Chapelle Saint-Blaise dite Tour des Templiers

La première mention officielle de la commanderie d'Hyères remonte à 1198. Il est alors question d'un ensemble imposant comprenant grenier, écuries, forges. La maison se situe alors aux portes de la ville sur la route menant à la mer. Il semble que la commanderie de Hyères avait pour dépendances les maisons de Toulon, Collioure et La Garde.

Il subsiste une énorme tour fortifiée, dite de Saint-Blaise, élevée au XIIe siècle et ressemblant au donjon de Chatel-Blanc. L'édifice comporte deux étages, le premier servant de chapelle.

Source (citation de) : L'Ordre des Templiers : Petite encyclopédie par Ivy-Stevan Guiho 2009.

Tour édifiée au XIIIe siècle par les Templiers et composée de deux chapelles superposées (ou d'une chapelle surmontée d'une salle de gardes) couvertes d'une toiture en terrasse. Après la destruction de l'ordre des Templiers (1312), la chapelle fut attribuée aux chevaliers de Malte. Ceux-ci l'affermèrent à divers particuliers jusqu'en 1673, date à laquelle elle fut cédée à la ville. Vers 1839, les intérieurs furent profondément modifiées et on perça sur les façades est, nord et sud de grandes fenêtres en plein cintre.

Source : ministère de la culture.

Les Templiers à Hyères

L'ordre religieux et militaire des Chevaliers de la milice du Temple ou Templiers, avait reçu, des comtes de Provence, des biens considérables dans ce pays, dès le milieu du XIIe siècle.

Raymond-Bérenger III leur avait concédé la délicieuse vallée de Sauvebonne. Ils s'y étaient établis et avaient su s'y procurer le luxe et le laisser-aller de la vie de l'Orient. Tout le monde sait comment ils ont fini. Princes de l'église militante, vaillants guerriers, riches et puissants seigneurs, ils succombèrent sous l'excès de leur prospérité et de leur grandeur ; joyeux convives, « leurs réfectoires furent changés en étables grandes et commodes pour le bétail immonde, » comme le leur prophétisait un pauvre Cordelier à la parole énergique et inspirée.

Indépendamment des terres de Sauvebonne où les Templiers avaient élevé de somptueuses constructions, dont on a pu voir et reconnaître les débris, dans une fouille entreprise par M. L. Aurran, propriétaire d'une partie de la vallée, ces chevaliers avaient construit, dans l'intérieure de la ville d'Hyères, différents édifices dont quelques-uns subsistent encore aujourd'hui. « On remarque dans cette ville, dit Expilly (Dictionnaire des Gaules), en parlant d'Hyères, une ancienne tour qu'on dit avoir appartenu aux Templiers, au bas de laquelle est une chapelle voûtée, et au-dessus une longue et magnifique terrasse, où l'on monte par un escalier pratiqué dans l'épaisseur des murs qui sont d'une structure si admirable, qu'ils semblent n'être faits que d'une seule pierre.» Cette tour,avec ses dépendances, sert aujourd'hui d'Hôtel-de-Ville ; mais l'ancien escalier et la terrasse ont été démolis depuis longtemps.

L'édifice est quelquefois désigné sous le nom de la Commanderie : la rue qui y fait face s'appelle encore aujourd'hui la rue du Temple.

La chapelle, sous l'invocation de Saint-Blaise, offrait cette particularité observée dans toutes les églises des Templiers : le choeur était tourné vers le levant, et la porte d'entrée, depuis longtemps murée, se trouvait du côté du midi ; où on distingue encore très bien le plein cintre.

