne doit être qu'une longue trêve ... Raymond n'a pas « besoin de manger du cœur de Blachas, pour se souvenir des terres qu'il tenait au temps passé » ; il brûle de les recouvrer. Il en appelle encore au sort des armes, qui se déclare encore contre lui, et le traité de Lorris est le fatal résultat de cette suprême tentative ...

Najac fut un des châteaux livrés alors au roi de France, en garantie des promesses de Raymond. Il devait rester cinq ans entre les mains du roi.

Les cinq ans expirés, Louis IX se dessaisit de Najac; il mande à Jean de Cranis, sénéchal de Carcassonne, de le faire évacuer, de transporter les armes et les munitions à Carcassonne et de le remettre aux gens du comte (1247).

Peu de temps après, le dernier des Saint-Gilles meurt ; ses possessions passent au frère du roi, Alphonse de Poitiers, mari de Jeanne de Toulouse.

Au nom de ceux-ci et en leur absence, la reine Blanche fait prendre possession des comtés de Toulouse et de Rouergue. Les habitants et les seigneurs de Najac reconnaissent Alphonse (1249), et plus tard, en 1251, ils lui prêtent serment de fidélité ...

A cette époque commence un notable mouvement politique qui va se manifester puissamment à Najac... Pour inaugurer sa domination et la rendre plus stable, Alphonse développe l'élément communal aux dépens de la grande féodalité ; il accorde de nombreuses franchises aux communes, en fonde de nouvelles et cherche à établir, au profit de la puissance comtale, une organisation militaire indépendante de la noblesse... Ce n'est pas ici le lieu de faire ressortir l'exactitude de cette théorie historique, d'en faire voir de nombreux exemples rendus nécessaires par la force des choses, et de montrer que tel fut le système politique de la royauté même, sous Louis IX. Je me borne à constater que, dans le Rouergue, ces idées générales amenèrent la véritable fondation de Villefranche et l'accroissement remarquable de l'importance de Najac.

Dès 1255, les habitants de ce bourg reçurent des coutumes qui forment une des curieuses pages de notre ancienne législation et qui nous montrent l'autorité consulaire, le principe de la commune dans toute leur vivace énergie.

Bientôt la puissance comtale s'y affirma d'une palpable manière; le château fut agrandi et devint une forteresse que nous admirons encore aujourd'hui. On lit dans un état des dépenses et des acquisitions faites par le comte Alphonse : Item. — AEdificavit de novo castrum de Najaco, quod constitit XVI. M. lib. tur. et amplius.

L'omnipotence ecclésiastique, elle aussi, éleva, à Najac, un monument de son triomphe : « La ville de Najac s'oblige, sur la demande de Guillaume Bernardi d'Aix et de Renaud de Chartres, inquisiteurs pour crime d'hérésie, à faire bâtir, dans l'espace de sept ans, une église de vingt-huit brasses de longueur et de sept de largeur, parce que l'église qui existait était trop petite. La nouvelle coûta 31 mille sous de Cahors, dont Déranger Cornet, entrepreneur, donna quittance aux consuls de Najac, au mois de novembre 1269 » (Arch. de Najac, De Gaujal).

Ainsi, sous Alphonse, les trois éléments sociaux de l'époque se manifestent hautement à Najac... Mais la commune et l'église se révèlent dans des conditions identiques, soit à Villefranche, soit dans d'autres localités, tandis que nulle autre part en Rouergue, l'autorité comtale n'a d'aussi complète expression, car le château de Najac n'est pas seulement la forteresse comtale par excellence, le principal siège de la puissance militaire du comte : c'est encore celui de son administration judiciaire ; c'est là que réside son représentant pour tout le comté de Rouergue : le sénéchal.

Aussi, le véritable intérêt de l'histoire de Najac se concentre-t-il dans celle de son château...

On a vu les seigneurs qui le possédaient rendre plusieurs fois, à ce litre, hommage, soit au roi de France, soit au comte de Rouergue. Par anticipation, j'ai conclu de ces hommages que la vente faite à Bertrand de Saint-Gilles n'avait été consentie qu'à litre d'alleu; que les seigneurs étaient demeurés les gardiens et les defenseurs-nés du château, sous l'expresse condition de le livrer au comte chaque fois qu'il leur en ferait la demande ; j'ai avancé, d'après de nombreuses preuves, que les conditions de ce genre étaient fréquentes au douzième siècle, comme elles le furent d'ailleurs plus tard.

