photo : Grand Titus
Courboyer, près de Nocé, est un très-curieux petit château ou plutôt un simple logis ou manoir. Le plan de cette charmante construction est un carré long flanqué aux angles par quatre tourelles en encorbellement; au milieu des deux faces principales, deux tours l'une ronde, l'autre octogonale renfermant l'escalier, font saillie sur les murs du bâtiment. Une petite chapelle isolée dans le style du XVe siècle dépendait du château.
Source : Architecture civile et domestique au moyen âge et à la renaissance par Aymar Verdier, François Cattois 1857.
Bientôt les voitures s'arrêtent; un chemin pierreux nous conduit au logis converti en ferme. Mais la plupart des excursionnistes prennent à travers champs pour mieux admirer l'ensemble de cette belle habitation des XVe et XVIe siècles.
Elle a déjà été visitée en détail par la Société lors de sa première excursion en 1900. Nous n'en donnerons donc pas la description que l'on trouvera au Bulletin de la Société (Tomes IX, 1890, 465 et XIX, 1900, 341), dans deux articles fort intéressants dus à la plume du châtelain de Saint-Hilaire-des-Noyers, qui est là presque chez lui.
Rappelons seulement que Courboyer a appartenu aux maisons de Courboyer, de Pluviers (XVIe siècle), de Fontenay (XVIIe siècle), de Pilliers (XVIIIe siècle), de Barville, sieurs de Nocé (XVIIIe siècle), de Mésenge, de Romanet de Beaune (XIXe siècle). C'est aujourd'hui la propriété de M. Guimond.
Comme beaucoup des excursionnistes d'aujourd'hui n'étaient pas là il y a six ans, on visite en détail le vieux manoir d'ailleurs conservé en bon état.
La chapelle seule, qui date de 1500, déjà bien triste lors de notre dernière visite, a subi de nouvelles dégradations. Les crevasses des murs se sont élargies, les meneaux des fenêtres manquent en partie. A l'intérieur, c'est plus triste encore, les peintures à fresque ont presque disparu. Un plancher grossier a coupé la chapelle à mi-hauteur ; en haut, du foin ; en bas, des animaux.
Pauvre chapelle, puisses-tu avoir un jour, comme la vieille église de Saint-Hilaire, la chance de rencontrer un ami intelligent qui te rende à ta primitive destination !
Source : Bulletin (Société historique et archéologique de l'Orne) 1907
Cliché : de M. de Cènival.