Eglise Paroissiale Saint-Ronan

L'église paroissiale de Locronan appartient au XVe siècle, à l'exception de deux arcades en plein cintre, à retraits épannelés, situées au bas des collatéraux. Du côté de l'Ouest, un porche en arc surbaissé précède deux portes géminées à plein cintre, qui donnent entrée dans la nef et sont percées à la base d'une grosse tour, dont la plate-forme est garnie d'une balustrade quadrilobée. Cette plate-forme était autrefois surmontée d'une flèche octogonale, qui a été foudroyée en 1808 et remplacée depuis par une hideuse lanterne. Un second clocher s'élève sur le grand comble du chœur, orné, comme tous les combles de l'église, d'une galerie à jour dessinée en cœurs. A l'intérieur, l'église se compose de trois nefs séparées par des piliers cylindriques accostés de colonnettes et soutenant des voûtes en pierre, à nervures. On remarque, dans la nef principale, la chaire du XVIIe siècle, dont les sculptures représentent la légende de saint Ronan (les personnages portent les mêmes costumes que les contemporains de Louis XIV). Dans la sacristie (XVe ou XVI siècle), on peut voir un grand calice doré, aux armes de Navarre et de Foix, don de Marguerite de Foix, deuxième femme du duc de Bretagne, François II, et un ostensoir de la Renaissance, que l'on croit avoir été donné à l'église par la reine Anne de Bretagne.

Contre les dernières travées du collatéral du Sud, s'élève la chapelle du Peniti (maison de pénitence), construite en 1530 aux frais de Renée de France, duchesse de Ferrare, fille de Louis XII et d'Anne de Bretagne. Cette chapelle renferme le tombeau de saint Ronan, consistant en une table massive où repose la statue couchée du saint, la tête soutenue sur un coussin par deux anges. Six autres anges, adossés à des pilastres, supportent la table funèbre sous laquelle les infirmes passent en rampant pour se guérir de leurs maladies.

« Le culte de saint Ronan, que la tradition nous montre pratiquant dans ce même lieu les austérités de la vie érémitique (VIe siècle), est solennisé tous les ans par une assemblée nombreuse ; mais, dit M. de Courcy, chaque pardon septennal, appelé la Grande-Troménie , dure huit jours et attire une affluence encore plus considérable. Ce nom de Troménie, altération de Trominic'hi (tour de l'Asile), est donné au parcours de plusieurs lieues que décrit ce jour-là la procession, en faisant, suivant une ligne conservée par la tradition , le tour de l'asile de saint Ronan, qu'il souloit faire tous les jours à jeun. » Les légendaires ont rapporté toutes les tribulations que Ronan eut à souffrir par suite de la haine d'une méchante femme nommée Kéban, dont la demeure était voisine de son ermitage, situé dans la forêt de Névet. On ajoute à ce récit qu'à la mort de saint Ronan, arrivée dans une autre forêt qu'il avait définitivement choisie pour retraite, sur les confins de l'évêché de Vannes, les trois évêques de Vannes, de Cornouaille et de Léon, se disputant la possession de son corps, convinrent de le mettre dans une charrette attelée de deux bœufs farouches à la discrétion desquels on le laissa. Ces bœufs s'arrêtèrent sur l'emplacement du tombeau actuel, après avoir fait le tour de la montagne, usage suivi depuis pour la procession des reliques. Cette procession, qui a lieu le deuxième dimanche de juillet, se met en marche à midi et se dirige d'abord vers Plonevez-Porzay (3 kilomètres Nord de Locronan), puis vers Quéménéven. A 4 heures, elle fait halte au sommet de la montagne de Saint-Ronan, au lieu dit plas ar c'horn, parce que l'un des bœufs qui transportait le corps du saint y fût écorné par Kéban d'un coup de battoir. De plus, les roues de la charrette, gênées par un passage étroit, laissèrent sur des rochers certaines empreintes devant lesquelles les femmes stériles qui désirent des enfants se livrent à des pratiques ridicules.

« De ce point, dominant la baie de Douarnenez, un prêtre adresse une instruction aux fidèles : mais il n'est écouté qu'à condition de parler le plus souvent possible de saint Rouan. La procession reprend ensuite sa marche par le territoire de Plogonnec (3 kilomètres Sud de Locronan) et rentre à Locronan vers sept heures du soir.

« Les habitants des villages échelonnés sur la route exposent, dans une multitude d'oratoires, les images ou les reliques de leurs saints. Chacun de ces oratoires est commis à la garde d'un homme qui, nuit et jour, agite une clochette et fait ressortir les vertus du saint pour attirer l'attention des pèlerins et provoquer leurs offrandes. Le proverbe : « Chacun prêche pour son saint, » n'a jamais été plus vrai qu'à Locronan.

« Le cérémonial de la Grande Troménie est conservé dans un manuscrit latin du XVe siècle, contenant les hymnes, oraisons, psaumes et évangiles qui se chantent à douze stations différentes de la procession. On estime que, du second au troisième dimanche de juillet, le tombeau de saint Ronan est visité nuit et jour, et le Trominic'hi parcouru par 40 000 pèlerins de la basse Cornouaille. »

Source : Itinéraire général de la France : Bretagne par Adolphe Joanne 1867.

photo pour Eglise Paroissiale Saint-Ronan

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 43585
  • item : Eglise Paroissiale Saint-Ronan
  • Localisation :
    • Bretagne
    • Finistère
    • Locronan
  • Code INSEE commune : 29134
  • Code postal de la commune : 29180
  • Ordre dans la liste : 8
  • Nom commun de la construction : 2 dénomiations sont utilisées pour définir cette construction :
    • église
    • église paroissiale
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • Nous n'avons aucune informlation sur les périodes de constructions de cet édifice.
  • Enquête : 1986
  • Date de protection : 1845 : classé MH
  • Date de versement : 1987 AVANT

Construction, architecture et style

  • Materiaux: 3 types de matériaux composent le gros oeuvre.
    • pierre de taille
    • pierre
    • granite
  • Couverture : On remarque 6 types de couverture différents :
    • toit à longs pans
    • pignon découvert
    • dôme polygonal
    • dôme
    • pignon
    • toit
  • Materiaux (de couverture) :
    • L'élément de couverture principal est ardoise
  • Autre a propos de la couverture :
    • Un mode de couvrement relevé : 'voûte d'ogives'
  • Etages :
    • Etage type : 3 vaisseaux
  • Escaliers : 6 types d'escaliers différents sont présent sur le site :
    • escalier en vis
    • escalier de distribution extérieur
    • escalier droit
    • escalier en vis sans jour
    • escalier dans-oeuvre
    • escalier de distribution
  • Décoration de l'édifice :
    • Le décor est composé de : 'vitrail'
  • Ornementation :
    • La seule ornementation connue est 'blason'
  • Typologie :
    • Typology : 'tour occidentale proche par son style de celles de la cathédrale de quimper'
  • Plan :
    • Plan Type 'plan allongé'

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes : 3 parties constituantes distinctes relevées :
    • enclos
    • cimetière
    • calvaire
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers : 4 informations diverses sont disponibles :
    • armes de bretagne
    • armes de bretagne et de france
    • armes de france et de bretagne
    • armes de g. de la villebranche propriété de la commune
  • Photo : bb9f9fbb4e9471f684e926f5e94945d1.jpg
  • Référence Mérimée : IA00005195

photo : joel.herbez

photo : joel.herbez

photo : joel.herbez

photo : joel.herbez

photo : joel.herbez

photo : joel.herbez