Un résultat capital de la prise de possession du château de Najac par Alphonse fut de mettre fin à son inféodation et d'en faire réellement une forteresse comtale, avec garnison payée par le comte et capitaine châtelain nommé par lui. C'est là un fait important, car il est une application d'un principe nouveau qui tend au développement suprême du système féodal, qui prépare le triomphe de la royauté.

Sans doute, les comtes conservaient sur les châteaux inféodés par eux un véritable droit de propriété, puisque nous voyons Raymond en livrer plusieurs, et Najac entre autres, soit par le traité de Paris, soit par celui de Lorris ; sans doute, ils avaient le droit de les reprendre des mains des feudataires, pour en faire à leur volonté; mais ils étaient tenus, sauf le cas de simple inféodation temporaire, ils étaient tenus, la guerre finie, de les rendre, et en bon état, à leurs vassaux. De cette situation des choses, expression de la solidarité féodale, il résultait que les seigneurs, considérant les châteaux inféodés comme biens propres, se regardaient comme astreints aux obligations du service militaire, mais refusaient souvent de reconnaître le droit du comte à disposer de ses forteresses... C'est ainsi que les chevaliers de Penne élevèrent une semblable prétention ; dans l'article du traité de Lorris, par lequel Raymond livrait ce château, fut insérée cette condition, que si les seigneurs ne voulaient pas le remettre aux gens du roi, le comte devait l'assiéger et le donner, en cas d'insuccès, à la milice du temple (Traité de Lorris).

Cet exemple indique suffisamment combien était dangereux, pour la puissance comtale, le système qui inféodait aux seigneurs la garde des places fortes du pays, et qui, pendant toute la période où la féodalité fut une sorte d'association de secours mutuels, avait parfaitement répondu à l'esprit de cette association... Le jour où les membres les plus puissants de celle-ci voulurent en diriger le fonctionnement selon des idées générales dont elle était, non certes pas la négation, comme on l'a souvent dit, mais plutôt l'acheminement nécessaire, ce jour là, le système primitif des inféodations pour la défense du sol eût fait son temps... Il demeura puissamment encore en vigueur, il est vrai, mais non plus exclusivement : un nouveau prévalut peu à peu, par lequel les grands chefs féodaux reprirent plus directement en main la garde du territoire, s'appuyant plus immédiatement sur le tiers état, les gens des communes, dont ils formèrent leurs garnisons et leurs armées..., La croisade contre les Albigeois me semble avoir hâté l'éclosion, ou du moins l'application de ces idées nouvelles, par la nécessité où se trouvèrent les vainqueurs d'adopter l'élément mercenaire pour la défense de leur conquête contre les entreprises éventuelles des seigneurs dépossédés, et de fonder des places fortes sur des points où ne fût pas prépondérante l'organisation communale, qui s'était énergiquement défendue elle-même, avec laquelle il fallait compter désormais plus encore qu'avec les possesseurs de fiefs.

Aussi voit-on alors le système de la solde des troupes prendre de rapides développements, en même temps que celui de la multiplication et de la non-inféodation des places fortes du comte ou du roi.

La reconstruction du château de Najac et son occupation exclusive par les gens d'Alphonse, sont au nombre des faits principaux qui mettent en évidence cette progression nouvelle de l'ordre féodal vers son expression dernière, la concentration royale.

Comment les seigneurs de Najac furent-ils dépossédés de leurs droits ? En firent-ils une cession compensée par n'importe quel échange? Furent-ils, sous prétexte de crime d'hérésie, spoliés par l'Inquisition au profit des partisans de l'Eglise, comme le furent beaucoup d'autres seigneurs ? Avaient-ils conclu, avec Raymond VII, quelque arrangement en vertu duquel son héritier trouva le château libre de toute inféodation ?

On l'ignore... Hugues Parator, Pierre d'Azemar et Donat de Najac, consuls et prud'hommes du lieu, prêtèrent serment de fidélité au comte Alphonse, en 1249. Depuis cette époque, les de Najac ne paraissent plus dans l'histoire de cette localité... Il n'en est aucunement question dans les coutumes données en 1255; ils ne sont pas nommés dans un acte de 1263, où figure, comme châtelain, Jean Torpi.

