Porte Saint-Paul

Dans le développement extérieur de Saint-Paul (NdW : église), on voit la trace d'un travail de remaniement qui remonte à la période transitoire du XVe au XVIe siècle. Les fenêtres qui règnent le long de la nef sont tracées en arcs ogivés, garnis de réseaux prismatiques flamboyante. La porte qui donne sur la Place Saint-Paul, au sommet d'un grand escalier, a été exécutée pendant la Renaissance ; elle côtoie la partie latérale de la sortie militaire jusqu'à la pile que domine une tour en encorbellement.

Première enceinte - La Barbacane - L'Evèché - Anciennes Portes

Dans toute l'étendue de cette portion de la ville haute comprise entre l'emplacement de l'église Saint-Pierre, le couvent des Bernardines, la ligne muraillée de la Barbacane, jusqu'à Saint-Paul, il existe de nombreux détails d'architecture ancienne.

On y trouve beaucoup de maisons romanes, surtout du XIIe siècle. Leurs ouvertures en plein cintre, géminées aux fenêtres, qui sont généralement décorées de chapiteaux feuillagés, sont les parties les plus remarquables de cette architecture défigurée et dégradée, mais toujours solide.

Dans la partie moyenne de la rue du Chevalier-de-Boutiny, on voit encore une robuste bâtisse nommée l'Évêché.

Comme Hyères n'a jamais été la résidence d'un évêque, il ne faut pas donner à l'édifice d'autre origine que celle d'une possession épiscopale.

En effet, Raymond Bérenger ayant à payer à l'évêque de Toulon le prix de différents services, vendit, dans ce but, vers 1232, les droits féodaux qu'il possédait à Hyères. On suppose que la maison désignée de temps immémorial sous le nom d'Évêché fut donnée, à cette occasion, à l'évêque de Toulon.

La façade extérieure de l’Évêché offre un grand caractère de solidité et un ensemble de lignes artistement combinées. L'ensemble consiste dans une porte décrivant un grand cintre, dont les longs claveaux cunéiformes, soigneusement appareillés, ont l'apparence d'une archivolte. Sur le parement du mur sont percées des meurtrières. Malheureusement, l'étage et l'intérieur ont perdu leur physionomie originaire. Cette construction appartient au XIIe siècle.

En descendant vers la gauche, à l'extrémité d'une terrasse qui s'étend depuis une ancienne porte jusqu'à l'église Saint-Paul, on se trouve sur la base de l’ancienne Barbacane.

Hyères Vieille Maison Quartier Saint-Paul

Le mot Barbacane, qui désignait, au moyen âge, soit des ouvertures verticales à destination pacifique, soit des meurtrières, avait encore un sens plus étendu. Il signifiait aussi un ouvrage avancé placé au-devant d'un château ou de tout édifice dont on voulait défendre l'accès. C'est dans ce sens qu'il faut prendre la Barbacane d'Hyéres. La longue ligne de murailles, qui se rattachait au rempart, dans la direction du nord, reliait en même temps a la place l'enceinte du couvent des Bernardines. Il faut noter, en passant, que, dans l'endroit où se trouve le passage qui conduit aux collines des Maures et a la Roquette, précisément entre l'ancienne abbaye et le mur de la seconde enceinte du château, se trouvait la Porte de Pierrefeu ou de la Souquette. La Barbacane comptait quatre portes : celles de Pierrefeu ou de la Souquette, de Balue ou Baruc, de Saint-Paul et de Cafabre (contraction du capitaine Fabre). Nous ne saurions désigner la porte de la ville haute ou de la ville basse qui prit, au XIIIe siècle, le nom de Porte d'Aycard, du nom du fils d'Hugon Fabri, gouverneur d'Hyères, en 1270, pour Charles II, comte de Provence et roi de Sicile.

