échelle d'écluses dite les écluses de Rogny

L'échelle d'écluses de Rogny rachète une dénivellation de plus de 23 mètres. Les bajoyers des écluses présentent encore aujourd'hui des parties anciennes composées de briques et de chaînages de pierre de taille. Les sas se vidangeaient au moyen d'aqueducs qui possèdent encore des évents métalliques percés de neuf trous. Les portes en bois déposées vers 1887 s'actionnaient au moyen de balanciers. Un petit pont en pierre enjambe l'échelle d'écluses au niveau de la deuxième écluse amont.

Lors de la construction du canal de Briare, entre 1604 et 1611, l'ingénieur Hugues Cosnier prévoit six écluses accolées à Rogny. Une septième écluse est ajoutée par la suite par la Compagnie des Seigneurs du canal.

Après la loi de 1822, les sas des écluses sont élargis et allongés à 30,40 x 5,20 mètres.

En 1834, on estime qu'un bateau franchit les sept écluses de Rogny en deux heures et l'ingénieur Vives propose d'établir des sas mobiles pour assurer le passage simultané de deux bateaux en moins d'un quart d'heure. Ce projet n'est finalement pas réalisé et l'échelle de Rogny est supplantée en 1887 par un nouveau bief comprenant six écluses espacées.

En 1895, d'autres ingénieurs, Lavollée et Heurtault, étudient la possibilité d'établir une écluse unique à grande chute pour le site de Rogny. Ce projet reste également sans suite. La maison du contrôleur porte la date de 1648 et l'ancienne maison du garde-chef est construite au XIXe siècle. En 1841 (ancien cadastre), trois ponts enjambaient l'échelle d'écluses.

Source : Ministère de la culture.

L'inconvénient de la différence des chutes d'écluses a été commun à tous les Canaux établis en France jusqu'à la construction du Canal du Centre par M. Gauthey, qui, le premier, constata et fit apprécier cet inconvénient ainsi que celui des sas accolés, comme donnant lieu à la dépense d'une plus grande quantité d'eau.

Tout ce qui tient à cette dernière observation, il est bon d'objecter ici que ce surplus de dépense d'eau pour les sas accolés, n'est à calculer que lorsqu'il s'agit de faire monter un bateau au bief de partage ; car alors on reconnaît aisément qu'il faut successivement remplir chacun des sas accolés en commençant par le sas inférieur pour faire monter le bateau par chacun d'eux, et l'on observe que si ces sas eussent été séparés par un bief d'une certaine longueur, ce bief aurait fourni l'eau nécessaire pour l'écluse du bief inférieur, sans qu'il fût besoin de la tirer du point de partage.

Mais lorsqu'il s'agit de la descente d'un bateau du point de partage vers sa destination, on reconnaît aussi qu'il ne faut, pour opérer sa descente par les sas accolés, que l'écluse d'eau qui remplit d'abord le premier sas, laquelle sert en passant successivement dans chacun des autres sas, à y faire descendre le bateau.

Or, il n'y a de sas accolés sur le Canal de Briare qu'en descendant du point de partage vers la Seine ; et sa destination originaire ayant été d'avoir une navigation de Loire en Seine, sans prévoir alors qu'il pourrait y en avoir de Seine en Loire, et les bateaux qui descendaient ainsi de Loire en Seine étant originairement vendus et dépecés à Paris, il en résulte que l'inventeur du Canal de Briare, déterminé d'ailleurs par la pente rapide du coteau de Rogny, a pu se décider, sans inconvénient notable, à l'accolement des 7 sas qui ne lui demandaient que 8 paires de portes d'écluse, de piliers et autres accessoires en maçonnerie pour leur construction, tandis qu'il lui eut fallu 14 paires de portes d'écluse et autres appareils en maçonnerie pour leur construction, si les sas eussent été séparés l'un de l'autre.

Ainsi les critiques que l'on a faites sur l'accolement des 7 sas de l'écluse de Rogny n'ont point été fondées, et ne le seront que dans le cas où l'on créerait une navigation de Seine en Loire par l'établissement de la ligne navigable entre le nord et le midi de la France, dont nous avons déjà parlé.

Mais alors on peut s'en rapporter à cette Compagnie pour établir prés des sas accolés de l'écluse de Rogny, soit des sas ou réservoirs latéraux pour économiser la dépense d'eau de ces sas, ainsi qu'on l'a pratiqué pour diverses écluses à sas accolés de Canaux d'Angleterre, dont nous avons parlé, notamment pour celles de Norwood au Canal de Grande Jonction, à l'instar de la belle écluse de Bousingue près Ypres en Flandre, dont on a donné la description. Il est d'autant moins douteux que la Compagnie du Canal de Briare opérerait promptement cette amélioration, qu'elle n'a pas attendu la connaissance de la pratique de ce procédé en Angleterre pour faire des dispositions de cette nature à l'écluse de Notre-Dame, dont le bajoyer de gauche en montant a reçu les embrasures et les préparatifs convenables pour l'établissement de deux réservoirs latéraux du genre de ceux dont nous parlons, afin d'économiser, en cas d'une navigation plus active, la moitié des eaux que dépense cette écluse.

On pourrait même, d'après le zèle de la Compagnie, compter sur l'application du procédé nouvellement employé sur le Canal du Régent, si l'activité de la navigation et l'expérience de ce procédé le rendaient préférable à celui dont nous venons de parler. On se rappelle qu'il s'agit de la construction de deux écluses latéralement accolées, dont l'une reçoit en réserve la moitié de l'eau qui a servi à remplir l'autre pour le passage d'un bateau lorsqu'il faut baisser le niveau de celle-ci.

Source : Des canaux navigables considérés d'une manière générale par Michel Louis François Huerne de Pommeuse 1822.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 145514
  • item : échelle d'écluses dite les écluses de Rogny
  • Localisation :
    • Bourgogne
    • Yonne
    • Rogny-les-Sept-Ecluses
  • Code INSEE commune : 89324
  • Code postal de la commune : 89220
  • Ordre dans la liste : 3
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : écluse
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 3 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 17e siècle
    • 1er quart 17e siècle
    • 19e siècle
  • Année : 1648
  • Enquête : 1994
  • Date de protection : 1983/12/29 : classé MH
  • Date de versement : 2000/10/18

Construction, architecture et style

  • Materiaux: 2 types de matériaux composent le gros oeuvre.
    • brique
    • pierre
  • Couverture : On remarque 2 types de couverture différents :
    • toit à longs pans
    • toit
  • Materiaux (de couverture) : 2 types de matériaux de couverture entrent en jeux dans le couvrement de cet ensemble
    • tuile plate mécanique
    • tuile
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • Le décor est composé de : 'ferronnerie'
  • Ornementation :
    • La seule ornementation connue est 'ancre'
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan : 3 types de plan différents :
    • plan symétrique en U
    • plan symétrique
    • plan rectangulaire régulier

Monument et histoire du lieu

  • Edifice contenant : canal de navigation dit canal de Briare
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : support type grilles de l' ancienne maison du contrôleur propriété publique
  • Auteur de l'enquête MH : Mauret-Cribellier Valérie
  • Référence Mérimée : IA89000001

photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies

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