Cathédrale Notre-Dame

Depuis l’origine du christianisme, la cathédrale de Clermont a été construite quatre fois.

Première Cathédrale

La première cathédrale fut élevée au milieu du IIIe siècle par saint Austremoine, premier apôtre de l’Auvergne, sur l’emplacement de la maison du sénateur Cassius, sénateur que notre premier évêque avait converti. On pense même que l'habitation de Cassius ne fut point détruite, mais qu’elle fut réparée pour servir aux usages religieux, puis consacrée à la sainte Vierge et à saint Laurent. On l'appela mater ecclesia, ecclesia beatæ Virginis ; elle a aussi porté le vocable de Saint-Austremoine.

Deuxième Cathédrale

Saint Namace, évêque de Clermont, entreprit, environ l’an 450, de reconstruire la cathédrale, bâtie par saint Austremoine. Quelques historiens ajoutent que ce fut sur le même emplacement que celle qui précède. Les dimensions du monument, élevé par Namace, sont parfaitement connues. Grégoire de Tours, qui écrivait un siècle après sa fondation, nous a laissé sa description ; au livre second de son Histoire, chapitre XVI, il en fait le plus bel éloge. Elle avait 150 pieds de long, 60 pieds de large et 50 pieds de haut, du pavé jusqu’à la voûte. Son plan général présentait une croix, terminée vers l'Orient par une abside circulaire accompagnée de deux cides très-élégantes. 42 fenêtres éclairaient ce temple chrétien, 70 colonnes décoraient le monument ; 8 portes permettaient d‘y entrer ; les parois du sanctuaire étaient revêtus de marbre en mosaïques ; il n'y avait qu'un seul autel. On pense que ces mosaïques provenaient du temple Wasso, détruit par Chronos, vers l'an 270, Namace mit 12 années pour achever cette cathédrale. Cet évêque, voulant y attirer le plus grand nombre de fidèles possible. envoya plusieurs prêtres à Bologne, en Italie, pour demander des reliques de saint Vital et de saint Agricole, qu’on venait d'y découvrir. La demande du saint évêque fut favorablement accueillie. Namace alla recevoir ces reliques avec la croix et la bannière à une grande distance de la ville. Les prêtres, qui les portaient, voulurent ouvrir la châsse, qui les renfermait, pour les faire voir, mais il ne voulut pas le permettre, alléguant qu’il aimait mieux croire que c’était véritablement des reliques de ces deux martyrs que de les voir, car bien heurceux ceux qui croient et ne cherchent point à voir Dieu, dit Grégoire de Tours, récompensa la foi de ce prélat par un miracle en empêchant qu’une grosse pluie, qui tomba peu après, ne mouillat ceux qui portaient ces reliques. Namace plaça ces précieux restes sur le maître autel de la nouvelle église, qu’il dédia avec grande solennité. Saint Agricole et saint Vital sont encore de nos jours les deux patrons de la cathédrale de notre ville, qui porte cependant le vocable de Notre-Dame, depuis la fin du XIIe siècle, ainsi que nous le dirons bientôt.

En 551, les hirondelles étaient si nombreuses dans la cathédrale que les ecclésiastiques, chargés de la desservir, se réunirent en conseil et prirent une délibération pour les chasser.

Depuis la dédicace, faite par saint Namace au milieu du Ve siècle, la cathédrale fut souvent désignée sous le vocable de saint Vital et saint Agricole. Elle portait le nom de saint Laurent du temps de saint Bonnet en 689. L’armée du roi Pépin, qui incendie la ville de Clermont, en 761, détruisit de fond en comble le monument élevé par l’évêque Namace. Pendant plus de deux siècles, les fidèles furent privés d’église métropolitaine.

Troisième Cathédrale

L’évêque Arnaud fut le premier qui entreprit de rétablir la cathédrale renversée par le roi Pépin en 761. Il en posa la première pierre en 937. Neuf ans plus tard. la dédicace en fut faite par l’évêque Etienne II avec grande solennité. Cet événement eut lieu le 2 juin 946. Le monument qui, d’après une tradition, offrait le plan de l'église de N.-D. du Port, était d‘un style si élégant pour l’époque, que le roi Robert-le-Pieux voulut, en 1010, qu'on le prit pour modèle de celui qu’il faisait construire à Orléans en l’honneur de saint Aignan. Nous avons des indices certains du style et de la structure de la cathédrale élevée par l'évêque Arnaud. Les deux tours romanes, situées à l'ouest de la cathédrale actuelle, tours qui faisaient partie de cet édifice du Xe siècle, n'ont été abattues qu’en 1852 ; les murs romans de la partie nord—ouest et les 4 chapelles d'une crypte, trouvée sous le chœur, en 1855, sont de précieux jalons pour reconstruire le plan de l’ancien monument. Cette cathédrale a du servir de type aux églises romanes de l’Auvergne, à cette école arverno—byzantine, comme on la désigne, qui a élevé un si grand nombre d’édifices religieux, dont quelques-uns entre autres les églises de Saint-Paul d'Issoire, de N.-D. du Port, de Saint-Nectaire, etc., existent encore.

