Fort Saint-Elme

Rappelons d'abord que Collioure et Port-Vendres occupent, à gauche et à droite d'une arête dont le fort Saint-Elme couronne la pointe vers la mer, le fond de deux petits bassins symétriques et extérieurement encadrés par deux autres nervures qui enveloppent, la première Collioure du côté de l'ouest, la seconde Port-Vendres du côté de l'est. Ces trois chaînons partent d'un nœud commun, du puig de las Daines. C'est de là, en effet, que se détachent :

  1. La branche, d'abord jalonnée par le pic Taillefer, qui va ensuite, en tournant par le puig Oriol, se terminer aux hauteurs de la Justice, lesquelles tracent la ligne de démarcation entre Collioure et la plaine roussillonnaise;
  2. L'arête de partage des deux bassins symétriques, court éperon qui s'avance droit sur le rivage et dont Saint-Elme signale la croupe;
  3. La branche qui, du puig Lagrange, piton voisin de las Daines, s'élance vers le nord-est en laissant Port-Vendres à gauche, et finit au cap Biarre.

Deux torrents, dont les têtes sont adjacentes et les directions contraires, le Ravenel et le torrent de Cosprons, creusent autour de cette espèce de patte d'oie un couloir demi-circulaire. Enfin le tout est accolé à la grande chaîne.

C'était à travers cet amoncellement de montagnes qu'il s'agissait de pénétrer, pour investir trois places qui, étroitement reliées par Saint-Elme, ne forment en quelque sorte qu'un seul et même système de fortifications.

Fort Saint-elme. Ce fort, qui plonge à la fois Port Vendres et Collioure à une distance et sous un angle que le canon atteint sans peine, est effectivement la véritable clef de ces deux places. Il a ensuite l'avantage d'occuper l'extrémité d'une arête étroite, inaccessible par ses deux revers, et abordable en tête seulement, par le puig de las Daines. Mais sa valeur intrinsèque ne répondait pas alors à l'excellence de sa position. Qu'on se figure, en effet, une petite étoile à six pointes, festonnée autour d'une ancienne vigie, et sur ce tracé, des escarpes élevées jusqu'à une hauteur de 18 mètres; puis, l'espace annulaire compris entre cette tour et son enveloppe, recouvert d'une série de voûtes qui soutenaient une plate-forme bordée de parapets en maçonnerie: et l'on aura la représentation de cette sorte de boîte casematée où était à peine ménagé un chétif emplacement pour mettre à couvert une seule bouche à feu. Le reste de la construction servait de logement à 15O hommes qui, de cette manière, n'avaient pour respirer aussi bien que pour développer leur artillerie et se défendre, que la terrasse supérieure. Ajoutons qu'une espèce de fossé sans contrescarpe ni chemin couvert achevait de découvrir l'enceinte aux coups du dehors.

Source : Campagnes de la Révolution française dans les Pyrénées orientales, 1793-1794 par Joseph Napoléon Fervel 1853.

Bribes d'histoire

Le 20 décembre 1793, les Espagnols attaquèrent Collioure, guidés par l'ingénieur émigré Pons et servis par la trahison richement payée de Dufaux, gouverneur du fort Saint-Elme, qui tourna son canon contre l'armée française et la ville. Malgré la résistance acharnée d'une poignée de soldats et des principaux citoyens de la commune qui servaient en volontaires, les Espagnols parvinrent à s'emparer de Collioure et de Port-Vendres, dans l’espace de quelques heures. Ils trouvèrent dans la ville 88 bouches à feu, un hôpital complet et des provisions de toutes sortes. Les Français y perdirent 150 hommes, entre autres le représentant Fabre. L'ancien commandant de Saint-Elme échappa au supplice des traîtres en passant à l'ennemi ; mais un décret national voua sa mémoire à l'exécration publique. Quant au faible général Delattre, qui n'avait rien fait pour organiser la défense, il fut mis en jugement et condamné à avoir la tête tranchée. Quatre mois après, les Espagnols rendaient, en mai 1794, la place au général Dugommier, après 22 jours de siège.

Source : Itinéraire général de la France, par Adolphe Laurent Joanne 1862.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 106105
  • item : Fort Saint-Elme
  • Localisation :
    • Languedoc-Roussillon
    • Pyrénées-Orientales
    • Collioure
  • Code INSEE commune : 66053
  • Code postal de la commune : 66190
  • Ordre dans la liste : 7
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : fort
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • La construction date principalement de la période : 17e siècle
  • Date de protection : 1927/04/02 : inscrit MH
  • Date de versement : 1993/10/21

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :2 éléments font l'objet d'une protection dans cette construction :
    • fort
    • édifice fortifie
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : propriété d'une personne privée 1992
  • Détails : Fort Saint-Elme : inscription par arrêté du 2 avril 1927
  • Référence Mérimée : PA00104003

photo : joel.herbez

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photo : pierre bastien

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photo : pierre bastien

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