La ligne inférieure de la Barbacane, qu'on désigne généralement sous le nom de première enceinte de la ville, commençait au nord-est, sous l'abbaye de Saint-Bernard, et joignait la Porte de Balue ou de Baruc, à partir de laquelle on peut suivre toute la fortification ; on retrouve ses assises dans la terrasse qui s'étend de la Porte de Baruc jusqu'à la saillie, moitié maisons, moitié fortifications, qui joint l'église Saint-Paul. Le long de Saint-Paul, la Barbacane se continuait, puis elle passait derrière le chevet de l'église pour rejoindre la Porte Cafabre, dont il ne reste plus que l'emplacement.

La Porte de Balue ou de Baruc, qui débouche sur la rue du Saint-Esprit, est presque intacte dans l'ensemble du rez-de—chaussée. Les chambres de guet et les corps de garde, placés à l'étage, se sont seulement transformés en habitation. Trois constructions en épaisseur se juxtaposent à la Porte de Baruc ; elles passent de l'ogive au plein cintre. Le motif ogival appartient aux types employés dès le XIIIe siècle ; mais nous serions tenté de voir dans les pleins cintres une restauration renaissance de l'ancienne disposition romane, car la Barbacane a été l'objet de réparations évidentes a l'époque de la Renaissance. Des rainures de herse, des feuillures et des traces de ferrements se trouvent encore dans l'épaisseur de la Porte de Baruc.

A partir du coude formé par le retour de la Barbacane vers Saint-Paul, les maçonneries inférieures sont intactes et la porte qui dégage le parvis de l'église est telle encore qu'elle était au moment du fameux siège de 1596. Cette défense est surtout curieuse par son agencement avec l'église. Elle se soude à Saint-Paul du côté où devait se trouver l'entrée principale. Sur l'angle d'une pile en maçonnerie, une tourelle monte en encorbellement. Le cul-de-lampe de cette espèce de poivrière est mouluré en filets alternant avec des plate-bandes. Vers la partie moyenne de la tour, une espèce de frise, entrecoupée de modillons sculptés, fait une saillie qui se développe et se continue sur l'ensemble de l'ouvrage, aujourd'hui transformé en habitation. Un joli fronton sur pilastres encadre l'unique fenêtre de la tourelle. Au côté droit de la pile qui soutient la poivrière s'ouvre un large cintre surbaissé, sous lequel s'épanouit une grande voûte d'arête ; c'est un travail du XVIe siècle, qui se raccorde en profondeur avec une porte beaucoup plus ancienne. Comme sous les voûtes de Baruc, la Porte de Saint-Paul conserve des rainures de herse et les vestiges des points d'appui de la clôture. Les maisons qui se sont approprié le mur de l'ancienne Barbacane laissent deviner, le long de la nef, la destination primitive. De ce point jusqu'à la Porte Cafabre, il n’y a plus que des vestiges.

Source : Hyères et sa vallée. Guide historique-médical-topographique par Amédée AUFAUVRE.

photo pour Porte Saint-Paul

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 135771
  • item : Porte Saint-Paul
  • Localisation :
    • Provence-Alpes-Côte d'Azur
    • Hyères
  • Adresse : place Saint-Paul
  • Code INSEE commune : 83069
  • Code postal de la commune : 83400
  • Ordre dans la liste : 90
  • Nom commun de la construction : 4 dénomiations sont utilisées pour définir cette construction :
    • porte
    • porte de ville
    • ville
    • port
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction : 2 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 12e siècle
    • 18e siècle
  • Date de protection : 1992/10/02 : classé MH
  • Date de versement : 1993/06/04

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : Inscription 27 01 1926 (arrêté) annulée. Vestige de l'enceinte médiévale.
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :4 éléments font l'objet d'une protection dans cette construction :
    • tour
    • tourelle
    • passage couvert
    • passage
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété d'une personne privée 1992
  • Photo : 68415080401cccad89de7f5f4e7da64a.jpg
  • Détails : Porte Saint-Paul (cad. A 272) : classement par arrêté du 2 octobre 1992
  • Référence Mérimée : PA00081649

photo : joel.herbez

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