Dans la deuxième moitié du treizième siècle, le château de Najac devient donc réellement, je l'ai déjà dit, un château comtal, sur lequel un feudataire n'a plus aucun droit, où commande, sous l'autorité supérieure du sénéchal, un capitaine, un châtelain, nommé à temps ; et la période la plus remarquable de son histoire commence avec la domination du dernier comte de Toulouse. Par sa position et par sa force, il est le boulevard de la basse marche de Rouergue contre les entreprises des Anglais ; il tient en respect la communauté de Najac, la jeune et déjà populeuse Villefranche, les châteaux seigneuriaux de tout le pays : il est le siège de l'administration militaire et judiciaire du comté, le siège de la sénéchaussée de Rouergue, et joue ainsi un double rôle stratégique et politique que, seules, pouvaient lui assurer les causes dont j'ai tenté d'analyser la genèse naturelle.

Par l'action permanente de ces mêmes causes, une nouvelle phase s'ouvre pour lui à la mort d'Alphonse, comte de Poitiers, de Toulouse et de Rouergue. Najac devient château royal, en vertu du retour à la couronne stipulé par le traité de Lorris ; il échappe plus complètement encore à l'inféodation et va se trouver plus intimement lié aux développements de la commune, au double épanouissement des deux pouvoirs nouveaux, le tiers état et la royauté, se fortifiant l'un par l'autre.

Mais ce résultat lui est commun avec d'autres localités du Rouergue, et si sa raison d'être, comme forteresse, subsiste toujours, le cours des choses amène une profonde modification dans son importance politique. Villefranche, placé dans des conditions industrielles et commerciales bien plus favorables, progresse rapidement, et le centre administratif du Rouergue tend à s'y déplacer.

Mais s'il déchoit comme siège du pouvoir administratif, le château de Najac va voir se passer les plus grands faits militaires de ses annales...

En 1351, les Anglais, que le roi de France combattait dans les Flandres, portent tout à coup la guerre en Guyenne ; ils pénètrent dans la basse marche du Rouergue et s'emparent de Saint-Antonin.

Les habitants de Najac réparent les fortifications du bourg; le château est mis en état de défense. C'est là que s'assemblent, en 1352, les communes de la langue d'Oc, convoquées par le comte d'Armagnac, lieutenant du roi, qui abandonne au Maréchal de son ost la conduite du siège de Saint-Antonin, pour venir leur demander un subside de guerre.

La perte de la bataille de Poitiers, la captivité du roi Jean, amènent la conclusion du traité de Brétigny, par lequel le Rouergue est cédé aux Anglais. Le maréchal de Boucicaut est chargé d'en faire la remise à Jean Chandos, et le château de Najac reçoit une garnison anglaise (1361). L'impôt du fouage devient, pour le comte d'Armagnac, le sujet d'un appel au roi de France... Un soulèvement éclate, dont plusieurs villes se disputent l'honneur d'avoir donné le signal. S'il en faut croire les termes de certaines confirmations de privilèges, les habitants de Najac auraient les premiers reconnu l'autorité du roi de France et chassé la garnison anglaise ; celle-ci, ayant voulu se défendre, eut dix-sept hommes tués, et les autres prirent la fuite (1368) (De Gaujal).

En récompense de leur fidélité, le duc d'Anjou accorda des privilèges aux habitants de Najac, et reconnaissant le château pour la clé de la basse marche du Rouergue, en janvier 1369, il y établit pour capitaine Arnaud Bérail, seigneur de Saisac, écuyer banneret qui, le 14 du même mois, y fit montre avec vingt-neuf autres écuyers.

Le capitaine anglais Yennequin ou Jeannequin Gras, qui avait longtemps occupé Saint-Antonin, reprend Najac vers la fin de l'année 1369; c'était la seule place que possédaient, dans la basse marche, les ennemis du roi de France... Le 2 mai 1370, les habitants de Najac surprennent la garnison anglaise, tuent le capitaine Jeannequin avec la plupart des hommes de sa compagnie, et s'emparent des armes et des munitions qu'ils avaient entassées dans le château, et que le roi leur abandonna par lettres patentes... Encore aujourd'hui, on trouve de ces armes chez les paysans de la contrée.

Après l'expulsion des Anglais, sous prétexte de soutenir leurs droits, de nombreuses bandes désolèrent longtemps le Rouergue et s'y cantonnèrent dans les plus fortes positions. Il semblerait que l'une d'elles occupa Najac, puisque, en 1389, le roi donne en faveur des habitants des lettres de grâce et abolition pour le commerce qu'ils avaient eu avec les ennemis et les secours qu'ils leur avaient fournis (Arch. de Najac).

1394. Le château de Najac est réparé et approvisionné par ordre du roi, ainsi que les autres places du Rouergue, parce que la trêve avec les Anglais allait finir.

