photo : convivial
La situation de Cézy est extrêmement pittoresque vue de la grande route de Joigny.
Cézy est un ancien bourg fortifié. Quelques pans de muraille d'enceinte et deux portes en ogives défendues par des tourelles restent encore, mais elles n'offrent qu'un minime intérêt sous le rapport archéologique; XVe siècle ?
L'histoire de Cézy a été écrite d'une manière sommaire dans les Almanachs historiques de la ville de Sens, années 1773 et 1808 ; elle offre beaucoup d'intérêt. Disons seulement que ce fut à Cézy que Geoffroy, comte de Joigny, fit, en 1080, aux religieux de la Charité-sur-Loire, concession de l'église Notre-Dame de Joigny, de celle de Saint-Jean et des chapelles de Saint-Martin et Saint-Thibault.
L'église dont il est fait mention dès l'an 1137, est située vers l'extrémité nord du bourg et à peu de distapce de l'Yonne. Son ensemble n'a rien de bien remarquable ; cependant le portail latéral sud mérite une attention particulière. Il est en plein cintre, et dans le tympan qui est décoré d'une sorte d'arcature à quatre lobes on voit un Agneau pascal.
Les chapiteaux de ce portail rappellent le galbe corinthien ; ils appartiennent aux premières années du 12e siècle, ainsi que la nef qui pourtant semblerait un peu moins ancienne. Le clocher est surmonté d'une flèche pointue en ardoises. Disons de suite qu'on a ajouté à l'abside une construction récente du plus mauvais effet. Une ruelle étroite et obscure passe à côté ; c'est un affreux réceptacle d'immondices de toute nature, et nous nous étonnons que les agents de l'autorité municipale se contentent de fermer les yeux et de se boucher le nez.
A l'intérieur, le chœur et le sanctuaire sont bien voûtés, en pierre, à belles nervures dont la retombée s'appuie sur d'élégants chapiteaux à larges crosses épanouies ; de jolies colonnettes contribuent à donner à l'ensemble de la construction un caractère très-pur du 13e siècle. Les bas côtés du chœur sont voûtés en pierre et en forme de berceau, c'est-à-dire en plein-cintre, disposition très-rare dans nos contrées. Une partie de la nef, formant trois travées, semble dater du milieu du 12e siècle; l'autre partie de la nef et ses bas-côtés ne sont voûtés qu'en bois.
Ajoutons, d'après une inscription que nous retrouvons bien souvent, que l'église a été badigeonnée à neuf en 1831 par E. P. Petit. Nous ne l'en félicitons nullement.
Dans le bas-côté sud on a placé un groupe composé de quatre statues représentant le Christ détaché de la Croix ; bonne sculpture du 14e siècle. Près de là, on remarque un curieux tableau. On voit la vierge et l'enfant Jésus entourés d'anges ; sur le devant du tableau se tiennent plusieurs personnages qui sont évidemment les donataires et leurs enfants.
Malheureusement on a barbouillé avec une couleur grise, à l'huile, les écussons armoriés qui, peut-être, auraient fait reconnaître la famille. Ce tableau qui n'est pas sans mérite semble dater du temps de Louis XIII.
Nous faisons des vœux pour qu'il soit convenablement restauré.
Source : Annuaire historique du département de l'Yonne, Volume 17 en 1853
Note du webmaster : les allusions négatives retranscrites ici et originaires de l'ouvrage cité sont bien sur là pour conserver le cachet original du texte mais sont a relativiser vue l'age du document et le fait que la situation a forcement évolué depuis la publication qui date de 1853. Le but n'est donc pas de donner une image négative de la commune, mais bien de respecter un point de vue a instant donné sur un sujet précis.