photo : Normandie Héritage
La dernière maison est celle de la Truie-qui-file. Elle est la plus rapprochée de l'abbaye vers laquelle sa façade offre quatre ou cinq arcades cintrées. Elle touche à la seconde ligue de fortifications ; car, ce que l'on ne sait pas assez, l'abbaye était défendue à ses pieds par une seconde enceinte, que détermine assez bien le mur de ronde actuel, et qui est évidente entre la Truie-qui-file et l'abbaye. Ou y voit encore les vieux murs et des projections de tourelles. Du reste la marquise de Créquy observa cette enceinte au commencement du XVIIIe siècle, et écrivit dans ses Souvenirs : « Le portique de l'abbaye d'où l'on aperçoit une seconde ligne de fortifications supérieures, admirablement édifiées de grands blocs de granit ... Nous y fûmes reçues par le prieur conventuel, à défaut d'abbé régulier, parce que le siège de cette abbaye royale était ce qu'on appelle en commande ! Enorme abus qui consiste à disposer de ce qui n'est pas a soi ! »
Source : Mont Saint-Michel, monumental et historique par Édouard Le Héricher 1846.
L'ouvrage intitulé: Histoire et Recherches des Antiquités de la ville de Paris, par Henry Sauval, dit quelques mots des Enseignes ridicules, ainsi que de celles qui sont composées de mauvais rébus comme les suivantes:
« De ces sept Enseignes, dit Sauval, celles du Bout du Monde et de la Femme sans tête ont donné leur nom à des rues. Celle de la Truie qui file qu'on voit à une maison du marché aux Poirées, rebâtie depuis peu, est plus remarquable et plus fameuse par les folies que les garçons de boutique des environs y font à las mi-Carême, comme étant sans doute un reste du paganisme. »
Ce bas-relief de la Truie qui file existe encore à la maison qui porte le n° 24, au coin de la rue de la Cossonnerie.
L'Enseigne de la Truie qui file a eu la vogue dans son temps, car on la voyait à Amiens, à Caen, à Dieppe, à Évreux, au Mans, au Mont-Saint-Michel, à Rouen, à Saint-Quentin, etc. Un relief représentant ce sujet existait tout à la fois à l'extérieur de la cathédrale de Chartres, sur une console placée au-dessus de l'Ane qui vielle, et à la poissonnerie de la même ville. Ce dernier relief existait encore en 1839.
Le même auteur fait connaître qu'autrefois, à Paris, les marchands de divers métiers avaient coutume de mettre à leurs fenêtres et sur leurs portes des bannières en forme d'enseignes, où se trouvaient figurés le nom et le portrait du saint ou de la sainte qu’ils avaient choisi pour patron. Cependant on rencontrait aussi parfois, au lieu d'une figure de moine ou de vierge martyre, divers emblèmes ou rébus du genre de ceux que nous venons de citer.
Source : Recherches Historiques sur les Enseignes des Maisons Particulieres par E. De La Queriere 1852.
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