pagny sur moselle

Le duc Simon Ier (1113-1139) approuve, confirme et concède à perpétuité à l'église Sainte-Marie de Preny (de Prisneio) ce que celle-ci possédait dans le han de Pagny (ville Parneï), et ce à la demande de Simon, sou sénéchal, à qui ladite ville de Pagny appartient héréditairement, à titre de fief.

En 1142, le duc Mathieu Ier déclare rendre à l'église de Sainte-Marie-au-Bois ce que Drogon de Nancy lui avait donné par la main de Hugues, comte de Vaudémont, à savoir, la cour du mont de Pagny (curiam montis Parney), avec le ban depuis la corvée du seigneur Guillaume jusqu'à la foret de Bayonville, et depuis le rocher jusqu'aux limites du ban d'Arnaville (Hernadi ville); le duc ajoute à cette donation l'usage par tout le ban de Pagny, en eaux et en vaine pâture.

En l219, Thiéhaut, duc de Lorraine, fait savoir que Gauthier, chevalier, seigneur de Pagny (dominus Parnei), a donné en aumône à l'abbaye de Sainte-Marie-au-Bois, au village de Pagny, qui procède en fief dudit duc, six muids de vin qui lui sont dus à la Saint-Remy de chaque année, etc.

En 1265, Gilles de Preny, chancelier de l'église de Metz, donne à l'abbaye de Sainte-Marie tout l'héritage qu'il possède à Pargney et au ban, en tous droits, du consentement de Jean, son fils, chanoine de la " grant eglise de Mez. " (Prémontrés de Pont-à-Mousson.)

Des lettres d'Henri, comte de Vaudémont, du mois de mai 1267, portent qu'il a donné à Henri, son fils, cent livres de terre à provenisiens forts sur Pargny sous Preny, etc., qu'il tiendra en fief de Ferry, duc de Lorraine, dont il sera hommelige. (T. C. Vaudémont fiefs.)

Le dimanche après la Saint-Philippe et Saint-Jacques 1284, le duc Ferry déclare que, de son consentement, Aubert de Pargney, chevalier, tient tout ce qui lui est obvenu par le décès de Godin, sergent de Prigney (Preny), et d'Alison, sa femme, en accroissement des fiefs qu'il a à Pargney, pour quoi il doit quatre mois de garde à Prigney. (T. C. Preny.)

J'ai donné, dans la Statistique, la substance d'un titre de 1329, et je lui ai prêté un sens qu'il n'a pas; voici le texte même de ce document: " Saichent tuit cil qui ces lettres voiront etoiront, que Richiers, filz Hermenge de Pargney, qui fut, Jebans dis Baionville, Jebans li reuliers, Touvenins li corvesiers, Colins li bourdaires.... et toute li communiteis de la ville de Pargney desouz Priney, veulent, lowent (agréent), otroient et se consentent pour aus et pour lour hoirs à tout jours mais, à ceu qu'il paieront chacun an à tous jours mais les pas (pasts, repas) que cilz qui serait maires de sentainne de Pargney doverait a signour de la dite sentainne de Pargney, teilz com drois et custume portent. Et toutes lesyssues et les eschoittes que cilz qui serait maires puet et doit avoir en pour raison de ceu qu'il paient et doient paier les pas que li dis maires doit à signour de la dite sentainne. Et veulent encore... tuit li proudome davant dit et toute li communitez que s'il i avoit aucuns enquestours qui se rachetaissent encontre lou signour de la sentainne, fut maires, fut eschavins ou autres hom (hommes) de quel signoraige qu'il fut et om lou ponit moustrer par dous homes creables, il paieroit vint soulz de tournois d'amende... " (T. C. Preny.)

Le jour de la Saint-Laurent (août) 1334, Jean, abbé de Sainte-Marie-au-Bois, et Errard de Vilfers, chevalier, font savoir que, par devant eux, Simonin de Pargney sous Preny a reconnu être homme-lige d'Edouard, comte de Bar, après eux, devant tous hommes, et qu'il tient dudit comte, en fief et hommage, la haute justice et la centaine de Pargney..., à charge de garde pendant six semaines à Mousson. (Cart. Pont fiefs.)

Le dernier janvier 1408, Collignon de Heu, amant de Metz, déclare avoir reçu du duc Charles 50 livres pour le rachat des 50 livres de terre qu'il avait à Pagny sous Preny. (T. C. Preny.)

En 1413, Gaucher d'Anglure, chevalier, reconnaît avoir repris en fief et hommage, du duc de Lorraine, tout ce qu'il a en la ville de Pargney dessous Preny, etc.

Le 20 novembre 1453, Thihaut de Neuviller donne son dénombrement au duc de Lorraine pour les parts et portions qu'il possède a Pagney sous Preny et 10 francs de rente sur les salines de Rosières, à lui obvenus par le décès de Catherine de Deux-Ponts, sa tante, veuve de Lambert de Castres.

