maison de Mijolla

Brignais (Bruniaci villa), dérivé du gaulois Brinnos, variante de Brennos, signifie terres ou bois de Brennos ; bourg, paroisse et baronnie dans le Lyonnais, il dépendait de l’archiprêtré de Mornant, de l'élection et du ressort de la sénéchaussée de Lyon.

Le 28 avril 1252, le pape Innocent IV fit don aux chanoines de Saint-Just des châteaux et baronnies de la Roche et de la Côte, situés sur le territoire de Brignais.

Vers 1349, le bourg fut pris et mis au pillage par Henri de Montagny et par quelques nobles des terres d'empire et du royaume. Ce n'était là que le commencement de ses malheurs.

En 1361, vers le milieu de mars, les Grandes Compagnies s'emparèrent de Brignais et le mirent à feu et à sang. Froissart dit même qu'elles prirent, dans le château, le seigneur et sa femme. C'est une erreur, sans doute, puisque le seigneur était un chanoine de Saint-Just.

Vers la fin de mars, de Tancarville, lieutenant du roi, met le siège devant Brignais, afin de le reprendre aux brigands. Le 22 mars, il demande du matériel pour donner l'assaut, mais, le 25, il vient, tout d'abord, emprunter 5.000 florins aux Lyonnais afin de payer ses troupes « que nous ne povions, dit-il, autrement retenir en aucune manière, et pour eschever les très grans dommages et inconvéniens qui par leur département puissent venir audit païs et atout le royaume de France ». L'histoire ne dit pas comment la ville de Lyon reçut cette carte forcée.

Quoi qu'il en soit, Tancarville n'engagea pas immédiatement l'action ; il attendait, sans doute, l'arrivée du maréchal d'Audrehem et des renforts envoyés de Bourgogne.

Froissart et Matteo Villani ont laissé, l'un et l'autre, un récit de la bataille de Brignais, d'après les rapports de témoins oculaires. Ces deux historiens se contredisent cependant sur certains points et quelques inexactitudes se sont glissées dans leurs versions.

Suivant Froissart, les deux armées étaient en présence l'une de l'autre et s'observaient. Le comte de la Marche commandait les troupes royales. Quant aux Tards-Venus, ils avaient divisé leurs compagnies en deux corps ; l'un de cinq à six mille hommes, comprenant les bandes les moins bien armées, occupait le sommet d'une élévation où se trouvaient plus de deux mille charretées de cailloux; l'autre, plus nombreux et habilement masqué, était composé de l'élite des Compagnies commandée par Seguin de Badefol, le Petit-Meschin, Naudon de Bageran, le Bourg Camus, Espiote, Bataillé, le Bourg de l'Esparre, Lamis, Guiot du Pin, etc.

Les éclaireurs des troupes royales n'aperçurent et ne signalèrent que le premier corps des Tards-Venus, aussi le comte de la Marche voulut-il engager la bataille malgré l'avis opposé des capitaines les plus expérimentés. Il divisa ses troupes en deux colonnes. La première, commandée par Arnaud de Cervole, reçut l'ordre d'attaquer. A peine commençait-elle à gravir la colline qu'elle fut arrêtée par une grêle de cailloux « si drus qu'ils effondroient bacinés, comme forts qu'ils fuissent, et navroient et métraignoient telement gens d'armes, que nuls ne pooit ne osoit aler ne passer avant, comme bien targiés il fust ». Jacques de Bourbon, son fils, son neveu et tout le gros de leurs forces se portèrent immédiatement au secours d'Arnaud de Cervole. Ils furent reçus comme la première colonne, à coups de pierres, sans parvenir à enlever le retranchement. A ce moment, le deuxième corps des Tard-Venus arriva « ossi serré comme une brousse », chargea les troupes royales et les mit en complète déroute.

D'après Villani, Jacques de Bourbon se présenta devant Brignais à la tête de six mille cavaliers et de quatre mille sergents. Il se laissa surprendre, la nuit, par le Petit-Meschin et fut taillé en pièces.

La bataille aurait eu lieu, suivant les traditions locales, soit au bas de la colline de Janicu, dans la plaine des Saignes, soit au Bonnet. Ce fut une horrenda cassatio, selon l'expression d'un auteur contemporain. Au nombre des prisonniers, on comptait Arnaud de Cervole, pris par son compatriote, le bâtard de Monsac ; le vicomte d'Uzès ; Renaud, comte de Forez ; Louis de Beaujeu ; Jean et Louis de Chalon ; les seigneurs de Tournon, de Montmorillon, de Roussillon, de Chalençon, de Solière, de Groslée, sénéchal de Lyon, et au moins cent autres chevaliers parmi lesquels Jean de Melun, comte de Tancarville, le véritable chef de l'armée vaincue.

Les morts furent nombreuses. Froissart cite notamment parmi les tués Jacques de Bourbon, comte de la Marche, Pierre de Bourbon son fils, Louis, comte de Forez, Jean de Noyer, comte de Joigny.

Sur le plateau des Barolles, près d'un gros bloc erratique dit « pierre souveraine », auraient été inhumés plusieurs chevaliers, victimes des Tards-Venus. Quant aux personnages de marque, comme le comte de la Marche, Pierre de Bourbon et Louis de Forez, ils furent transportés à Lyon, où leurs corps reposent dans l'église métropolitaine.

Un seul document lyonnais, et qui n'a pas encore été signalé, l'Obituaire à l'usage des perpétuels de l'église cathédrale, donne la date précise de la bataille qui eut lieu le 6 avril 1362.

Le château de Brignais ne fut rendu au chapitre de Saint-Just que vers la fin de l'année 1363.

On comptait deux fiefs dans la paroisse : la Boissonnerie ou Boissonnière, qui appartenait à la famille Laurens (1721-1789), et la Jomarière, château et fief, avec rente noble, que possédèrent François de Varennes (1729); Pierre Flachon de Barrey (1758) ; Maurice Flachon (1772) ; et en 1789, M. Flachon, trésorier de France. La baronnie de la Côte appartenait en 1671 à Madeleine de Bénevent et à François Choppin, son second mari. A partir de 1720, elle passa, jusqu'à la Révolution, à la famille Chaise.

En 1793, la commune de Brignais, accusée d'avoir fourni des hommes à Dubois-Crancé, envoya deux officiers municipaux à Lyon, devant la Commission populaire et républicaine de Salut public, pour protester contre cette inculpation.

Source : Dictionnaire illustré des communes du département du Rhône. Tome 1 par MM. E. de Rolland et D. Clouzet

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 116970
  • item : maison de Mijolla
  • Localisation :
    • Rhône-Alpes
    • Brignais
  • Adresse : rue du Général-de-Gaulle
  • Code INSEE commune : 69027
  • Code postal de la commune : 69530
  • Ordre dans la liste : 4
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : maison
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • La construction date principalement de la période : 16e siècle
  • Date de protection : 1980/10/23 : inscrit MH
  • Date de versement : 1993/12/03

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :3 éléments font l'objet d'une protection dans cette construction :
    • portail
    • ferme
    • port
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété de la commune 1992
  • Détails : Maison dite Maison de Mijolla avec le portail d' entrée et le bâtiment agricole (cad. 1 913) : inscription par arrêté du 23 octobre 1980
  • Référence Mérimée : PA00117725

photo : Dominique Robert