ste enimie

Sainte-Enimie est un chef-lieu de canton à 22 kilomètres au nord-ouest de Florac. Population : 1,230 habitants.

Cette petite ville est très-ancienne. Bâtie dans un site sauvage, sur la rive droite du Tarn, au milieu de montagnes hautes et escarpées, elle doit son origine à une abbaye de bénédictines fondée, dit-on, dans le VIIe siècle par la princesse Enimie, fille de Clotaire II, fils de Chilpéric. D'après une ancienne légende, rapportée par le Voyageur français, cette princesse également belle et vertueuse avait fait vœu de rester vierge. Son père voulant la marier, elle pria Dieu de la rendre si difforme que personne ne voulût l'épouser. Sa prière fut exaucée et une lèpre affreuse couvrit tout à coup son corps et son visage. D'abord elle ne s'en plaignit pas; mais enfin, voyant qu'il n'était plus question de mariage pour elle, elle pria Dieu de la délivrer de son mal. Il lui fut révélé qu'elle ne serait guérie qu'en se baignant dans les eaux d'une source, la Burle, qui se jette dans le Tarn près de Sainte-Enimie. Après bien des fatigues la princesse arriva à cette source, s'y baigna et fut guérie ; mais quand elle voulut sortir du vallon la lèpre lui revint. Alors, croyant que la volonté de Dieu était qu'elle passât ses jours dans ce désert, elle y fonda une abbaye dont elle devint l'abbesse. On montre encore une grotte où elle se retirait pour prier, et sur laquelle on a bâti une chapelle. Pendant longtemps la religion, l'ordre et la discipline régnèrent dans cette abbaye ; mais trois siècles après la mort d'Enimie, les religieuses n'y suivaient déjà plus la règle et les saints exemples de leur fondatrice ; elles tombèrent même dans un si grand relâchement, que l'évêque de Mende se crut obligé de les remplacer par des bénédictins tirés du monastère de Saint-Chaffre, près du Puy. C'est à Rome, devant le tombeau de saint Pierre et en présence du pape Agapet, que fut passé dans le IXe siècle l'acte de donation de l'abbaye de Sainte-Enimie à celle de Saint-Chaffre.

Source : La France illustrée par Victor-Adolphe Malte-Brun 1865.

Eglise paroissiale

Au-dessus de la ville et sur le versant qui domine la rive droite du Tarn, existe un ermitage non habité, mais qui est entretenu ; les prêtres du lieu y célèbrent l'office divin à certaines époques. On croit généralement que c'est en cet endroit que mourut sainte Enimie.

Maison

La ville de Sainte-Enimie, primitivement appelée Burlatés, du nom de la Fontaine de Burle qui jaillit dans le lieu même de Sainte-Enimie, prit plus tard celui qu'elle porte aujourd'huid une fille de Clotaire II qui, d'après une tradition très-accréditée dans le pays, y vint pour trouver dans les eaux de la fontaine de Burle, le remède à une lèpre qui lui couvrait le visage.

Château de Prades

Construit sur un éperon rocheux au dessus du Tarn, ce château du XIIIe siècle (début), est parfois décrit comme protecteur de l'abbaye de Ste Enimie et son rôle est aussi expliqué par la protection de l'accès aux gorges.