En 950 environ, l'auteur anonyme du manuscrit intitulé De sanctis ecclesiis appelle la cathédrale damas matris ecclesiæ (la maison de la mère église). Elle renfermait alors sept autels, dédiés à sainte Marie, saint Agricole et saint Vital, sainte Croix, saint Gervais, saint Jean-Baptiste, saint Julien, martyr, et au saint Ange (saint Michel, selon Savaron). Des chartes de 1096, 1103, qualifient cette cathédrale de « la mère église » ; Hilgald, qui en fait mention au sujet de l’église de Saint-Aignan d'Orléans en 1010, l’appelle l'église de Ste-Marie, l’église de St-Agricole et de St-Vital de Clermont. Le titre de St-Laurent n’était cependant pas abandonné en 976, mais ceux de Ste-Marie, de St-Agricole et de St-Vital se trouvent plus souvent postérieurement (en 1021, 1036, 1040, 1076 et 1100 par exemple).

Au XIIIe siècle, la cathédrale de Clermont était très-souvent désignée sous le titre d'église de Clermont. Cette qualification persista jusqu'à la fin du XVIIe siècle.

Audigier prétend que le titre de Notre-Dame, sous lequel est mentionné la cathédrale de Clermont, remonte à l’évêque Robert d'Auvergne (1195-1227) qui, sous l'impulsion de Robert, abbé de Mont, érigea, dans la même basilique, une chapelle en l’honneur de la Vierge, et enferma, dit cet historien, des cheveux de Marie dans une riche image qu’il fit faire ; dès lors, la cathédrale fut appelée église Notre-Dame de Clermont. Ce titre parait déjà, quoi qu’en dise Audigier, dès l’année 1189 ; mais il devint fort en usage en l’année 1200. La statue de Notre-Dame-de-Grâce, qui était en grande vénération sur l’un des trumeaux du portail méridional de cette basilique, dés le milieu du XIVe siècle, fit que bientôt le titre de Notre-Dame-de-Grâce devint celui de la cathédrale, titre que ce monument portait encore en 1571. De nos jours, la fête de Notre-Dame de l’Assomption (15 août) est celle de la basilique dont nous écrivons l’histoire.

Quatrième Cathédrale (cathédrale actuelle)

Papire Masson rapporte à tort l’origine de la cathédrale actuelle au pape Urbain II, qui assista à la prédication de la première croisade à Clermont en 1095. Les historiens Audigier et Dufraisse prêtent mal à propos à ce pontife l'action d’avoir érigé ce monument avec une partie des fonds de la croisade. C'est au milieu du XIIIe siècle que furent jetés les fondements de cet édifice remarquable. Notre cathédrale a été commencée, en 1248, sous l’épiscopat d’Hugues de la Tour, 6Ier évêque de Clermont, qui en posa la première pierre avant son départ pour la croisade. Il est digne de remarque que les cathédrales de Clermont, de Limoges et de Narbonne ont été entreprises au XIIIe siècle, presque à la même époque. Ces trois villes, stimulées sans doute par la foi profonde, qui se traduisait par la croisade entreprise par le roi Louis IX, mettaient à bas leurs cathédrales romanes, fières d’élever un temple plus beau et plus vaste. On remarque, dit M. Viollet le Duc dans son Dictionnaire d’architecture si apprécié, un plan à peu près identique pour les cathédrales de ces trois villes, ce qui fait penser que l’œuvre fut guidée, peut-être, par le même maître. S’il faut en croire une tradition, saint Louis aurait donné pour cette construction la somme de 12,000 livres, représentant une somme égale à la dot de ses filles ou 1,320,000 francs de notre monnaie. On ajoute que ce fut au passage du saint roi à Clermont, en 1251, que s’accomplit cet acte de générosité à son retour de la terre sainte, mais plusieurs écrivains, qui se sont occupés de notre cathédrale, remarquent avec raison que cette assertion est dénuée de fondement, car, lors de cette donation présumée, le trésor était épuisé par les malheureux résultats de la croisade. Loin de donner une somme si importante, saint Louis se vit au contraire dans la nécessité de percevoir son droit de gîte sur la ville de Clermont, lors de son passage ; ce droit s’éleva à 120 livres et 100 sens.

