château de Saint-Floret ou Vieux Château

Le château de Saint-Floret, construit au XIIIe siècle, et dont nous donnons un dessin tiré de l'armorial de l'Auvergne et du Bourbonnais, de la Bibliothèque royale, est situé sur une hauteur, au commencement du vallon de Saint-Cirgues, arrosé par la Couse, qui prend sa source au lac Pavin. Les vieux titres le nomment Saint-Flour-le-Chastel. Il a été possédé par les comtes de Clermont, dauphin d'Auvergne, qui en firent un échange avec la maison de Champeix, laquelle abandonna le surnom de Champeix et prit celui de Saint-Floret. Ce fut René, seigneur de Champeix et de Saint-Floret, qui fit cet échange en 1225, et qui abandonna la terre de Champeix et reçut celle de Saint-Floret. Il fut père de Robert, sieur de Saint-Floret, qui vendit, en l'année 1293, plusieurs cens à Robert III, comte de Clermont, dauphin d'Auvergne. Le comte le fit un de ses exécuteurs testamentaires, avec l'évêque de Clermont, l'abbé de Saint-André, l'abbé de la Chaise-Dieu, son frère, Guillaume Dauphin, chanoine de Clermont, le prieur des frères prêcheurs, le gardien des frères mineurs de Clermont, Hugues Dauphin, son oncle, le seigneur Guillaume de Breuil, chevalier, et Bernard de Saint-Nectaire, clerc. Ce testament est de l'an 1296. Réné épousa Alix de Montaigu-sur-Champeix, fille de Guérin de Montaigu et de Randane, dont il eut Atton, sieur de Saint-Floret, qui vivait en 1320. Ses successeurs ont pris de lui le surnom d'Atton. On le trouve nommé dans un des registres du parlement de l'an 1328, avec un grand nombre de seigneurs d'Auvergne, où il est appelé Atto de Santo Flore miles. Il se trouva présent, en 1353, au contrat de mariage de Gui, sieur de Latour, et de Marthe de Beaufort, nièce du pape Clément VI ; il se trouva aussi, en 1354, au contrat de mariage d'Amé Dauphin, fils puîné de Jean, comte de Clermont, dauphin d'Auvergne, avec Isabeau de Latour-d'Auvergne, fille de Bertrand, sieur de Latour, IVe du nom, et d'Isabeau de Lévis.

Voici la liste des possesseurs du château de Saint-Floret, que nous avons trouvée dans les notes de Dulaure, existantes à la bibliothèque de Clermont :

Réné, seigneur de Saint-Floret, est celui qui fit l'échange de Champeix avec le dauphin, comte de Clermont, qui lui donna Saint-Floret avec la vallée de Salines, en 1225.

Robert, son fils, seigneur de Saint-Floret, vendit beaucoup de cens et de rentes à Robert III, comte de Clermont, dauphin d'Auvergne, en 1293. Il épousa, comme nous l'avons dit plus haut, Alix de Montaigu.

Atton de Saint-Floret, son fils, vivait en 1320. Il fut père de:

Pierre Atton, seigneur de Saint-Floret, qui épousa Alix de Chaslus, fille de Hugues II, seigneur de Chaslus et de Marguerite de Marcenat. Ils vivaient vers l'an 1350, et eurent Atton, Jean, seigneur de Saint-Floret, qui continua la postérité, et Gabrielle Atton de Bellenave, femme de Jean Dupuy, seigneur de Vatant-en-Berry.

Atton Jean Ier, seigneur de Saint-Floret, vivait vers l'an 1400. Il épousa Antoinette de Chazeron, fille d'Oudinet, seigneur de Chazeron, et en eut:

Louis-Jean II, seigneur de Bellenave et de Saint-Floret, qui vivait sous Charles VIII, l'an 1496. Ce monarque lui fit épouser Magdeleine d'Anjou, fille naturelle de Jean d'Anjou, roi de Naples, marquis de Pont-à-Mousson, à laquelle il donna la ville de Montferrand pour sa dot. Le roi et la reine, Anne de Bretagne, assistèrent à ce mariage.

Louis-Jean III, fils du précédent, seigneur de Bellenave, de Saint-Floret, de Rambon et de Chirat. Il vivait en 1545, et épousa Magdeleine de Bréjoland-Montigny, dont il eut Joachim, seigneur de Bellenave, de Saint-Floret et de Rambon (peut-être de Rambeau), qui mourut sans enfants.

Gilbert-Jean de Bellenave, seigneur de Chirat, aumônier du roi, prieur de Saint-Vincent-de-Chantelle et abbé de Notre-Dame-du-Val. Il mourut l'an 1586. Son corps repose à Notre-Dame-du-Val.

Louis-Jean IVe, seigneur de Bellenave et de Saint-Floret, abbé de Notre-Dame-du-Val. Il mourut l'an 1592 et reçut les honneurs de la sépulture auprès de son frère Gilbert-Jean, à Notre-Dame-du-Val.

Charlotte de Bellenave fut mariée, l'an 1594, à Biaise Le Loup, seigneur de Pierre-Brune, de Mancton-sur-Cher, de Montfan, de Vernines, du Monteil, d'Esgurande et de Chavanon. Il était fils de Christophe Le Loup, seigneur de Pierre-Brune, et de Claude Malleret, dame de Digoine.

Louise de Bellenave, dame de Saint-Floret, qui a continué la succession des seigneurs de Saint-Floret.

Louise-Jeanne de Bellenave, dame de Saint-Floret, fut mariée, l'an 1594, à Réné Le Loup, seigneur de Digoine, du Chaslelet, d'Essaby et de Rambon. Il était frère de Biaise Le Loup, seigneur de Pierre-Brune, qui épousa, dans le même temps, Charlotte de Bellenave, sœur de Louise. De ce mariage ne sortit qu'une fille.

Françoise Le Loup de Bellenave, dame de Digoine, du Chastelet, de Saint-Floret et de Rambon, qui fut obligée, par sa mère, de porterie surnom et les armes de Bellenave. Son mariage eut lieu avec Pierre Loriol, seigneur de Geslan, de Corrobert et de Saint-André-les-Bouchers. Ce seigneur avait aussi pris le surnom et les armes de Bellenave-Saint-Floret. Il mourut à Paris l'an 1625, et laissa:

Paul de Loriol, seigneur de Saint-Floret, de Rambon, de Geslan, de Corrobertet de Saint-André-les-Bouchers ;

René de Loriol-Bellenave, seigneur de Digoine;

Louise de Loriol-Bellenave.

Dans les derniers temps, le château de Saint-Floret a fait partie du marquisat de Tourzel.

A l'époque des guerres de religion, il fut assiégé et pris par le célèbre d'Allègre, seigneur de Meillaud. M. Desparbesse, protestant, en était alors possesseur, et ne capitula qu'à des conditions avantageuses. Un autre des seigneurs a figuré dans les guerres que l'Auvergne a eu à soutenir contre les Anglais.

Source Tables historiques de l'Auvergne.

Château du 12e siècle contenant une grande salle carrée voûtée, dont les douze nervures se rencontrent sur une clef centrale sculptée. Les retombées des arcs sont supportées par des culots sculptés. Cette salle présente également des restes de peintures murales représentant la légende de Tristan et Iseult. La propriété du château (anciennement propriété de l'Etat, ministère de la culture) a été transférée à la commune par convention du 24 juillet 2007.

Source : Ministère de la culture.