photo : Daniel
Le petit Futé nous apprend que l'ancienne prison en forme d'église, pour rappeler aux détenus, dit on, qu'ils devaient expier leurs fautes, a été réaménagée depuis en bibliothèque municipale, il nous apprend aussi qu'elle est isolée sur une île.
Le ministère de la culture nous apprend lui que cette prison commencée en 1851 sur les plans de Mangeon, et selon les critères de la circulaire ministérielle de 1841 (système cellulaire ou emprisonnement individuel) est utilisée comme maison d'arrêt jusqu'en 1958.
Cette affirmation, pour le moins humoristique ou curieuse concernant l'expiation des détenus est confirmée par la Notice historique sur la ville de Coulommiers publiée en 1829 qui en est peut être elle même la source.
Depuis soixante ans, il s'est opéré successivement de grands changements dans cette ville, et ils sont tous à l'avantage de sa salubrité et de la régularité de ses rues. Les fossés remplis d'eau qui, la ceignaient depuis le moulin de l'arche jusqu'au bras de rivière qui coule près la poterne, ont été comblés; des promenades plantées d'arbres ont remplacé ces mares humides, d'où s'exhalaient, pendant l'automne, des miasmes pestilentiels qui rendaient les fièvres intermittentes endémiques dans cette ville; l'action soutenue, quoique lente, de la grande voirie, a élargi et aligné les rues étroites et tortueuses dont parle l'historien du département de Seine-et-Marne.
Sur les débris de l'église de Sainte-Foi se sont élevés des jardins gracieux, dont la végétation assainit l'air; et dans les bâtiments du prieuré, on a réuni le tribunal civil, le greffe, la caserne des gendarmes et la prison ; peu de petites villes possèdent une salle d'audience plus élégante et mieux distribuée et éclairée.
Les chambres des prisonniers, placées au-dessus de la salle d'audience, sont saines, aérées, et ils y jouissent d'une vue étendue sur la campagne. Des cours spacieuses offrent aux détenus des lieux propres à prendre de l'exercice, moyen efficace d'entretenir la santé chez des malheureux privés de leur liberté.
Une chapelle desservie par un vicaire de la ville, réunit tous les dimanches les détenus des deux sexes; on y dit une messe basse, suivie d'une exhortation qui a quelquefois fructifié, en ramenant à des principes religieux les infortunés qui les avaient oubliés.