Eglise

L'église de l'Arbresle, bâtie aux frais du cardinal Girard, est sous le vocable de Saint-Jean-Baptiste ; on l'a réparée plusieurs fois. Elle a trois nefs irrégulières et une voûte très-élevée à nervures; l'abside a trois pans ou côtés, percés de fenêtres monumentales, décorées de beaux vitraux à compartiments. Le panneau de la fenêtre à droite représente un Christ à la colonne : la vierge est à ses pieds. Le vitrail du centre n'est pas moins remarquable. Au château et à l'antique église de l'Arbresle ressortissaient cinq églises dont on a les noms: c'étaient Saint-Martin-de-Chessy, Saint-Martin-de-Sarsay, Saint-Martin-le-Breuil, Saint-Germain et Sainte-Valburge ; on ignore en quoi consistait cette subordination. Il y a dans l'église de l'Arbresle une chapelle assez jolie sous le vocable de Sainte-Madeleine ; on n'en a pas terminé entièrement la construction.

Les armes de la ville, telles qu'elles sont formulées par l'armoriai national, sont de gueules à un arbre de sinople, aux racines d'or, entre des ailes d'argent.

L'Arbresle avait au moyen âge des marchés et une foire très-fréquentés, où se faisait tout le commerce des montagnes. L'Arbresle a un petit hospice, assez bien tenu.

Source : Histoire monumentale de la ville de Lyon par Jean-Baptiste Monfalcon 1869.

Description

L'église est appuyée contre l'ancien beffroi. Son style est celui de la fin du XVe siècle et du commencement du XVIe. Son allure est d'une élégante simplicité, ses proportions sont admirables. Elle se compose de trois nefs régulières formées par trois travées, dont les deux premières sont en ogive et la dernière à plein cintre. La voûte s'élance avec hardiesse; une nervure longitudinale la parcourt dans tous les sens et s'attache à tous ses mouvements. Trois immenses fenêtres s'ouvrent au fond d'une apside à trois pans.

Elles sont enrichies de vitraux dont l'éclat ne le cède point aux verrières si vantées de l'église d'Ambierle, en Forez. La fenêtre de droite est divisée en six panneaux ; les deux premiers représentent un Christ à la colonne et une Mater dolorosa, dont le dessin est peu correct, et la couleur pâle et terne. Au dessous sont placés deux Apôtres ; ils étaient abrités par des dais ornés de sculptures gothiques qui sont maintenant sous leurs pieds ; cette transposition s'opéra peut-être dans une malheureuse restauration qu'on fit, en 1831, ainsi que l'annonce une inscription placée dans les vitraux de gauche.

Les deux derniers panneaux ont rapport à un fait historique qu'il ne nous a pas été donné de découvrir. Quatre personnages sont à genoux, les mains jointes, et le visage tourné vers le fond de l'apside ; ils semblent adresser leurs prières aux saints patrons placés dans la fenêtre du milieu. Le premier de tous est un cardinal en rochet et en camail rouge ; les trois autres paraissent être ses frères ou ses parents ; ils ont tous l'épée au côté, un casque est déposé à leurs pieds, les tuniques dont ils sont revêtus sont aux couleurs de leurs blasons. Le premier porte de .... aux bandes alternées d'argent et de gueule. Le second de .... au damier d'or et de sable ; le troisième de .... aux chevrons alternés d'or et de gueule.

Le vitrail de gauche est formé de quatre compartiments; ce sont d'abord les deux Apôtres saint Paul et saint Thomas ; puis, au dessous, un Religieux de Savigny aux habits blancs, tenant une main élevée pour bénir, et portant de l'autre un crucifix ; à ses pieds est un écu portant de gueule à la croix d'or, et une crosse en cimier. Ce sont peut-être les armoiries de la famille d'Albon, avec cette différence que les d'Albon portaient de sable, mais il est possible que le peintre se soit trompé dans l'application de la couleur.

Près du Religieux, on voit saint Barthélemy, et, au dessus de sa tête, une petite inscription carrée qui nous a laissé les noms des artistes. Nous la donnons avec sa forme bizarre :

COMbet. P. VA
CHERON. I. VACHERO.

C'est au bas de ce vitrail qu'on a bien voulu apprendre â la postérité qu'une restauration avait été faite en l'année 1831 ; et quelle restauration ! mais nous avons tort, nous autres amateurs, d'être si exigeants. On a mis des morceaux de verre peints ; cela ne vaut-il pas mieux que de les avoir remplacés par du verre blanc ?

Nous avons réservé pour la fin le dessin de la croisée du milieu, et certainement il vaut bien la peine d'être admiré. Sa conservation est parfaite, ses couleurs sont d'une puissance et d'une chaleur étonnante. Le personnage principal est un cardinal, revêtu d'hermine ; il est à genoux, les mains jointes, devant un prie-dieu. Au dessus de sa tête, s'élève un riche dais, dont les draperies retombent en plis ondoyants. Rien n'égale le velouté de leur tissu, et l'illusion qu'elles produisent. Dans la partie supérieure de la fenêtre, on voit la Sainte-Vierge tenant dans ses bras l'enfant Jésus ; à droite et à gauche, se tiennent saint Jean et saint André : le premier porte un agneau et un livre ; le second est appuyé sur sa croix ; enfin, pour couronnement, les meneaux de la fenêtre se terminent par une fleur de lys accompagnée de quatre feuilles.

Comment expliquer à présent la présence évidemment significative de ces saints et de ces personnages. Nous savons que l'église est dédiée à saint Jean-Baptiste. Quant à saint André, son nom se lit au dessous du cardinal. Serait-ce le patron de ce prince de l’Église ? Un cardinal aurait-il fait bâtir l'église de l'Arbresle ? Quel est ce cardinal ? Nous n'en savons rien, malgré toutes nos recherches. Quelques personnes ont prétendu qu'on avait voulu représenter le cardinal Girard, fondateur de l'église de Saint-Symphorien-le-Château. Ce fait n'est pas admissible : d'abord le cardinal Girard ne s'appellait point André; en second lieu, comment expliquer ces trois personnages qui accompagnent le cardinal sur le vitrail de gauche et qui sont vraisemblablement ses parents ? On sait que, dans le moyen-âge, le bienfaiteur d'une église était souvent représenté sur les vitraux, entouré des personnes de sa maison et dans l'attitude de la prière. Du reste, le même sujet a été exécuté en relief sur la tablette d'une cheminée actuellement intercalée dans le dallage de la boutique d'un boucher, à l'Arbresle. On y voit le cardinal accompagné de trois chevaliers. Nous ne trouvons de cardinal qu'André d'Espinay, archevêque de Lyon, ou bien encore le cardinal de Bourbon. Dans l'incertitude, nous nous abstenons de prononcer ; toujours est-il qu'un cardinal a légué à l'Arbresle de magnifiques choses.

Source : Album du Lyonnais par Boitel 1844.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 116958
  • item : Eglise
  • Localisation :
    • Rhône-Alpes
    • Rhône
    • L'Arbresle
  • Code INSEE commune : 69010
  • Code postal de la commune : 69210
  • Ordre dans la liste : 1
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : église
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • La construction date principalement de la période : 16e siècle
  • Date de protection : 1926/01/19 : inscrit MH
  • Date de versement : 1993/12/03

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Détails : Eglise : inscription par arrêté du 19 janvier 1926
  • Référence Mérimée : PA00117713

photo : Dominique Robert