Saint-Nicolas (place Dalton, basse ville) présente une façade fort triste (XVIIIe siècle), en pierre, d'un style douteux, surmontée d'un fronton renfermant l'horloge et s'appuyant sur deux volutes. Cette façade n'est percée que d'une seule baie en arc surbaissé, servant de porte. Au-dessus de la croisée, s'élève une petite tour carrée à baies ogivales accouplées, et surmontée d'une flèche octogonale couverte en ardoise (XVIIe siècle).
Contre le bas côté septentrional s'appuient de petites boutiques en bois ornementé et une fontaine ou château d'eau. Le chevet est flanqué d'un corps de garde, au nord, et d'un petit bâtiment renfermant le poids public, au sud. L'intérieur de l'église date de plusieurs époques : les nefs et leurs voûtes en plein cintre ont été reconstruites en 1775; le chœur et les chapelles terminales des bas côtés appartiennent au style ogival du commencement du XVe siècle; mais l'architecture romane du XIIe siècle a laissé quelques traces dans les chapiteaux et les moulures des arcs d'ouverture de ces mêmes chapelles, ainsi qu'au centre du transept. Les colonnes du chœur et des chapelles offrent pour chapiteaux des couronnes fleurdelisées qui font attribuer cette partie de l'édifice au duc Jean de Berry, oncle de Charles VI. Le chœur, qui se termine par une abside à cinq pans, est orné, comme les chapelles du Sacré-Cœur (à droite) et de la Vierge (à gauche), de boiseries en chêne, dans le style grec.
On y remarque, en outre, six statues de saints avec dais sculptés; des vitraux représentant la vie de saint Nicolas, et, dans les chapelles, plusieurs ex-voto de différente nature. Les transepts renferment, au-dessus des portes latérales, des tribunes en charpente, à deux étages, d'un effet fort disgracieux. Au-dessus des arcades de la nef, des peintures sur fond d'or, sans caractère, de M. Pinelli, représentent les douze Apôtres. Nous signalerons enfin, dans le collatéral de droite, un sarcophage en bois peint, accompagné d'une inscription à la mémoire de l'amiral Bruix, et, dans le collatéral de gauche, un affreux calvaire peint en vert sur la muraille.
Source : De Paris à Boulogne par Eugène Pénel 1866.