Eglise (ancienne)

L'abbé Ammann et M. Gonin, auteurs de deux notices historiques, l'une sur Tarare et l'autre sur l'Arbresle, cherchaient partout l'emplacement de l'ancien château de Montbloy, qui fut démantelé par l'archevêque Renaud de Forez, à la suite d'une guerre qu'il avait déclarée à l'abbaye de Savigny. Ces deux auteurs ne se doutaient pas que ce château se trouvait être celui de Sain-Bel lui même, dont le nom est seulement défiguré.

Steyert, dans sa nouvelle Histoire de Lyon, sans s'être rendu compte de la topographie du pays en général et de Sain-Bel en particulier, place hypothétiquement Montbloy sur la rive droite, opposée, de la Brevenne, où se trouve encore une toute petite chapelle désaffectée, sous le vocable de saint Fortunat, dont l'ancienneté se reconnaît principalement aux éraflures causées le long de ses murs par les anciens charrois descendant des mines. Cette hypothèse de Steyert n'est pas soutenable, car il suffit de dépouiller le fonds de Savigny aux archives départementales, pour lire un procès-verbal de la visite du château de Sain-Bel en 1692 et un état des lieux du même château en 1714. Dans ces deux pièces, on fait mention de la tour de Montbloy ; cette tour, construite à assises horizontales, en pierres de moyen et petit appareil, est certainement la plus ancienne du château de Sain-Bel ; elle fait saillie en demi-cercle, en dehors du mur d'enceinte, du côté de la colline et au-dessus de l'ancien chemin qui mène à Savigny. Elle est encore connue sous ce nom dans le pays.

Malgré que, pendant le cours du moyen-âge, on ait fréquemment écrit Sancti Belli, Sain-Bel n'est pas le nom d'un saint l'adjonction ou la suppression du T dérouteront toujours les amateurs de philologie hasardeuse ; le seul rapprochement à faire est purement humoristique ; il est à supposer que, à la suite de la guerre sainte déclarée entre religieux, on en a fait Sanctum Bellum. Le prétexte de cet antagonisme vient de ce que l'archevêque de Lyon était en même temps seigneur temporel, tandis que les abbés de Savigny étaient protégés par les sires de Beaujeu.

La véritable étymologie de ce nom viendrait peut-être d'un culte païen rendu au dieu Bel, lequel a été remplacé avantageusement par celui de saint Jean-Baptiste, encore actuellement patron de la paroisse.

Le cartulaire de Savigny orthographie Sambeelli vers 1066; il s'y trouvait un marché le jeudi, qui pourvoyait principalement à la nourriture des moines de l'abbaye, il est fait mention d'un approvisionnement de poissons nécessaire, sans doute, à l'abstinence du vendredi et du samedi.

Auguste Bernard, dans sa notice historique, au commencement de ce cartulaire de Savigny, cite l'obituaire de l'abbaye, où il est aussi fait mention de la construction du château de Montbloy, vers 1060, par l'abbé Bernard. J'ai déjà dit qu'il fut démantelé par Renaud de Forez, effrayé de ce que les moines avaient donné l'autorisation au sire de Beaujeu, de fortifier la montagne de Popée, qui bouclait presque un quadrilatère de forteresses dont ils s'étaient entourés. Dès lors le château de Sain-Bel ne servira plus que de lieu de plaisance et sera la demeure habituelle des abbés. Il devait avoir assez grand air, dominant la vallée de la Brevenne, qu'il prenait en enfilade. On y entre par une porte plein cintre, en pénétrant dans une cour intérieure, formant un pentagone irrégulier. Il est divisé actuellement en appartements divers et l'on a subdivisé aussi les étages ; le mur d'enceinte a été même percé de fenêtres. Le peintre lyonnais Stella y avait exécuté, en 1609, des peintures murales, ainsi qu'à la chapelle, lesquelles représentaient la Passion de Notre Seigneur. Cette chapelle sert de bûcher et l'on ne peut se rendre compte de rien, car elle a été subdivisée par une soupente dans la hauteur. La porte d'entrée est dans le style gothique de la fin du XIVe siècle.

