photo : pierre bastien
Saint Chrysole, fut de ceux qui répandirent leur sang dans les dernières années de la dixième persécution. La paix fut en effet rendue à l'église par Constantin, en 312, c'est-à-dire peu de temps après.
Avant de relater tout ce qui a rapport à notre célèbre Patron, disons un mot de l'origine de Comines : D'après une tradition généralement répandue dans ces contrées, le nom de Comines, Comen, viendrait de saint Chrysole. Ce serait le mot habituel qu'il aurait adressé à nos pères idolâtres, en les exhortant à venir l'entendre parler des choses de Dieu et de leur salut; Comen, comen; venez, venez. On dit aussi que saint Chrysole, revenant de Verlinghem, aurait été reçu avec toutes les marques de vénération, par les habitants du lieu où il se tenait ordinairement, et qu'il avait choisi pour recevoir sa sépulture; ils l'accueillirent par ces paroles : Comen, comen, qui, dans toutes les langues du Nord, veut dire : Venez donc.
Jacques Marchant, au rapport de Buzelin, prétendait que le nom de Comines venait d'un Comius Regulus Atrebalium, que César a loué dans ses commentaires, et à qui il donna ce pays qui aurait reçu son nom.
Adrien Schriest affirme qu'on lisait dans ces mêmes commentaires: Cominium, Comines; mais ce mot ne se rencontre pas dans la relation des guerres de César. S'il nous est permis d'émettre ici notre opinion , nous dirons que Comines existait avant l'arrivée de saint Chrysole, puisqu'il choisit ce lieu pour prêcher la Foi.
Quoiqu'il en soit de son origine, Comines est regardé comme une des plus anciennes villes de la Flandre, et dès le IIIe siècle, elle fut le centre des prédications évangéliques.
Source : Annales religieuses de la ville de Comines par C. H. Derveaux 1856
Dans le premier projet, le plan de l'église Saint-Chrysole était en croix grecque mais par raison d'économie le transept fut supprimé. Dans la réalisation, la courte nef à deux bas-côtés, précédée d'un narthex, est suivie d'un vaste espace de plan carré, couvert par une coupole nervurée octogonale. Le choeur est prolongé par la chapelle de la Vierge, flanquée de part et d'autre de deux annexes, la "salle des catéchèses" et la "sacristie des messes". Le clocher, relié par une galerie au narthex, occupe l'emplacement de l'ancien beffroi. En face, au nord, est située hors-oeuvre la chapelle des fonts-baptismaux. L'église est constituée d'une simple ossature de béton armé avec un remplissage de briques et de parpaings de ciment coloré. Un toit en terrasse couvre la nef et la coupole est surmontée d'un dôme polygonal. La nef est voûtée par un système d'arcs en chaînette. Un goût pour la polychromie est affiché par les deux architectes qui incluent des références à l'architecture islamique d'Asie centrale et arabo-andalouse pour le portail et le dôme. La grande cohérence du bâtiment, héritier du courant rationaliste, se révèle par la parfaite adéquation entre l'élévation extérieure et la limpidité distributive de l'intérieur.
A l'origine, l'église paroissiale de Comines, construite à l'emplacement d'un autel dédié à saint Pierre qui aurait été élevé par saint Chrysole au VIe siècle, portait le vocable de Saint-Pierre. C'est seulement après la Révolution que le vocable de Saint-Chrysole s'imposa. L'église de cette commune frontalière fut entièrement détruite durant la première guerre mondiale. Sa reconstruction s'inscrivit dans le plan d'aménagement conçu par les architectes Maillard père et fils pour la Grand'Place de Comines, l'hôtel de ville et l'église se répondant de part et d'autre de la place. L'architecte Maurice Storez, directeur de l'Arche, fut sollicité par la commune : dès 1922 il s'associa à Dom Bellot pour la conception du projet. Il s'agit ainsi de la première église en France à la construction de laquelle Dom Bellot a participé. Le projet est accepté par le conseil municipal en mai 1923. Il fut ensuite revu à la baisse en raison de problèmes financiers dus au non-versement des dommages de guerre et à l'inflation. La construction s'effectua de 1925 à 1929, date de la consécration de l'église. La réalisation du mobilier se poursuivit jusqu'en 1933 pour le ciborium dessiné par Dom Bellot, les autels secondaires et la chaire et jusqu'en 1938 pour la mise en place des vitraux. Le monument aux morts, placé au pied du campanile, est signé et daté "A. Masselot Lille 1929".
Source : Ministère de la culture.