photo : pierre bastien
Mornas, Mornacium, bourg avec un ancien château ruiné. Ce bourg est à une petite distance de la rive gauche du Rhône , entre Piolenc et Montdragon. Son église-paroissiale, dédiée à la Sainte Vierge, est desservie par un sacristain, un curé et un vicaire. II y a un quatrième prêtre dont la chapellenie a été fondée par les sieurs de Siffredi sous le titre de Saint Siffren. L'église des pénitents-blancs est remarquable à cause de quelques pilastres de marbre qu'on y voit ainsi que des corniches singulières, des bas-reliefs peu communs , et entre autres à cause d'une espèce de tombeau sur lequel on voit la tête d'un lion et au-dessous la figure d'un homme avec les cheveux longs.
C'est à Mornas que les protestants commirent les plus grandes cruautés. Ils firent précipiter bon nombre des habitants, avec, la garnison catholique, du haut du château dans des précipices. Ce château, dont il ne reste plus aujourd'hui que des masures, était bâti fur un rocher fort haut et très-escarpé, au levant et au nord du bourg qu'il dominait.
Il y avait une petite église , dont les murailles subsistent encore. Elle était dédiée à Saint Georges, patron-titulaire de Mornas. Avant le concordat fait entre le Pape et le Roi, pour la suppression du tabac dans le Comté-Venaisin, les habitants de Mornas retiraient tous les ans plus de soixante mille francs de cette denrée qu'ils cultivaient dans leurs terres. La seigneurie appartient immédiatement au Saint Siège, qui y fait exercer la justice par un viguier annuel.
Source : Dictionnaire Géographique, Historique Et Politique Des Gaules par Jean-Joseph Expilly 1766.