photo : joel.herbez
L'époque de la fondation de la ville de Prades ne remonte, dit-on, qu’au IXe siècle; elle aurait été bâtie en vertu d’une concession de Charles-le-Cbauve, de l'année 843. Quelques auteurs assignent à sa fondation une époque beaucoup plus rapprochée. Suivant eux, les Maures, qui occupèrent ces contrées, furent chassés de Prades vers la fin du XVe siècle par les chevaliers de Calatrava, qui, en étant demeurés possesseurs, y bâtirent plusieurs édifices, entre autres un château dont on voit encore quelques restes.
Prades est situé sur la rive droite de la Têt, dans une situation très-agréable, au milieu de vastes et belles prairies dont elle tire son nom, à l'extrémité occidentale d'une jolie vallée boisée, très-fertile et bien cultivée, où l'on récolte abondamment des grains de toute espèce, ainsi que beaucoup de lin et de chanvre. Cette vallée est arrosée par la Têt et par un grand nombre de ruisseaux; elle est entourée de hautes montagnes presque toutes cultivées, au pied ou sur le penchant desquelles sont bâtis plusieurs villages. Elle est terminée par la ville de Prades, qui laisse voir dans l'éloignement le Canigou, et du même côté la vallée de Cuxa, où l'on aperçoit les restes de l'ancienne abbaye de Saint-Michel.
On remarque à Prades un hospice pour les malades, un petit séminaire et une belle et grande église, qui s'élève au milieu d'une jolie place de forme circulaire, plantée d'ormes et de beaux micocouliers : cette place sert de promenade, de marché public et de lieu de réunion pour les danses et les courses de taureaux. Le maître-autel de l'église de Prades est très-chargé d'ornements anciens : on y voit aussi une chapelle plus moderne couverte de tant de dorures, que l'on parcourrait en France beaucoup de villes plus considérables, avant d'y trouver une chapelle aussi riche.
Source : Guide pittoresque du voyageur en France par Eusèbe Girault de Saint-Fargeau 1838.
Prades n'a d'abord été qu'un simple monastère dépendant de l'abbaye de la Grasse. Une charte de l'année 855 y signale déjà une cellule. Vers l'an 1588, elle se racheta de la juridiction bénédictine pour se mettre sous la protection directe du roi, à la condition de garder ses privilèges.
L'église s'élève au centre de la ville, sur une place ombragée de beaux arbres où viennent converger les cinq rues principales. Le clocher, tour carrée de construction romane, haut de 35 mètres, et en partie reconstruit, est surmonté d'un affreux carillon; on y a placé, en outre, une horloge non moins laide entre deux colonnes romanes. La nef, unique et voûtée en plein-cintre, est partagée en deux par deux chapelles qui forment un transept. Tous les autels sont décorés avec un mauvais goût déplorable. A l'un des angles de l'église de Prades, on remarque un lit où repose, sur un oreiller brodé et dans des draps bien blancs, une statue en bois de Jésus-Christ.
Source : Itinéraire descriptif et historique des Pyrénées de l'Océan a la Méditerranée par Adolphe Laurent Joanne 1858.
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