photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies
Sous Louis XIV, on ne jouait ouvertement qu’à la Cour à des jeux d’argent, mais une véritable fièvre de jeu se répandit, en même temps que l’agiotage, sous la Régence ; les ordonnances interdisant le jeu public étaient devenues caduques, et la police, souvent complice, avait accordé des licences à des tripots comme l’Hôtel de Transylvanie.
A partir du 16 avril 1722, les pouvoirs publics autorisèrent à Paris huit maisons de jeu moyennant un forfait de 200000 livres à verser aux pauvres. La tricherie au jeu, pourvu qu’elle ne fût pas découverte, était admise par les moeurs indulgentes du temps. Lire notamment les Mémoire du Compte de Gramont, d’Hamilton, passim, et les Mémoire: de Mme Staal-Delaunay, qui raconte que la duchesse de la Ferté trichait quand elle jouait avec ses fournisseurs et ses domestiques. On sait que le banquier Law avait été expulsé pour sa malhonnêteté au jeu lors de son premier séjour à Paris.
L’Hôtel de Transylvanie existe encore à l’angle de la rue Bonaparte et du quai Malaquais. Son propriétaire, François Rakoczi II, prince de Transylvanie, qui habitait en France depuis 1713 (Voir L. Mouton, L’Hôtel de Transylvanie) y avait installé un tripot très fréquenté des « gens d’épée ».
Source : citation tirée de l'ouvrage de l'abbé Prévost Histoire du Chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut 1942.