Après la destruction de l'ordre des Templiers, en 1312, leurs biens, comme l'on sait, furent donnés aux Chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, dits Chevaliers de Rhodes et plus tard de Malte. Ceux-ci, en 1522, cédèrent, à titre d'échange, à la ville d'Hyères, le bâtiment dont nous venons de parler, situé place du Piot ou de la Boisson, (aujourd'hui place Massillon). Jean de Demandols, commandeur de Beaulieu, près de Solliès, et Pierre Giraudy, maire d'Hyères, signèrent l'acte d'échange. Il faut croire que cet acte ne contenait rien de définitif, quant à la propriété de l'immeuble échangé, car il rentra plus tard en la possession de la commanderie de Beaulieu, qui l'affermait à divers particuliers, moyennant une faible rente payée en argent. En 1673, la communauté d'Hyères, qui depuis longtemps cherchait un local où elle pût établir son Hôtel-de-Ville, acquit du commandeur de Beaulieu, Jean-Augustin de Garnier-Rousset, les bâtiments de la place du Piot, par acte du 24 août 1673, passé par le maire Jean Arennes et les consuls Gardane et Martin, devant Maitre Pument, notaire à Hyères, et qui a été déposé, en 1839, aux minutes de M. Mille. Il est dit, dans cet acte, que la communauté d'Hyères achète les immeubles suivants : « une maison et chapelle, membres sur icelle, tour et cazal avec ses dépendances, sis place du Piot ; lesquels étaient loués à des particuliers, par baux notariés remontant à 1653 et 1646.

La vente était faite par emphytéose, moyennant une rente fructive, annuelle et perpétuelle de 210 livres ».

Dans une partie de l'édifice fut installée la Mairie ; le reste fut loué à des particuliers qui en payaient à la Communauté une petite rente annuelle. La chapelle Saint-Blaise fut abandonnée gracieusement à une confrérie de Pénitents bleus, qui l'occupèrent jusqu'en 1765, où ils furent transférés dans l'ancienne paroisse de Saint-Pierre ; voici à quelle occasion.

En 1763, le Conseil municipal avait décidé d'établir deux marchés publics, le mardi et le samedi de chaque semaine, pour faciliter le transport et le débit des denrées nécessaires aux habitants de la ville et de son territoire. Un arrêt du Conseil d'Etat du Roi, du 29 novembre de la même année, n'autorisa que l'établissement du marché du samedi ; « voulant, Sa Majesté, qu'il fût permis à tous particuliers et marchands de se rendre au dit marché, pour y porter ou conduire, vendre ou acheter, troquer et débiter toute sorte de bestiaux, denrées et marchandises non prohibées ». Par délibération du 25 février 1764, le Conseil municipal résolut, en conséquence, d'installer le marché dans l'ancienne chapelle Saint-Biaise. Mais les Pénitents bleus, qui y étaient établis depuis longues années, par suite d'une tolérance bienveillante de l'Administration communale, eurent la prétention de s'y opposer, invoquant leur droit de possession. La Communauté dut se pourvoir contre eux en justice. Ils cédèrent enfin. Il y eut transaction. On leur abandonna l'ancienne église Saint-Pierre ou de l'Observance, et la communauté se chargea des frais de la translation, qui s'élevèrent à la somme de 50 livres, dit une délibération du Conseil, du 13 octobre 1765.

Vers la même époque, on abattit plusieurs maisons qui étaient auprès de la chapelle Saint-Biaise et qui formaient ce que l'on appelait le quartier du Temple ; leur emplacement agrandit d'autant la place du Piot. Cette place, obstruée, du côté de la rue Sainte-Catherine, par des rochers dont l'enlèvement, opéré en partie en 1768, ne fut achevé qu'en 1806, ne fut entièrement nivelée et pavée, qu'après 1830. Quelques années plus tard, on y construisit le pesant et massif bâtiment de la poissonnerie actuelle ; et en 1860, l'escalier qui monte à la rue Sainte-Catherine.

