photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies
Créée sur les rives de la Bièvre en 1662 par Colbert, la manufacture des Gobelins regroupe aujourd'hui trois établissements distincts :
La chapelle, construite par Jacques V Gabriel, date de 1723 (actuellement désaffectée).
En 1870, de nouvelles constructions sont réalisées par l'architecte François Chabrol et, après l'incendie provoqué par les Communards, les architectes Camille-Jean Formigé et Léon Jaussely réalisent en 1912 le bâtiment du musée qui borde l'avenue.
Les cariatides en façade de cet édifice sont dues à Jean-Antoine Injalbert, le haut-relief qui les surmonte étant signé de Paul Landowski. L'ensemble du site, lié aux politiques artistiques et économiques de Louis XIV, a conservé son calme et sa cohérence interne.
La statue de Colbert est due à Jean-Paul Aube (1894) et celle de Charles Le Brun, premier directeur de la manufacture de 1663 à 1690, à Henri Cordier (1904) .
Source : Ministère de la culture
Après avoir été de la Trinité aux Jésuites, des Jésuites au palais des Tournelles, puis à la place Royale ; puis après s'être dispersée un peu partout, même au Louvre, la fabrique des tapisseries de Flandre finit par s'établir en 1630, sous Louis XIII, dans un lieu qu'elle n'a plus quitté depuis, dans la maison des Gobelins (M. Francisque Michel, croit pouvoir faire remonter jusqu'à l'année 1603 l'établissement aux Gobelins de la fabrique des tapisseries de Flandre. Cette date est donnée par la Chronologie septéizaire ; mais la précision des renseignements ci-dessus montre qu'il y a une erreur manifeste). Cette maison des Gobelins avait été fondée au quinzième siècle par une famille dont Reims et la Hollande réclament l'origine, et qui y avait établi un atelier de teinture sur la Bièvre. Soit. grâce au mérite de leurs procédés, soit grâce à la vertu des eaux de la Bièvre, leurs teintures, surtout celles en écarlate, ne tardèrent point à jouir d'une grande réputation, qui fut partagée par la rivière, ainsi que l'attestent plusieurs écrits du temps.
Lors de l'établissement des ateliers aux Gobelins, ceux-ci étaient dirigés par Charles de Comans et Raphaël de la Planche, fils des tapissiers flamands que Henri IV avait établis aux Tournelles en 1607. Mais au bout de quelque temps les deux associés se séparèrent, et R. de la Planche s'établit au faubourg Saint-Germain : les Comans restèrent aux Gobelins, où Jean Jans était venu d'Oudenarde, en 1650, leur apporter le secours de son habileté. En 1654, ce dernier était nommé, par Louis XIV, tapissier du roi.
Un troisième atelier était pendant ce temps créé dans le jardin des Tuileries, le long du quai, en faveur de Pierre et Jean Lefebvre, père et fils, « tapissiers hautelissiers, » appelés d'Italie dès l'année 1642, et logés au Louvre où ils avaient eu d'abord leurs ateliers, en compagnie d'autres ouvriers de même genre.
Ainsi quatre établissements différents, pour le moins, affectés à la fabrication des tapisseries de haute lisse, travaillaient pour le roi au milieu du dix-septième siècle, c'étaient celui des Gobelins, celui du faubourg Saint-Germain, celui des Tuileries et ceux du Louvre.
Pendant la minorité de Louis XIII on fabriqua encore la tenture d'Artémise ; mais cette fois c'est la reine Marie de Médicis qui remplaçait Catherine de Médicis dans cette histoire allégorique d'un jeune roi élevé sous les yeux de sa mère ; puis Simon Vouet, Fouquières, Michel Corneille le père, et peut-être Poussin, fournirent les dessins des tapisseries exécutées depuis. Il exista, en effet, une tapisserie des Sacrements, et l'on connaît une lettre où le Poussin parle (en 1640) de tableaux pour les tapisseries royales.
Il existait encore un dernier établissement dont le nom n'est pas moins célèbre que celui des Gobelins, c'est celui de la Savonnerie. Mais là c'étaient des tapis de pied et des ameublements que l'on fabriquait. La création de ce genre d'industrie remontait à Henri IV.
En même temps qu'il établissait la fabrique des tapis « a la façon de Flandre », ce roi favorisait celle des tapis de Turquie, quérins (du Caire?) et persiens, et autres de nouvelle invention, embellis de diverses figures d'animaux et personnages jusqu'ici inconnues.
C'est à un certain Jehan Fortier que des privilèges, à peu près semblables à ceux qui avaient été accordés aux ouvriers flamands, furent octroyés en 1604. Cependant on trouve pendant la même année qu'un nommé Pierre du Pont est établi au Louvre avec la qualité de tapissier ordinaire en tapis de Turquie et façon du Levant. Ces tapis ne doivent être autres que les imitations des tapis d'0rient, c'est-à-dire des tapis veloutés.
Ce Pierre du Pont, que le roi visita plusieurs fois tandis qu'il fabriquait plusieurs pièces d'ameublement, sollicitait la création d'une fabrique pour toute la France, a pour empêcher le transport de l'or et de l'argent qui se fait hors du pays, par le trafic continuel des dites étoffes, et, par ainsi, enrichir la patrie et faire travailler une infinité de fainéants et de vagabonds.
Ce fut sous Louis XIII, en 1627, que Pierre du Pont, associé avec Simon Lourdet, un de ses apprentis, obtint d'un arrêt du conseil l'établissement d'une « manufacture de toutes sortes de tapis et autres ameublements et ouvrages du Levant, en or, argent, soie, laine, pour dix-huit années. »
Ses apprentis étaient cent enfants pauvres déjà entretenus par les hôpitaux, et logés dans la maison de la Savonnerie, près Chaillot, créée en 1615 par Marie de Médicis.
Au bout de six ans ils obtenaient le droit de maîtrise, sans frais et sans faire de chefs-d'oeuvre. Quant aux entrepreneurs, outre la pension qu'ils recevaient, ils étaient ennoblis et déclarés « domestiques et commençaux de la maison du roi », comme l'avaient été tous ceux auxquels les rois avaient accordé des patentes de création de manufactures.
Cet arrêt du conseil, comme presque tous les actes de concession antérieurs, n'est que la régularisation de faits déjà accomplis ; car depuis plusieurs années la fabrique des tapis était établie à la Savonnerie, quoique Pierre du Pont ait continué de résider au Louvre. Parmi les oeuvres que produisit alors la Savonnerie, il faut compter un tapis en quatre-vingt-douze pièces qui garnissait le sol de la galerie du Louvre. Des armoiries, des trophées, des figures allégoriques se détachant sur des fonds diversement colorés, formaient leur principale ornementation.
Ce fut en 1662 que Louis XIV et Colbert réunirent aux Gobelins tous les ouvriers travaillant pour le souverain, que nous avons vus dispersés dans tant d'endroits de Paris. Aux tapissiers qui y étaient déjà on adjoignit des brodeurs, des orfèvres, des fondeurs, graveurs, lapidaires, ébénistes et teinturiers, de sorte que l'établissement prit le nom de a Manufacture royale des meubles de la couronne.
Dès l'année 1663, Charles Le Brun fut nommé directeur ; mais ce n'est qu'en 1667 que fut publié l'édit de fondation qui reproduit en partie les privilèges déjà accordés aux tapissiers du roi par les prédécesseurs de Louis XIV.
Source : Notice historique sur les manufactures impériales par Manufacture nationale de tapisserie des Gobelins 1861.
photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies
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