donges

Donges, gros bourg, au bord de la rive droite de la Loire; à 8 lieues 1/2 de Nantes, à l'Ouest, son évêché; à 20 lieues 1/2 de Rennes; et à 3 lieues 1/4 de PontChâteau, anciennement sa subdélégation. Cette paroisse passe pour une des plus anciennes de ce diocèse. Albert de Morlaix dit quelle fut fondée, en 368, par Arisius ou Arifius, évêque de Nantes ; mais il se trompe : Arifius ne fut évêque de Nantes qu'en 396 ; c'était Eumélius qui occupait le siège en 368. Donges était autrefois muré, et portait le nom de ville. C'était, avant la révolution, une vicomté, qui avait une haute, moyenne et basse-justice, avec sénéchaussée, laquelle ressortait au présidial de Nantes, et appartenait à M. le marquis de Ker-Ouan, seigneur du lieu. On y compte 2,000 communiants La cure était à l'ordinaire. Son territoire renferme les maisons nobles suivantes :

  • le prieuré de Donges, haute, moyenne et basse-justice, à M. le prieur;
  • Martigné, haute-justice, en 1390, à Allain Méchinot, et aujourd'hui à M. Guichardi de Martigné, qui jouit encore des droits du passage établi sur la Loire, pour aller de Donges à Paimbœuf;
  • Brat, hautejustice, à M. Frelon;
  • le Bois-Joubert, moyenne et basse-justice, en 1370, à Jean de l'Estourbeillon, écuyer au service du roi Charles V; en 1400, à Charles de Coësmes, aujourd'hui à M. le chevalier de l'Estourbeillon;
  • la Charpentrais, moyenne et basse-justice, en 1400, à Jean de Montauban, aujourd'hui à M. de Chévigné;
  • Erduros, moyenne et basse-justice, à M. de Besné;
  • Tréveneuc, moyenne et basse-justice, à M. Guillermo-d'Armes;
  • en 1400, on y connaissait les maisons nobles de la Hélardière, basse-justice, à ...;
  • l'Angle-Casso, à François Plantey ;
  • la Ripaudaye, à Jean Ripaud.

Le prieuré de Her fut fondé dans l'île de ce nom, l'an 1058, par Radulphe, seigneur du Pellerin, qui le donna à l'abbaye de Saint-Sauveur-de-Redon ; il était présenté par le roi; il était dédié à saint Symphorien, et valait plus de 3,000 livres de revenu annuel. Il y avait une juridiction particulière.

Le prieuré de Notre-Dame de Donges fut fondé, l'an 1067, par Friold, vicomte de Donges, qui obtint de Quiriac, évêque de Nantes, un affranchissement en entier de tous les droits épiscopaux, à l'exception de l'obéissance due à l'évêque. Il était aussi en la présentation du roi, et avait six juridictions particulières, avec le droit de dîmes dans la trève de Bouée, dépendante de la paroisse de Savenay ; il valait 3,000 livres de revenu annuel.

L'an 1127, le duc Conan III, pour cause de rébellion de la part de Savari, seigneur de Donges, et Jarnogau, seigneur de Pont-Château, fit démolir le fort château de Donges, lequel était situé sur la place qu'on appelle aujourd'hui la place du château, au milieu du bourg, où est actuellement une croix de pierre. Il ne paraît plus aucun vestige de cet édifice. Le seigneur de Pont-Château subit aussi la même peine.

A peu de distance de Donges, au bord de la Loire, on trouve une pierre fort élevée, nommé la pierre de la Vacherie, sur laquelle on voyait autrefois une croix de fer, qui fut renversée par le tonnerre, il y a quelques années. Elle est utile aux marins, qu'elle avertit de ne pas approcher de ce lieu qui est plein de rochers.

A 3/4 de lieue au Nord-Nord-Est de Donges, près la route de Guérande à Savenay, se trouve la butte de Cesme, très remarquable par son point de vue. De dessus son sommet, on découvre aisément six villes et vingt-six paroisses; on aperçoit au bas, des vestiges d'un camp que l'on dit être des Romains, et, dans les environs, on voit encore plusieurs grosses pierres du poids de 30 à 40 mille, soutenues par d'autres.

Le territoire de Donges renferme un grand nombre de marais, dont on tire des mottes à brûler, et qui servent aussi de pâturage aux bestiaux. On y trouve encore des roseaux pour couvrir les cabanes des laboureurs. Les terres sont assez bien cultivées; elles sont fertiles en grains et très abondantes en foin.

Cette paroisse fait partie du 1er arrondissement de sous-préfecture de Savenay; canton de la justice-de-paix de Saint-Nazaire.

Source : Dictionnaire historique, géographique et topographique par J. F. de Macé de Vaudoré 1836.