1444. Le roi nomme le sénéchal de Rouergue, Guillaume d'Estaing, capitaine du château royal de Najac.

1458. Le sénéchal Gaspard d'Estaing veut transférer son siège à Najac ; opposition des habitants de Villefranche (Manuscrit de Cabroî).

Vers 1483. Le siège de la sénéchaussée ayant été transféré à Rodez, les habitants de Villefranche en appellent au parlement de Toulouse, faisant valoir que... « il y a nécessité que ledit siège reste à Villefranche, qui se trouve plus près de Bordeaux et de la rivière par laquelle les Anglais faisaient des incursions dans ce pays, qui est celle de Loth, et près du fort château de Najac » (Manuscrit de Cabroî).

1496. Les considérants de la confirmation des privilèges des habitants de Najac par Charies VIII sont un précieux document qui doit trouver place dans l'histoire du château. Les voici tels qu'ils sont imprimés dans le recueil des ordonnances du Louvre, t. XX, p. 560:

« Enfaueur especialement du grant dangier en quoy ilz se misdrent pour dechasser les Anglois des ditz ville et chastel, et furent ceulx de nostre duchié et pays de Guienne qui premierement se declairoient pour nos ditz predecesseurs, et les ditz ville et chastel, auant que nulz autres du dit duchié reduitz en leur obeissance; au moyen de quoy plusieurs autres places et forteresses d'icelle duchié se reduisireut aussy par apres en, l'obeissance de nos ditz predecesseurs, lesquelz à cette cause et affin que les ditz chastel et ville de Nayac, qui est l'une des plus fortes places du pays, assis sur ung des destroiz où n'a qu'une venue et est imprenable, se peut entretenir en bonne reparation, fortiffication et deffense... les voulurent previlleigier et docter de iceulx previlleiges... »

Ces citations attestent la déchéance administrative et civile de Najac; mais elles prouvent aussi quelle importance stratégique conservait son château pendant le quinzième siècle... Elle fut singulièrement amoindrie après l'évacuation complète de la Guyenne par les Anglais : grâce au déplacement de frontières qui en résulta, le rôle de Najac ne fut plus de protéger le pays contre les invasions étrangères, mais d'y assurer le maintien de l'autorité royale, en lutte avec les d'Armagnac. Quand celle-ci a triomphé, les tours de Najac voient se passer un des épisodes des guerres de religion.

1589. Le duc de Mayenne et le parlement de Toulouse nomment le sieur de Morihon, seigneur de Sanvensa, sénéchal de Rouergue, quoique le seigneur de Bournazel fût déjà sénéchal en vertu d'un arrêt dudit parlement. Le ligueur Morlhon attaque Villefranche, qui s'arme et va prendre Sanvenza, dont la garnison se réfugie à Najac.

1590. « Au commencement de cette année, M. le sénéchal de Bournazel recouvra des mains des ennemis du roi Henri IV la ville et chasteau royal de Najac, les habitants s'élant remis volontairement sous l'obéissance de leur prince. Ce fort et ancien chasteau, qui est imprenable sans la faim, fut bouclé par ce moyen et enfin ceux qui étaient dedans se rendirent à leur devoir. C'était le sieur de Sanvenza qui avait auparavant attiré ce lieu de Najac au j party de la Ligue » (Manuscrit de Cabroî).

Le 2 mars 1590, Henri IV écrit au sénéchal de Bournazel: « J'ay aussy fait expédier la commission de la capitainerie du chasteau de Nayac pour le capitaine Rives » (Recueil des lettres missives de Henri IV, t. III, p. 149).

Les troubles civils s'apaisent pour reparaître sous une autre forme.

En 1594. « Il y eut une grande émotion et mouvement des gens du menu peuple... s'assemblant à parroisses et sous leurs capitaines et enseignes... Ils s'appelaient tardavisez, et d'autres plus ordonnés les nommaient croquints. Cette émeute estoit l'excrément des divisions et effets des impositions trop grandes et excessives... Ils se levèrent en la ville de la vicomté de Turenne nommée Croq... et depuis les autres paysans suivirent à la fin l'exemple de ceux de Croq, d'où ils furent ainsi nommez croquants » (Manuscrit de Cabroî).

Un mouvement semblable eut lieu à Najac.

