alencon

Alençon, chef-lieu de l'orne, département formé de la partie méridionale de la province de Normandie et du Perche septentrional, porte:

Semé de France, à la bordure cousue, de gueules, chargée de dix besans d'or.

On ne sait d'après quelle autorité Expilly donne, au contraire, pour armes d'Alencon: un aigle au col éployé, d'or, en champ d'azur.

Cette ville doit son origine à l'ancien château d'Alain (Alentio ou Alenconium), dont quelques auteurs attribuent la fondation aux Aulerci, et qui devint, au moyen âge, la propriété de la maison de Bellesme. C'était, au huitième siècle, le chef-lieu d'une centaine, c'est-à-dire, d'un territoire renfermant cent bourgs ou hameaux, et qui fut ensuite cédé aux Normands par Charles le Simple, puis rendu à Philippe-Auguste par Alix, soeur et héritière du comte Robert IV. Cette seigneurie fut plusieurs fois aliénée par les rois de France en faveur des princes du sang. Elle fut notamment possédée par Pierre, cinquième fils de saint Louis. Elle prit le titre de duché en 1414, et fut définitivement réunie au domaine royal en 1385. La ville qui s'était formée autour du château, souffrit également pendant la guerre de cent ans et pendant les guerres de religion. Les Malandrins la ravagèrent au quatorzième siècle; les catholiques et les huguenins s'y signalèrent par d'égales atrocités. Alençon échappa cependant aux massacres de la Saint-Barthélemy, grâce à la vertueuse désobéissance de Matignon, qui y commandait, pour Catherine de Médicis, dont cette ville formait le douaire. Les Ligueurs la prirent en 1589, Henri IV la reprit l'année suivante. Ce fut Colbert qui créa l'industrie aujourd'hui déchue des dentelles d'Alençon.

Source : Armorial national de France par Léon Vaisse, Traversier 1842/1860.