photo : pierre bastien
Bien des monuments ont disparu du sol de l'Auvergne, détruits par le temps et par les hommes, par les hommes plutôt encore que par le temps. Les guerres civiles et religieuses ont occasionné un grand nombre de ruines. Les Romains ont renversé les pierres dressées par le culte des druides, les nations barbares et chrétiennes ont démoli les temples et les autres édifices de la civilisation romaine, les rois ont fait démanteler les forteresses féodales, les protestants ont dévasté les églises catholiques, et pour compléter cette oeuvre de dévastation, les révolutionnaires de 1793 ont cherché à ravager les monuments de toutes les époques, que le temps et leurs devanciers avaient épargnés.
Une grande et sévère mesure prise par Louis XIII, vers 1633, vint changer en quelque sorte la physionomie de notre province. Les nombreux châteaux qui couronnaient nos pics aigus, ou qui ornaient les flancs de nos montagnes, donnant un peu trop d'audace à nos gentilshommes et affaiblissant la puissance royale, durent disparaître, malgré les grands services que plusieurs d'entre eux rendirent aux époques difficiles des invasions anglaises et des guerres religieuses.
Déjà, avant cette époque, Waifre, duc d'Aquitaine, ne voulant pas se reconnaître vassal de la couronne, força Pépin à le poursuivre dans ses possessions de l'Auvergne, et plusieurs châteaux pillés et incendiés ne se relevèrent pas. Le cardinal de Richelieu, et après lui le cardinal Mazarin, commandèrent la démolition d'autres principaux châteaux, tels que ceux de Nonette, de Vodable, d'Usson, d'Ybois, de Buron, etc.
La chute de ces châteaux entraîna celle d'un grand nombre d'autres demeures féodales moins importantes, mais aussi curieuses pour l'histoire du pays et pour l'histoire de l'art. La tenue des Grands-Jours à Clermont, en 1665 1666, les nombreuses condamnations qui furent prononcées par ces assises solennelles contre les nobles, autorisèrent les populations des campagnes, opprimées d'une manière révoltante, à saper aussi quelques-unes de ces demeures féodales.
Le nombre des châteaux qui existaient en Auvergne était considérable ; quelques-uns ont résisté aux ravages du temps et des oppresseurs et aux ordonnances des rois. Ainsi, Murol, Tournoëlle, Pontgibaud, Ravel, Chazeron, Opme, etc., donnent une grande idée de ce que devait être notre pays, dans les quinzième et seizième siècles.
Le château qui nous préoccupe fait parti de la liste de ceux qui existent encore.
Indépendamment de ces châteaux « survivants », dont le nombre s'élève à plus de 600, on comptait encore, dans la basse Auvergne seulement, à peu près 180 seigneuries ou maisons de campagne, qui étaient des fiefs, mais qui n'ont jamais eu le titre de châteaux.
Un grand nombre de nos châteaux présentaient un aspect redoutable par leur assiette et leur dimension. Pour en donner une idée plus complète, nous citons ceux d'Usson, de Mirefleurs, de Mozun, de Murol, de Pontgibaud, de Vic-le-Comte et de Nonette.
Source : Statistique monumentale du département du Puy-de-Dôme par Jean Baptiste Bouillet.
Description actuelle
Edifié au XIVe et au XVe siècle, le château n'a subi que des modifications mineures dans ses percements, exception faite de la tourelle élevée au XIXe siècle, de style néo-gothique, dans l'angle Est de la cour. Ces transformations, sans doute de la fin du XVe siècle puis du XVIIIe, ont effacé l'aspect militaire et purement médiéval de l'édifice.
Source : Ministère de la culture.