Dans la partie inférieure de la ville, sur la ligne orientale de ses anciens remparts, s'élève un beau monument de construction très-ancienne : c'est l'église Saint-Louis. Cette église où, comme nous l'avons dit, fut enterré le grand-marquis Amelin ou Guillaume de Fos, dépendait du couvent des Cordeliers ; mais évidemment elle n'avait pas été bâtie par ces Religieux, trop pauvres d'ailleurs pour faire les frais d'une aussi magnifique construction. En effet l'ordre des Cordeliers ainsi appelé, en France, à cause de la corde qui servait de ceinture, à leur grossier vêtement, ne fut fondé qu'en l'année 1208, par saint François, à La Portioncule, près de la ville d'Assise en Ombrie, sous le nom modeste de Frères Mineurs ; on les appela aussi Franciscains, du nom de leur fondateur. Leur règle fut approuvée par le pape Innocent III, en 1215. Ils ne purent donc s'établir à Hyères qu'un certain nombre d'années après leur fondation ; c'est-à-dire, assez longtemps après la mort d'Amelin de Fos. Or si, comme on n'en peut douter d'après son épitaphe, il fut enterré en 1204, dans l'église des Cordeliers, il faut nécessairement admettre que cette église était antérieure à la fondation-de l'ordre de ces Religieux auxquels elle aurait été donnée plus ou moins longtemps après leur établissement à Hyères, qui, suivant Papon (Histoire de Provence), n'aurait eu lieu qu'en 1290.

L'architecture de cette église remonte certainement au XIIe siècle; elle indique le passage du plein cintre, à l'ogive. C'est la lutte de la forme romane contre le prétendu gothique qui venu du midi, monta vers le nord, pour retourner de nouveau vers l'orient où il avait pris naissance. D'ailleurs une note ajoutée au bas d'un acte de donation de 1330 (Gallia Christiana, volume 1), émané d'un « Rossolin de Fos, gouverneur du château d'Hyères », et dans laquelle il est dit que Guillaume de Fos, aïeul de Rossolin, a été enterré dans l'église des Templiers d'Hyères, tranche la question.

Il demeure ainsi prouvé que l'église dite des Cordeliers, aurait été construite en réalité par les Templiers, vers l'époque que nous avons indiquée. Une disposition architecturale particulière, dont nous avons déjà parlé ailleurs, viendrait encore à l'appui de cette opinion ; c'est que le choeur fait face au levant ; or, à cette époque, il n'y avait que les églises construites par les Templiers qui présentassent cette disposition, qui leur rappelait l'orient et leur origine. Les autres églises n'avaient pas cette orientation : témoin l'église Saint-Paul d'Hyères, dont le choeur est tourné au couchant ; l'église des Récollets qui offrait la même disposition, l'ancienne paroisse de Saint-Pierre, dont le choeur était tourné au nord.

Les Chevaliers de l'ordre de Malte, successeurs des TemplIers, avaient conservé à Hyères des biens territoriaux considérables ; ainsi, en 1698, leur commanderie de Beaulieu, près de Solliès, y possédait encore plus de 250 hectares de terres cultivées ; et, en outre, au quartier de Sauvebonne, des collines boisées d'une grande étendue. Ils étaient de plus créanciers d'une somme de 4,200 livres sur la ville d'Hyères qui leur en payait l'intérêt.

Source : Hyères ancien et moderne, promenades pittoresques, scientifiques et littéraires sur son territoire, ses environs et ses îles par M. A. Denis.

Ouvrage commercial complémentaire : L'Ordre des Templiers : Petite encyclopédie Ordre religieux de "moines-soldats" fondé en 1124 pour défendre les pèlerins en Terre sainte, le Temple a profondément marqué les XIIe et XIIIe siècles. L'auteur de cet ouvrage, Ivy-Stevan Guiho, n'est pas historien de formation. C'est avant tout un passionné ayant découvert l'Ordre du Temple il y a 20 ans.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 135684
  • item : Chapelle Saint-Blaise dite Tour des Templiers
  • Localisation :
    • Provence-Alpes-Côte d'Azur
    • Hyères
  • Adresse : place Massillon
  • Code INSEE commune : 83069
  • Code postal de la commune : 83400
  • Ordre dans la liste : 10
  • Nom commun de la construction : 2 dénomiations sont utilisées pour définir cette construction :
    • chapelle
    • commanderie
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • La construction date principalement de la période : 13e siècle
  • Date de protection : 1987/03/30 : classé MH
  • Date de versement : 1993/06/04

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : Inscription 27 01 1926 (ancienne commanderie des Templiers) (arrêté) annulée.
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Un élément répertorié fait l'objet d'une protection : tour
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Détails : La chapelle (cad. A 583) : classement par arrêté du 30 mars 1987
  • Référence Mérimée : PA00081636

photo : herbez.joel

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