1643. « Les croquants de Najac, Rieupeyroux, etc., etc., ayant fait un soulèvement et rébellion au commencement de cette année, au mois de janvier, contre les exacteurs de la taille, parce qu'à leur dire elle avait augmenté extraordinairement, entrèrent en la présente Villefranche, le 2 juin, tambour battant et mesche allumée, au nombre de douze à treize cents hommes, conduits par Jean-Petit, chirurgien, natif de Montpezat en Quercy, et Guillaume Bracs, dit Lapaille, maçon et cabaretier de Roussenac. Le comte de Noailles, sénéchal et gouverneur, vient à Villefranche pour calmer et apaiser cette populace mutinée. Les croquants évacuent Villefranche. Ils recommencent leur rébellion le 25 août. On sonne le tocsin à Najac, à Rieupeyroux, Sauveterre, Belcastel, etc.. Le comte de Noailles se saisit adroitement de Jean Petit et de Guillaume Bracs dit Lapaille, pour faire un exemple ; ce qui ayant été sçeu par les habitants des parroisses circonvoisines révoltées, ces séditieux s'assemblèrent pour délivrer leurs deux chefs... Tous ces rebelles se trouvèrent au nombre de 10,000. Ils avoient pris à Najac une pièce de canon;... avec toutes les quelles forces ils tinrent M. le sénéchal de Noailles comme assiégé... Ils avoient pour commendants quelques jeunes gentilshommes et demandoient trois choses : la remise entière des tailles ; la remise de Petit et Bracs ; la faculté de mettre garnison dans Villefranche, pour leur sûreté. Ces propositions furent rejetées comme criminelles et insolentes... »

Grâce à l'arrivée de nombreuses troupes, les paysans sont dispersés, les représailles commencent... « Les juges condamnèrent Bernard Calmels, dit Lafourque, sellier de Villefranche, autre chef des croquants, qui avoit esté arresté au château de Najac, à estre rompu tout vif à la place du dit lieu de Najac, et son corps mis sur une roue élevée sur le grand chemin de Najac à Villefranche. Le même jour, pendus deux autres, dont Mathieu Vergnes, teyssier de Najac, pris les armes à la main au château de Saint-Salvadou. Après quoy, au mois de may 1644, l'abolition des crimes de rébellion et de croquandage fut accordée par Sa Majesté le roi Louis XIV au pays de Rouergue et de Villefranche. »

L'histoire de la forteresse féodale, du château royal se clot, pour ainsi dire, par cette révolte de paysans qui en font leur place d'armes, au commencement d'un règne où le roi proclamera ce principe : « L'Etat, c'est moi. »

De longues années s'écoulent pendant lesquelles le château de Najac ne sert guère que de prison, pendant lesquelles la politique royale le laisse peu à peu dépérir, après avoir appris, par les guerres de la Ligue et de la Fronde, quel parti la révolte pouvait tirer de ces forteresses disséminées dans l'intérieur du royaume... Les derniers vestiges de l'organisation féodale étaient condamnés par la rationalité même de son résultat voulu.

La prise de la Bastille fut un signal que les habitants du Rouergue semblaient attendre pour renverser avec joie les monuments d'un ordre de choses dont la raison d'être n'existait plus... Le château de Najac était un de ces monuments; il devait disparaître... Mais, il était d'une construction si solide, dit Monteil, « qu'une armée révolutionnaire qui avait juré de le raser, ne parvint, après beaucoup d'efforts, qu'à en détacher quelques pierres. »

L'armée révolutionnaire de l'enthousiaste Monteil était sans doute une de ces bandes de paysans et de citadins, qui dévastèrent force châteaux seigneuriaux en Rouergue : dans tous les cas, cette armée ne se montra guère redoutable, puisqu'elle ne put faire ce qu'un maître d'auberge a malheureusement fait en grande partie. Vendu comme propriété nationale à un ancien viguier, dont l'héritage a été recueilli par le sieur Bach, aubergiste, entre les mains de celui-ci, le château royal de Najac s'est transformé rapidement en imposante ruine, et sa principale tour n'a été préservée de la destruction que parce que son beffroi, modifié, est devenu celui de l'horloge communale.

Source : Revue archéologique du midi de la France 1867.

Château (vestiges) et sa deuxième enceinte

L'élévation de la dépense témoigne de l'importance qu'Alphonse voulut donner à ce château fort placé, entre ses comtés de Poitiers, de Toulouse et de Rouergue, en regard des duchés anglais. Les restes de l'œuvre de son architecte justifient l'admiration des contemporains , bons appréciateurs, à coup sûr, qui proclamèrent le château de Najac « imprenable sans la faim, et la clef de la basse marche du Rouergue. »