Le 22 août 1537, Thiéry de Xonville, seigneur d'Euvezin, et Nicolas, son frère, vendent au duc Antoine tout ce qu'ils ont en la centaine de Pagny et dépendances, moyennant 120 francs.

On lit dans les comptes du domaine de Preny, à la date de 1585 : " Au lieu de Pargney notre souverain seigneur (le duc) est seul seigneur en toutes hautes justices, sans part ni portion d'autrui.

" Le haut conduit. — Tous ceux qui chargent via sur un char pour le mener où il leur plaira doivent 6 deniers pour le haut conduit et celui qui en charge sur une charrette ne doit que 3 deniers, et s'il y a quelqu'un qui emmène vin sans payer ledit haut conduit ni sans prendre obéissance, il doit 30 gros d'amende.

" Les habitants de Pargney doivent chacun an 25 livres, monnaie de Lorraine, de taille ordinaire valant la somme de 41 francs 8 gros, dite monnaie, qui se paient par chacun an au jour de la Saint-Remy.

" Ils doivent chacun an une rente de deniers appelée les feux, qui se paie au jour de la Saint-Martin d'hiver.

" La justice de Pargney doit par chacun an, au jour de la fête Saint-André, dix deniers de bonne monnaie, qui valent 14 deniers, monnaie de ce compte.

" Les habitants doivent par chacun an, après qu'ils ont fanné les breuils, 22 sous, le sou valant 2 angevines.

" Toutes actions réelles et personnelles dudit Pargney vont pardevant les maire et justice dudit lieu. Toutes les amendes venant pardevant eux jusques à la concurrence de 30 gros et au-dessous sont audit maire, sauf les amendes de plaintifs et gruerie, auxquelles il ne prend rien. "

Le 14 mai 1592, le duc Charles III accorde au sieur de Bouvigny, l'un de ses chambellans, le quart, pendant huit ans, des profits d'une perrière (carrière) sise à Pargny sous Preny. ( T. C. Preny.)

En 1595, une nommée Claudon la Crottée, jadis femme à Mengin Collotte, de Pagny, est brûlée comme sorcière.

Le 5 octobre 1618, Louis de Guise, comte de Boulay, baron d'Apremont, et les maires, habitants et communautés des villages de Pagny, Arnaville et Vandelainville, font un accord par lequel lesdits habitants, pour s'exempter de la banalité des fours du comte, promettent lui payer 200 francs chaque année. En vertu d'un autre accord, passé ce même jour, ils obtiennent l'exemption de la banalité des pressoirs, à charge de payer le droit de pressoir à raison de deux setiers la taille. (T. C. Preny 2.)

Le 30 mars 1664, Marie Courcol, veuve de François Fournier, médecin du duc Charles IV, fait ses reprises pour un fief à Pagny-sous-Preny et pour un autre à Parey-Saint-Césaire. (Cart. Reprises.)

Le 23 avril 1720, Joachim comte de Gourcy fait ses reprises pour la haute, moyenne et basse justice de Moineville, située à Pagny-sous-Preny. (Reversales.)

Un arrêt de la Chambre des Comptes, du 30 décembre 1730, réunit la terre et seigneurie de Pagny au domaine du duc, et fait défense aux comtes de Gourcy et de Gallo, détenteurs d'icelle, d'en prendre à l'avenir la qualité de seigneurs. (T. C. Preny 2.)

On lit le préambule suivant dans la Déclaration du 28 mai 1731, portant translation du siége des prévôté et gruerie de Preny dans le lieu de Pagny: " François, etc. Les officiers de nos prévôté et gruerie de Preny, nous ont fait représenter que ledit lieu de Preny est presque désert et inhabitable, tant par rapport à l'accès, qui en est très difficile, qu'à cause que l'eau y manque ; qu'il n'y a que des maisons de vignerons et quelques autres qui menacent ruine par leur vétusté, ce qui a été cause que tous les officiers qui ont financé les offices desdites prévôté et gruerie, ont obtenu dispense de résider dans le chef-lieu, et ont la plupart fixé leur établissement dans celui de Pagny-sous-Preny, qui est le village le plus à porté, et qui pourra, dans la suite, devenir plus considérable encore qu'il ne l'est, sa situation étant des plus avantageuses, et ses maisons bien bâties.... " (Edits et ordonnances.)

Par lettres patentes du 23 octobre 1757, Stanislas, pour récompenser les services de Louis François de Serre, l'un de ses conseillers d'Etat, et reconnaître en sa personne ceux que ses ancêtres avaient rendus aux ducs de Lorraine dans les premiers emplois de la magistrature, distrait et sépare des hautes justices de Pagny et Preny les maisons et autres biens appartenant audit sieur de Serre, et érige la maison qui lui sert d'habitation au lieu de Pagny en maison noble et seigneuriale, et toutes ses propriétés sur les bans de Pagny et Preny en un corps de fief, etc. (Ent. 1750-59.)

