Eglise Saint-Pierre

Vic-le-Comte a six églises, sans parler de plusieurs chapelles, savoir:

1. l'église des Cordeliers,
2. l'église des Dames nobles de l'ordre de Fontevrault qui n'est autre que celle d'une ancienne préceptorie de Templiers,
3. l'église de l'Hôpital,
4. la Ste-Chapelle du palais,
5. l'église des Hospitaliers de St-Jean, enfin
6. l'église paroissiale de St-Pierre avec une communauté de prêtres libres.

L'église de St-Pierre remonte à l'époque romano-bysantine. Située non loin de l'église St-Jean, dont elle n'est séparée que par un cimetière commun, elle se dresse sur une élévation entre les faubourgs de l'Olsme et de la Roche. Cette église n'a de remarquable que ses deux clochers. La voûte du chœur est d'une hauteur peu commune, eu égard aux dimensions de l'édifice. Sous le porche de l'entrée méridionale, les prêtres distribuent des aumônes. Quoique St-Pierre soit le patron de la paroisse, une statue miraculeuse de la Vierge est pourtant l'objet d'un culte spécial : on voit que les donations des fidèles sont surtout affectées à la luminerie de Notre-Dame. Cette statue fut trouvée par un laboureur dans de vieilles ruines sur les bords du ruisseau de Farsac. Il y eût à Farsac une place de guerre, puis une châtellenie qui passa des Béraud de Benaud aux Dulac du Montel. Ces derniers conservèrent dans leurs titres celui de seigneurs de Farsac.

L'église St-Pierre, aujourd'hui détruite, possédait un magnifique reliquaire au chef de St-Jean-Baptiste.

L'église St-Jean date des croisades. Elle est spécialement affectée aux cérémonies du baptême et du mariage. Elle fut d'abord sous la direction des chevaliers hospitaliers de St-Jean-de-Jérusalem. A l'époque de la fondation du chapitre de la Ste-Chapelle du Palais, le prieuré lui fut rattaché. Elle était précédée d'un vaste hangard servant de hallier pour les dîmes que Manglieu percevait à Vic-le-Comte. Elle fut ensuite desservie par une congrégation de l'ordre des Frères Mineurs.

Les archives de Vic-le-Comte contiennent un certain nombre de parchemins ayant trait à des donations faites, soit à la luminerie, soit à l'aumônerie de ces églises, soit à l'hôpital. Notariées et reçues par les bailes décennaux, ainsi que par les consuls pour l'hôpital, ces donations consistent en rentes pécuniaires, en quartons de blé ou d'orge imposables sur des biens—fonds.

Les archives de Vic possèdent en outre un terrier volumineux de chaque église. Celui de St-Pierre a été rédigé par Dalmas. On y voit que les revenus de cette église devaient être fort considérables. La liève de 1650 donne d'ailleurs un état de ses propriétés. Le vaste domaine dit des prêtres, dans les territoires de Bord et de Langlade, est mentionné provenir d'une donation faite en 1327 par Guillaume de St—Didier. seigneur de Langlade. Toute la succession des Morinot. de Bord, des vignes et Vinzelles, des prés, des cens nombreux avaient enrichi la communauté de St Pierre.

Placé au coin de la rue de l'Olsme, l'hôpital de la Charité était un bâtiment assez considérable, entouré de jardins. L'église, dont on voit les vestiges noircis par l'incendie qui dévora l'édifice, possédait une statue de Notre-Dame de Pitié. Cette statue fut placée dans une petite chapelle située à l'emplacement de la fontaine actuelle du Jeu-de-Paume. Devant cette chapelle, il y avait un banc, dit de l'oeuvre, sur lequel les porteurs reposaient en passant les morts qu'on allait enterrer au cimetière St-Jean.

Source : Histoire de la comté d'Auvergne et de sa capitale Vic-le-Comte par Jean Baptiste Maurice BIELAWSKI 1868.

A la fin du XIX^e siècle, la Sainte Chapelle est agrandie pour devenir une église paroissiale dont elle constituerait le choeur. L'architecte Aymon Mallay est probablement l'auteur de cet agrandissement, réalisé dans un style gothique tardif proche de la construction initiale du XVI^e siècle.

L'ancienne chapelle voûtée d'arêtes est composée d'une nef à quatre travées fermée par un choeur polygonal et parcourue à mi hauteur par une galerie de pierre au-dessus de laquelle sont disposées des statues d'apôtres en terre cuite peut-être dues à l'artiste italien Rustici. Le choeur possède des vitraux du XVI^e siècle.

Dans le prolongement de cette partie ancienne, la nef de 1840, également voûtée d'arêtes, s'étend sur cinq travées ouvrant sur deux collatéraux. Ceux-ci comportent une chapelle du Sacré Coeur garnie de boiseries sculptées (sans doute des remplois d'éléments du XVIII^e siècle) et un ensemble complet de vitraux dus à différents maîtres verriers clermontois.

Source : Ministère de la culture.