photo : Lomyre
Preny, l'église était dédiée à saint Pierre et saint Paul, dans le Xe siècle. L'édifice actuel est moderne. Cette position importante, et presque aussi élevée que Mousson, appartenait aux ducs de Lorraine, dont le cri fut long-temps Priny, comme l'indiquent ces anciens vers:
Ils crioient Priny, Priny!
L'enseigne au riche duc Ferry!
Marchis entre les trois royaumes
(La France, l'Allemagne et la Bourgogne).
Ce cri se lisait encore, avant la révolution- sur le Mande Guerre ou cloche d'alarme du château. L'enceinte de cette vaste forteresse est difficile à suivre au milieu des décombres. Plusieurs époques se distinguent dans les restes de constructions: d'abord une grosse tour carrée, en appareil régulier avec une seule ouverture plein cintre, à deux rangs de petits claveaux, pour la construction de laquelle les aquéducs romains de Jouy avaient sans doute servi de modèle. Cette tour carrée ne présente aucume autre ouverture, tandis que les tours rondes sont garnies d'embrasures disposées en batteries couvertes. On retrouve encore les fragmens de six de ces tours attenant aux murailles qui entouraient le vieux donjon; dans un de ces murs est sculptée une grande croix de Lorraine ; à droite de cette enceinte est une porte ogive dont la coulisse de herse existe encore, et auprès, un bâtiment irrégulier à fenêtres en ogives tréflées, et orné extérieurement d'un petit cloître ogive à arcades, maintenant bouchées, mais qui étaient soutenues par des colonnes basses surmontées de chapiteaux sans sculpture. Au milieu du trèfle de quelques unes des fenêtres se trouve une fleur de lis. Ce bâtiment-avait un système de défense indépendant de celui du donjon : on suit la trace de fossés comblés, de tours rasées, etc.
Cet amas de fortifications de diverses époques est encore imposant de loin; mais de près il est dans un état affreux de delabrements. Il a subi la profanation réservée aux ruines habitées. Les misérables haillons des pauvres paysans, successeurs des ducs de Lorraine, sèchent accrochés aux nobles débris des tours féodales; les souterrains sont remplis de légumes ou de fumier, et de chétives huttes gisent accolées comme des polypes au pied des hautes murailles.
Preny ou Priney avait eu d'abord des seigneurs particuliers; la chapelle castrale est comprise dans le pouillé des possessions de l'abbaye de Saint-Pierre de Metz, en 960. On voit, dans une charte d'Étienne de Bar, évêque de Bar, datée de 1138, le nom d'un certain Wilhelm Domel, seigneur de Priney ou Preny. Ce même Etienne, vers 1150, assiégea Preny. En 1286, ce château était au duc de Lorraine, puisque Bouchard d'Auxerre, évêque de Metz, étant en guerre avec le duc Ferry de Lorraine, y mit le siége. Il ne put s'en emparer, et les autres ennemis des ducs ne le purent pas non plus, puisqu'en 1430 René Ier, prisonnier à Lille, engagea, pour sa rançon, sa terre de Preny. René II avait remis Preny au duc de Bourgogne, dans le traité qui précéda leur guerre ; la défaite de Charles lui rendit ce château. Enfin, en 1617, Preny fut engagé au seigneur de Maillane pour 100,000 livres, et démantelé en 1636.
Source : Statistique Monumentale par Ernest L. Grille de Beuzelin en 1882.
A la fin de l'époque carolingienne, Prény est mentionné pour la première fois dans un acte officiel daté de 962 sous la forme "Capella Prisney"(la chapelle de Prény).
En 1050, Gérard d'Alsace, duc de Lorraine, nommait Refroid de Conflans, dit de Prény, avoué de ce village.
En 1207, le château de Prény est pris et détruit en partie par le comte de Bar, Thiébaut Ier; reconstruit, il est un chef-d'oeuvre d'architecture militaire médiévale et devient imprenable par la force jusqu'au développement de l'artillerie.
En 1437, le château de Prény est occupé par une garnison bourguignonne en guise de garantie du payement de la rançon due par le duc de Lorraine au duc de Bourgogne de même qu'en 1473, cette fois pour assurer Charles le téméraire du libre passage de son armée. Mais en 1477, ce dernier se garda bien d'attaquer la forteresse de Prény qui salua son passage d'une volée de boulets de canon.
En 1632, le château et son arsenal contenant un armement démodé sont occupés par les troupes françaises. Face à la résistance des Lorrains de Charles IV de Lorraine, Richelieu, principal ministre du roi Louis XIII craignant que les châteaux lorrains servent de point d'appui aux forces du duc de Lorraine qui connaissent quelques succès en certains endroits, ordonne en 1636 le démantélement du château. Cette forteresse ne remplit alors plus aucun rôle militaire.
Le 28 mai 1731, Prény, peu peuplé, perdait son siège de prévôté et de gruerie au profit de la localité voisine de Pagny-sous-Prény.