L'ancienne église paroissiale de Sain-Bel est au pied du château, de l'autre côté du ruisseau la Tresongle, qui descend de Savigny. Elle a une façade de style roman, et dans le choeur se trouvent deux inscriptions latines, dont la traduction a été donnée par M. Claude Aulagnier, dans sa notice historique. La première, de 1529, est une pierre tombale et la seconde rappelle la fondation de l'ancienne sacristie. Il s'en trouve une autre plus ancienne à l'extérieur, vers l'escalier du clocher ; elle est un peu fruste ; la voici incomplète : Hic jacent Johannes Jobert faber.. ejus uxorque fundaverunt unam beate Marie domini missam.... anno MCCCCXXXXII ; animce eorum requiescant in pace, amen.

Le procès-verbal de la visite de 1469 ordonne d'introduire l'autel de la chapelle à gauche de l'entrée du choeur. Celui du cardinal de Marquemont, en 1614, mentionne au nord, l'autel de Sainte Madeleine, de la présentation de Gilles de Jussieu, fondé d'une première messe tous les dimanches, d'une autre messe de saint Sébastien tous les mercredis et d'une troisième messe tous les samedis. Il y avait aussi deux messes par semaine fondées à cet autel par feue dame Catherine de Marinier et deux autres par les Montgarnier.

L'autre autel était sous le patronage de Sainte Catherine et de la présentation de Jean Prost, alias Bourguignon. Sur la tribune était l'autel de la Croix. Mgr Camille de Neuville mentionne, en 1660, ces deux derniers autels, puis celui de la Vierge. La maison curiale était dans le château. Sous le sol de cette ancienne église reposent au moins 20 ou 30 corps, parmi lesquels 4 ou 5 prêtres ensevelis entre 1679 et 1753. On a retrouvé les noms de 10 à 12 d'après les registres paroissiaux.

La nouvelle église, à laquelle il manque encore la façade et le clocher, est de Sainte-Marie Perrin ; elle a été commencée en 1893 et terminée en 1895.

La chapelle Saint-Fortunat, située sur la rive droite de la Brevenne, dépendait autrefois de la paroisse voisine Saint-Pierre-la-Palud. Le procès-verbal de la visite de 1660 ordonne de la détruire si elle n'était réparée, car elle tombait en ruines. Au-dessus de la porte se trouvent deux petites statues de saints, qui peuvent remonter au XVIIe siècle.

Entre l'église et le village, à un trêve d'où convergent plusieurs chemins, sur une surface rocheuse, se trouve une ancienne croix assez curieuse,dont le piédestal a des bas-reliefs frustes, où l'on reconnaît encore le style de la Renaissance italienne, qui devaient être fort beaux.

Paul RICHARD.

Source :

  • Titre : Bulletin de la Société littéraire, historique et archéologique de Lyon
  • Auteur : Société historique, archéologique et littéraire (Lyon)
  • Date d'édition : 1904-1949

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 117067
  • item : Eglise (ancienne)
  • Localisation :
    • Rhône-Alpes
    • Rhône
    • Sain-Bel
  • Code INSEE commune : 69171
  • Code postal de la commune : 69210
  • Ordre dans la liste : 2
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : église
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • Nous n'avons aucune informlation sur les périodes de constructions de cet édifice.
  • Date de protection : 1926/02/18 : inscrit MH
  • Date de versement : 1993/12/03

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers : 2 informations diverses sont disponibles :
    • anciennement commune de
    • sain bel les mines propriété de la commune 1992
  • Détails : Eglise (ancienne) : inscription par arrêté du 18 février 1926
  • Référence Mérimée : PA00118023

photo : Dominique Robert