photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies
Lancé dès 1930 auprès des architectes Blavette et Gélis, le projet de couvent est approuvé en 1933, Hulot remplaçant Blavette, décédé. La chapelle est inauguré en 1936. L'édifice de brique se compose d'une partie ouverte au public, comprenant la chapelle et les parloirs, et le couvent proprement dit, comprenant les cellules et les lieux de vie collective. Les bâtiments entourent une cour jardin sur trois côtés, avec des galeries formant cloître.
La chapelle se compose d'une nef unique flanquée de sept chapelles latérales. Les verrières du choeur et des chapelles latérales, réalisées entre 1936 et 1947, sont d'André Pierre et Pierre Villette. Les quatorze verrières de la nef et quatre du choeur sont dues à Claude Malespine.
Source : Ministère de la culture.
Trois hommes bien divers, Raymond VI, Simon de Montfort et saint François d'Assise, représentent, au commencement du XIIIe siècle, les trois grandes tendances qui se partageaient alors les esprits.
Raymond VI, comte de Toulouse, est le novateur téméraire qui ne sait pas s'appuyer sur le sentiment moral et religieux. Il s'était engagé par légèreté plus que par conviction dans l'hérésie des albigeois, erreur d'autant plus dangereuse qu'elle invoquait sans le comprendre le dogme de la fraternité évangélique, et qu'elle la compromettait par des applications follement anarchiques. Brave, généreux, accessible à la pitié, mais incapable de discipline et de réflexion, dissimulé à la fois et inconstant, perdu de mœurs, ardent au mal comme au bien, le comte de Toulouse avait tous les vices et toutes les qualités de la secte nouvelle ; il en fut le héros : héros de roman, toutefois. Car son histoire devait ressembler à son caractère. On le vit successivement suivre ses futurs ennemis dans une croisade contre ses peuples, s'irriter contre le légat et le faire assassiner, aller à Rome et se jeter aux genoux du pape Innocent III ; puis, par un retour soudain, flatter de nouveau, à son retour en Languedoc, les passions albigeoises ; et enfin, après tant de contradictions singulières, attirer sur sa tête une guerre inégale. Après avoir perdu ses États dans cette lutte qui mit aux prises la moitié de la France contre l'autre, il les reconquit en aventurier, et était sur le point de les reperdre lorsqu'il mourut. Singulière destinée, pleine de larmes et de plaisirs effrénés, de triomphes et de fuites, de vices honteux et de vertus éclatantes, et où l'on trouve tout, excepté des convictions fermes et nettes, qui donnent seules l'esprit de sagesse et de conduite.
Simon de Montfort est précisément le contraire de Raymond VI. C'est l'homme qui résiste par les moyens les plus odieux aux besoins et aux aspirations des peuples. Sa jeunesse a été souillée de débauches ; plus tard, il s'est repenti, et impitoyable envers lui-même, plus impitoyable encore envers les autres, il hait l'humanité à cause des vices dont il se sent capable, et il éprouve une volupté secrète, après l'avoir châtiée en lui, à se châtier en elle. II vénère le christianisme, non parce qu'il est la source de la vie morale, mais parce qu'il y voit un principe d'immobilité et de mort. Le sacrifice est tout à ses yeux, la charité n'est rien ; et il est persuadé que les supplices sont pour un peuple le seul moyen efficace de supplier le ciel. Aussi, après avoir fait partie de l'expédition de 1204 contre les infidèles, il provoque une croisade intérieure contre la France méridionale ; et, lorsqu'il en est devenu le chef, sa règle est de n'épargner personne, ni innocents, ni coupables : « Dieu saura bien reconnaître les siens ! » Il chasse sans pitié Raymond VI de ses États, et, lorsque les habitants de Toulouse, exaspérés par sa sombre tyrannie, viennent assiéger son palais et lui redemander leurs parents, leurs amis, détenus dans ses forteresses, il sourit, leur répond qu'ils aient d'abord à déposer leurs armes, puis leur promet de leur rendre les prisonniers : en effet, incapable d'un parjure, il les leur rend, mais décapités. Du reste, ce conquérant, si convaincu qu'on ne conserverait la religion et la société que par une répression impitoyable, ne conserva pas le petit empire qu'il s'était fait par les armes. Chassé de Toulouse indignée, il ne put la reprendre, et l'homme de sang mourut d'une mort sanglante, sous les murs de la ville qu'il avait plongée dans le deuil. À quelque temps de là, sa famille, après avoir remué l'Angleterre et la France et versé des flots de sang au nom du Christ, s'éteignit misérablement dans l'indignation publique, en souillant les autels du Christ par un meurtre abominable.
Tels furent Simon de Montfort et Raymond VI ; mais à côté de ces deux princes rivaux, qui remplissent de leurs querelles leur siècle et l'Europe, se trouve un fils de marchand, un simple bourgeois d'Assise, qui n'est ni avec les novateurs téméraires, ni avec la répression impitoyable, et contribue pour sa grande part à apaiser les troubles civils. Il n'a pas à sa disposition un seul soldat, et cependant, tandis que Raymond VI et Montfort meurent sans laisser de race après eux, il fonde un véritable empire, car il fonde un ordre religieux qui partagea avec les dominicains, pendant trois cents ans, le gouvernement moral et intellectuel du monde catholique. Ce fils de marchand, qui voulait, comme les albigeois, plus de fraternité et d'unité parmi les hommes, mais qui les voulait dans le sens de l'Évangile, qui aimait, comme Montfort, l'orthodoxie et l'ordre, mais qui ne prétendait pas les établir par le massacre et l'incendie ; cet homme de la conciliation et de la paix, c'est un saint, c'est saint François d'Assise. L'ordre des frères mineurs ou des franciscains qu'il fonda est resté pendant tout le moyen âge fidèle à l'esprit de son institution ; son rôle, dans la science, dans la philosophie, dans la politique, dans la littérature, fut de prendre aux novateurs tout ce que leurs idées avaient de légitime, et de les féconder par le sentiment religieux.
Source : Saint François d'Assise et les franciscains (1182-1226) par Frédéric Morin.
photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies
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