Il faut rapporter l'honneur d’avoir fourni les premiers fonds nécessaires à ce monument à l’évêque Hugues de la Tour, à son successeur Guy de la Tour et aux chanoines de la cathédrale qui, en ce temps la, étaient fils puinés des plus riches et des plus illustres maisons. L’évêque et les chanoines s'adressèrent à un architecte, que son œuvre nous permet de qualifier célèbre et dont le nom mérite de passer à la postérité. Cet architecte fut Jean des Champs (Joannes de Campis). Il dressa le plan de notre cathédrale et mourut en 1280. Dufraisse et Delarbre nous ont conservé l’inscription de son tombeau. En l’année 1400, on retrouva la pierre tumulaire de cet artiste. Elle était placée sous le portail septentrional, désigné sous le nom de Notre-Dame-de-Grâce. Là, se lisait, en lettres de plomb, une inscription en caractères gothiques, rappelant que près de Jean des Champs reposaient sa femme, nommée Marie, et leurs enfants. Cette inscription portait que la cathédrale fut commencée en 1248.

Une bulle, adressée le 9 septembre 1263 par Urbain IV à tous les archevêques, évêques et prélats du royaume et promettant des indulgences à tous les ecclésiastiques qui viendraient en aide à la construction de notre cathédrale, contribua à procurer de nouveaux fonds. Déjà, l’année précédente (1262), Robert Ier, dauphin d'Auvergue, avait donné 20 livres à cette intention. Une quête générale eut lieu en 1266. Malgré la bulle de 1263 et les quêtes, malgré les donations nombreuses en argent que ne manquaient jamais de faire par testament tous les chanoines, prieurs, abbés, archiprêtres, curés ou ecclésiastiques du diocèse de Clermont, un monument aussi important, demandait un espace de temps considérable pour son achèvement. Le palais épiscopal était adjacent à la cathédrale. En 1273, l’évêque Guy de la Tour céda une partie de ce palais, nécessaire à l'exécution du plan de Jean des Champs, au prix de 300 livres monnaie de Clermont (environ 30.000 francs). La même année (1273), l’évêque, qui précède, eut permission d’appuyer son hôtel épiscopal sur la cathédrale, à condition de ne pas boucher les jours du lieu saint.

En 1286, le chœur de la cathédrale était presque achevé. Simon de Beaulieu, archevêque de Bourges, faisant la visite des diocèses suffragants de son archevêché, y fut reçu avec tous les honneurs dus à son rang. Il arriva à Clermont le mercredi saint ; fit son entrée dans la grande église (la cathédrale), le lendemain, sous le poêle ; prêcha en latin ; fit ensuite prêcher en français ; bénit l'eau, le samedi saint, et officia pontificalement le jour de Pâques.

En 1288, une indulgence d'un an et quarante jours, accordée par le Pape Nicolas IV à ceux qui visiteront la cathédrale les jours de fêtes de la sainte Vierge, attira dans cette église un grand nombre de pèlerins, qui y portèrent leur aumône.

L'évêque Aubert Aycelin adresse, en 1311, un mandement à tous les archiprêtres et curés de son diocèse, les exhortant à prier leurs paroissiens de contribuer de leurs biens à la construction de la cathédrale. Le milieu du XIVe siècle s’approchait ; l'église métropolitaine, commencée en 1248, n‘était pas encore consacrée. Certains travaux inachevés furent poussés avec vigueur. Lorsque la nef parut en état de recevoir les fidèles, la dédicace du monument fut faite solennellement en 1341, selon l’historien Audigier, par l’évêque Etienne Aubert. En 1344, les travaux furent continués, grâce à une nouvelle bulle accordée par le pape Clément VI. Ces travaux furent suspendus bientôt (en 1346). lorsque commencèrent les guerres entre la France et l’Angleterre. qui nécessitèrent la réparation des murailles de la ville.

Source : Histoire de la ville de Clermont-Ferrand par Ambroise Tardieu 1870.

Voir aussi Cathédrale en architecture.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 102544
  • item : Cathédrale Notre-Dame
  • Localisation :
    • 63
    • Clermont-Ferrand
  • Code INSEE commune : 63113
  • Code postal de la commune : 63000
  • Ordre dans la liste : 16
  • Nom commun de la construction :
    • La dénomination principale pour cette construction est : cathédrale
  • Etat :
    • L'état actuel de cette construction ne nous est pas connue.

Dates et époques

  • Périodes de construction :
    • Nous n'avons aucune informlation sur les périodes de constructions de cet édifice.
  • Date de protection : 1862 : classé MH

Construction, architecture et style

  • Materiaux:
    • non communiqué
  • Couverture :
    • non communiqué
  • Materiaux (de couverture) :
    • non communiqué
  • Autre a propos de la couverture :
    • non communiqué
  • Etages :
    • non communiqué
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice :
    • non communiqué
  • Ornementation :
    • non communiqué
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • non communiqué

Monument et histoire du lieu

  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Parties constituantes :
    • non communiqué
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : cathédrale notre-dame type classement par liste de 1862 1992
  • Observations : 18 04 1914 (arrêté).
  • Référence Mérimée : PA00091979

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