Eglise

Plusieurs opinions ont été émises sur l'origine du nom de Ternand qui se rencontre, au moyen âge, sous les formes de Tarnant, Ternant, dérivées d'après quelques auteurs d'un terme celtique, Tarnantus. D'autres affirment que dans le langage du pays le terme nant désignait un ruisseau ; Ternant aurait, dès lors, la signification de trois ruisseaux. Les partisans de cette étymologie font remarquer que le pied du coteau sur lequel s'élève le bourg est en effet arrosé par trois petits cours d'eau, dont le plus important est le Ternanson.

Ce qu'il y a de certain, c'est que le terme nant, dérivé de nantus, est celtique et possède le sens de vallée ; ce n'est que dans quelques langues modernes qu'il a pris, par extension, le sens de ruisseau, torrent ; quant au mot Ter, faute de documents anciens, on en ignore la signification. Récemment, enfin, on attribuait à Ternant le sens de « ruisseau bruyant ».

Ce village était, dit-on, au Xe siècle, le chef-lieu d'une circonscription territoriale importante appelée Ager ou Vicaria Tarnantensis. Il est mentionné dans une charte datée de l'an 1013, par laquelle une dame nommée Theuberge fait donation à l'abbaye d'Ainay, gouvernée par dom Raynald, de grands biens situés à Cerviacus, au territoire de Ternant.

En 1218, Guillaume de Tarare et Bertrand, son frère, reconnaissent « tenir en franc fief de vénérable en Dieu Renaud (Renaud II de Forez, archevêque de Lyon) tout ce qu'il possèdent dans le mandement de Ternant, dans leur château et au dehors ».

Ternand Eglise et la Galonniere

En 1300, Jean de Tarare fait donation à Guy d'Albon, chevalier, de la maison de Ternant, joignant l'église.

« En 1316, nous voyons ce même Jean de Tarare, dit de Ronzières, reconnaître qu'il tient en fief et hommage lige de Révérend Père en Dieu P. (Pierre de Savoie), archevêque de Lyon, sa maison de Ternant et tout ce qu'il possède dans le mandement de ce nom et faire l'hommage accoutumé de la main et du baiser, promettant de s'acquitter de tout ce que le droit ou la coutume imposent à un fidèle vassal envers son seigneur. Cela se passait à Saint-Laurent-d'Oingt, le jeudi après la fête de Saint-André, en 1326.

« Trente-six ans plus tard, en 1362, l'archevêque Guillaume de Thurey reçoit semblable hommage, en son château de Ternant, d'un Jean de Tarare dit aussi de Ronzières, et que nous présumons être le fils du précédent. Il s'agit toujours de la maison de Ternant et tout ce qui dépend des biens du vassal dans la circonscription...

« En 1386, Hugues de Lavieu, damoiseau, faisait hommage de la moitié de ce que possédait sa femme, Jeanne de Ronzières, à Ternant, Saint-Véran et Saint-Laurent-d'Oingt. Il est dit que Jeanne, damoiselle, est fille de Jacquin (Jacobinus) de Ronzières, paroissien de Ternant, et que les biens reconnus furent autrefois de Jean de Tarare, dit de Ronzières, damoiseau... ».

Entre temps, à la Saint-Jean de l'année 1333, il y eut un projet d'échange entre le sire de Beaujeu et Guillaume de Sure, archevêque de Lyon ; le premier devait abandonner les terres de Miribel, de Montaney et les gardes de l'Ile-Barbe et de Vimy contre les châteaux de Ternand et de Saint-Vérand, plus 30.000 florins d'or destinés à éteindre les dettes considérables de la maison de Beaujeu. Celle-ci renonça à une transaction qui lui aurait été préjudiciable.

En résumé, le village de Ternand fut de tout temps la propriété des archevêques de Lyon ; il est donc très vraisemblable d'attribuer à Renaud de Forez la construction de l'ancien château fort. Cet ouvrage occupait une position magnifique, au sommet d'un mamelon entouré de profonds ravins. Cependant les huguenots s'en étant emparés ne tardèrent pas à le démanteler et, depuis, l'ancienne forteresse est toujours restée en ruines ; on peut voir encore des pans de muraille ayant appartenu à la primitive enceinte.

Sous l'ancien régime, bourg muré, prieuré, paroisse et seigneurie dans le Lyonnais, Ternand appartenait à l'archiprêtré de l'Arbresle, à l'élection de Lyon et ressortissait à la sénéchaussée de cette ville. L'archevêque de Lyon et le prieur qui résidait dans le bourg étaient seigneurs du clocher par indivis. L'archevêque avait la justice qui s'étendait sur la paroisse et sur une partie de celles de Sainte-Paule et du Bois-d'Oingt. Le prieur nommait à la cure.

Privés de leur castel, qui ne fut jamais relevé, les archevêques de Lyon, quand ils venaient visiter Ternand, recevaient l'hospitalité des seigneurs de Ronzières, fief situé à l'est du village et dont nous avons déjà cité le nom. Au XVIIe siècle, les Ronzières appartenaient à la famille de Saint-Lagier et au XVIIIe aux Sabatins. En 1813, le château devint la propriété du célèbre chanteur Elleviou, qui voulut y reposer après sa mort survenue à Paris, en 1842; sa veuve exécuta fidèlement ses dernières volontés et se retira aux Ronzières où elle est elle-même décédée, le 6 juillet 1871, à l'âge de cent deux ans.

On rapporte que l'un des plus célèbres mathématiciens du XVIIe siècle, l'abbé Claude Comiers, fut prévôt de Ternand. Né à Embrun, il mourut à Paris aux Quinze-Vingts, en octobre 1693. Il fut un des collaborateurs du Mercure galant que la librairie Thomas Amaulry publiait alors à Lyon.

Si ce n'est sa position des plus pittoresques au sommet d'un mamelon d'un accès difficile, le village de Ternand n'offre que fort peu d'intérêt aux visiteurs.

Le choeur de l'église semble dater d'une époque reculée ; il est édifié au-dessus d'une chapelle souterraine. Près de cet édifice religieux, on peut voir encore quelques restes d'écussons armoriés, sur les façades de vieilles maisons ayant appartenu, sans doute, à de nobles familles.

En raison même des difficultés d'accès que présente le bourg, une agglomération moderne s'est créée au pied du mamelon de Ternand ; c'est le hameau des Planches qui doit son nom à la passerelle primitive jetée sur la rivière, avant la construction du pont de pierre actuel. Ce hameau prend de jour en jour plus d'extension ; des moulins sont venus s'y installer ainsi qu'une scierie.

Source :

  • Titre : Dictionnaire illustré des communes du département du Rhône.
  • Auteur : MM. E. de Rolland et D. Clouzet
  • Éditeur : C. Dizain (Lyon)
  • Date d'édition : 1901-1902
photo pour Eglise

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 117125
  • item : Eglise
  • Localisation :
    • Rhône-Alpes
    • Ternand
  • Code INSEE commune : 69245
  • Code postal de la commune : 69620
  • Ordre dans la liste : 1
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : église
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • Nous n'avons aucune informlation sur les périodes de constructions de cet édifice.
  • Date de protection : 1951/04/10 : classé MH
  • Date de versement : 1993/12/03

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : Site archéologique : 69 245 1 AH
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Photo : c7abb5c39e38ad99365f838f35765d33.jpg
  • Détails : La crypte et le choeur : classement par arrêté du 10 avril 1951
  • Référence Mérimée : PA00118075

photo : Dominique Robert