Eglise

Après avoir dépassé Baincthun, la route de Desvres traverse la forêt de Boulogne dans sa plus grande longueur. Elle laisse ensuite à gauche, au sortir de la forêt, Wirwignes, d'où un bon chemin conduit à Cremarest, joli village, bâti sur la rive droite de la Liane, en face de la forêt de Desvres, qui domine la rive gauche.

L'église de Cremarest offre des parties très-anciennes; le chœur est séparé des chapelles latérales par des arcades du XIVe siècle, reposant sur des colonnes sans chapiteaux mais ornées de plates-bandes sculptées (feuillages, animaux fantastiques, fleurs de lis, etc.)

Du haut de la tour, on découvre une vue magnifique.

L'église de ce village était autrefois remarquable par la chapelle de Notre-Dame-de-Grâce, que les marins y avaient fait élever long-temps avant l'an 1300, et où accouraient tous les peuples d'alentour. Elle fut ruinée en 1544 Par les Anglais, lors de la prise de Boulogne.

Nous voyons, en effet, une description caractéristique dans l'Histoire de N-D de Boulogne de Antoine le Roy  (1682) qui confirme cette source :

Les Mariniers de la côte Boulenoise, qui ont toujours ressenti des effets singuliers de la protection de la Sainte-Vierge, ainsi que nous le remarquerons ailleurs, élevèrent à son honneur une belle Chapelle dans l'Eglise de Nostre-Dame de Cremarest, & y mirent une Image de la mesme figure que celle de Boulogne, où ils alloient rendre leurs vœux avec beaucoup de religion, & où chaque Maistre de Navire estoit obligé d'entretenir un Cierge. Il y avoit dans cette Chapelle une célèbre Confrérie, & il s'y est fait quantité de miracles, particulièrement en faveur des enfans morts sans Baptême, ainsi qu'on le peut voir dans un registre de l'Eglise, qui commence environ l'an 1400 sous le titre d' "Enfans receus à grace".

Plusieurs personnes de qualité, par une loüable emulation ont donné de leurs biens & de leurs terres à cette Chapelle, pour y entretenir le service Divin, comme on le voit encore dans un autre registre, où il y a de ces legs pieux dés l'an 1300.

Cette Chapelle a subsisté, & la devotion s'y est maintenue dans toute sa vigueur, jusqu'à la prise de Boulogne par les Anglois, qui ruinèrent la pluspart des lieux saints, & s'efforcèrent, autant qu'ils purent, d'abolir principalement le culte de la Sainte-Vierge dans toute l'étendue de ce païs.

(ndw : graphie proche de l'original de 1682)

Divers

Eglise dont la tour fortifiée a été élevée de 1518 à 1520 et découronnée depuis d'un étage.

Plusieurs clochers aux murs épais, aux baies rares et étroites, pouvaient résister à. l'attaque de bandes armées (Audembert (détruit), Crémarest (1518-1520), Dannes (fin du xve ou début du XVIe siècle), Élinghen (commune de Ferques, tour du milieu du XIIe siècle remaniée au XVe), Longueville, Lottinghem (probablement vers 1611), Parenty, Tingry (détruit), Wirwignes (étage daté de 1617). Archères ou coulevrinières à Élinghen, Longueville et Tingry. L'ancien clocher de Ferques avait l'air d'un donjon : c'était une tour carrée aux murs épais, percés d'archères et d'une canonnière, et terminée en terrasse ; l'unique porte mettait en communication le premier étage de la tour et les combles de la nef.)

On en rendait parfois l'accès malaisé (Ferques. A Audembert, le rez-de-chaussée ne s'ouvrait que sur la nef. A Lottinghem, on montait au premier étage par une échelle amovible reposant sur le dallage de l'église).

Aux étages, une pièce renfermait une cheminée qui servait à la fabrication de certains projectiles (Crémarest, Dannes, Lottinghem, Wirwignes, ...).

Durant les temps troublés des guerres de religion, on a également fortifié le temple protestant de Liembrune où une tourelle d'angle servait à la fois de clocher et d'organe défensif.