Le 7 août 1771, Louis-François de Serre fait ses foi et hommage à cause de la seigneurie de Serre et du fief de Corcolc, avec les biens en dépendant, situés aux villages de Pagny et de Preny. (Fois et hommages.)

Les habitants de Pagny disent, dans la Déclaration fournie par eux en 1758, que la communauté possède sept pièces de prés qui sont partagées annuellement entre les habitants; six paquis et deux cantons de bois rapailles, " de tous lesquels héritages ladite communauté n'a pu recouvrer aucuns litres, attendu qu'ils ont été perdus pendant le temps des guerres et mortalité; mais elle en a toujours joui paisiblement, "

On lit dans l'Etat du temporel des paroisses (1708) : " Le village de Pagny s'appelait autrefois Pargny (et Pargney), ainsi qu'il se voit dans les anciens titres. C'est une paroisse composée d'environ 155 habitants, compris les veuves; elle est régulière, de l'ordre de Prémontré.

" La seigneurie appartient au souverain ; mais elle a été engagée et est tenue à présent par M. le marquis de Blaincourt, mestre de camp de cavalerie pour le service du Roi. C'est une haute justice, moyenne et basse, où il y a un maire qui connaît de toutes actions civiles et criminelles en première instance, et les juge par avis, avec un échevin et un maître échevin créés par le seigneur; les causes ressortissent au bailliage de Nancy et en dernier ressort à la Cour Souveraine.

" Le patronage de la cure appartient à l'abbaye de Sainte-Marie-au-Bois, ainsi que la moitié des dîmes, dont l'autre moitié appartient au chapitre de la cathédrale de Metz...

" II y a un fief à M. de Montiguac, ancien officier au service du Roi.

" Le ban Saint-Gorgon est d'une juridiction particulière, et a ses officiers pour l'exercice de la justice sur ce ban, lequel s'étend sur des héritages de toute espèce répandus dans le finage...

" Il y a une confrérie du Rosaire, dont les charges sont une messe le lendemain des cinq fêtes de la Vierge, et la procession tous les premiers dimanches du mois...

" II y a, ajoute le Pouillé de 1768, la chapelle de Noire-Dame, dont la collation appartient à plusieurs individus de Preny, ainsi qu'on le voit par un acte de présentation, du 22 juin 1609. "

On a fait, au mois de janvier 1844, sur le territoire de Pagny une découverte intéressante: un jeune homme, creusant un fossé dans une vigne, a rencontré, à la profondeur d'environ soixante-cinq centimètres, un vase de terre qu'il a malheureusement brisé, le prenant pour une pierre. Ce vase renfermait environ 2,400 médailles des XIIIe et XIVe siècles, en argent pur, dont 50 d'une parfaite conservation et du module ide 16 millimètres; 500 du module de 20 millimètres; et les autres variant de 25 à 27 millimètres. Les petites médailles portent l'effigie d'un évêque coiffé d'une mitre, dont les fanons sont relevés. Au revers est une croix entourée de caractères qui semblent indiquer le nom ou le monogramme du prélat. Sur les grandes médailles se trouvent deux légendes : l'une environne un champ empreint de signes héraldiques; et l'autre entoure une croix sans proportion avec le module. Sur quelques-unes de ces pièces, on lit facilement ces mots : SIGNVM DEI VIVI; sur les petites, ces lettres : I. O. H., sans doute les initiales de Jean d'Apremont, évêque de Metz. Dans une poignée de ces monnaies, prises au hasard, on a reconnu 11 pièces frappées à l'effigie de Jean, comte du Maine, qui fut depuis le roi Jean, fait prisonnier à Poitiers; 8 pièces à l'effigie d'Alphonse, comte de Toulouse et fils de Louis VIII, dit Cœur-de-Lion; 6 pièces frappées, à Tours, a l'effigie de Saint-Louis: 6 pièces à l'effigie de Jean d'Apremont, évêque de Metz en 1227; 2 à l'effigie de Jacques de Lorraine, évêque de Metz en 1239.

Pagny a été érigé en succursale en 1802.

Patron, saint Martin.

Source : Communes de la Meurthe, journal historique des villes, bourgs, villages par Henri Lepage 1853.

Eglise

Ancienne église romane, cet édifice de type hall reconstruit à la fin du XVe siècle possède encore quelques vestiges dans la partie inférieure de la tour clocher. Jacques Grüber a signé quelques vitraux. Elle possède également de nombreux éléments classés comme son maître-autel, des bois repeints et redorés vers 1720, de beaux autels latéraux.