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Le ministère de la culture nous donne la notice suivante : Abbaye fondée en 1099 par Robert d'Arbrissel. L'ordre fontevriste eut l'originalité d'être un ordre mixte, dirigé par une abbesse.
De 1135 à 1793, 36 abbesses gouvernèrent Fontevraud, dont plus de la moitié de sang royal. Napoléon fit de l'abbaye une maison centrale. Prison jusqu'en 1963, l'abbaye est alors confiée au ministère des affaires culturelles qui entreprend sa restauration. Dans l'enceinte de l'abbaye, quatre monastères se côtoient : Grand Moutier, Saint-Benoît, couvent de la Madeleine et Saint-Lazare. L'abbatiale abrite toujours les gisants des Plantagenêt Henri II, Richard Coeur de Lion, Aliénor d'Aquitaine...
Depuis le 24 avril 1149 jusqu'au 2 novembre 1789, 36 abbesses se succédèrent sur le trône monastique de Pétronille de Cheraillé ; ce sont :
Actuellement centre culturel de l'Ouest.
L'ordre de Fontevraud, composé de couvents d'hommes et de couvents de femmes, relevait tout entier de l'abbesse de Fontevraud, et était exempt de la juridiction des ordinaires. Cette singularité, qui soumettait des hommes à l'autorité d'une femme, avait pour but, dans l'esprit de son pieux fondateur, Robert d'Arbrissel, de rappeler la soumission qu'avait témoignée l'apôtre bien aimé à la mère du Sauveur.
Après la mort de Robert d'Arbrissel, qui, outre les couvents du vallon de Fontevraud, sur les confins de l'Anjou et du Poitou, avait encore établi de nombreux monastères dans diverses localités, ceux des Loges, de Chantenois, de l'Encloître, de la Puïe, de la Lande, de Tuçon en Poitou, d'Orsan dans le Berry, et de la Madeleine d'Orléans, sur la Loire, de Boubou, le prieuré de la Gasconière, le couvent de Cadouin, et enfin celui de Haute-Bruyère au diocèse de Chartres, d'autres couvents de cet ordre s'établirent bientôt en Espagne et en Angleterre, et se multiplièrent en France dans toutes les provinces du royaume. La maison des Filles-Dieu, fondée à Paris par saint Louis, et réduite à deux ou trois religieuses, fut donnée à l'ordre de Fontevraud par Charles VIII, en 1483, sons le gouvernement de l'abbesse Anne d'Orléans, soeur de Louis XII.
Parmi les nombreux privilèges qui furent accordés à cet ordre par les souverains pontifes, nous devons en remarquer un, de l'an 1145, par lequel Eugène III affranchit les religieux des épreuves de l'eau bouillante et de l'eau froide, du fer chaud et des autres, ordonnant qu'ils ne seraient plus obligés à justifier leur prétention que par la voie de témoins.
Les religieux de Fontevraud, soumis d'abord à la règle de Saint-Benoit, se qualifiaient néanmoins de chanoines réguliers, et avaient embrassé celle de Saint-Augustin, lorsqu'une réforme, sollicitée par Marie de Bretagne, vingt-sixième abbesse, porta, en 1459, quelque remède au désordre. Mais cette tentative n'ayant point satisfait la piété de l'abbesse, elle se retira à l'abbaye de la Madeleine d'Orléans, pour y établir une réforme plus sérieuse. Aidée des religieux des ordres de Saint-François, des Chartreux, et des Célestins, elle puisa dans les constitutions de Robert d'Arbrissel, dans les règles de Saint-Benoit et de Saint-Augustin, et en forma une règle nouvelle, qui, approuvée par le pape Sixte IV, en 1475, s'établit malgré de nombreuses résistances dans toutes les maisons de l'ordre, sous le gouvernement d'Anne d'Orléans et de Renée de Bourbon, de 1475 à 1507. Cette dernière abbesse avait donné l'exemple de l'observation de la règle en faisant, entre les mains de Louis de Bourbon, évêque d'Avranches, en 1505, voeu de clôture. Son autorité, ébranlée quelques instants par les religieux, qui l'avaient forcée à se soumettre à leur surveillance malgré les statuts de l'ordre, fut rétablie par arrêt du grand conseil, en 1520, et confirmée par le pape Clément VII, en 1523.
De nouvelles tentatives eurent encore lieu sous le gouvernement de Jeanne-Baptiste de Bonrbon-Lavedan, pour établir au profit des religieux de cet ordre une sorte d'indépendance envers l'abbesse ; mais, malgré une bulle d'Urbain VIII, la nouvelle règle ne fut point mise à exécution, et un arrêt de Louis XIII, du 8 octobre 1641, rétablit et confirma la réforme de 1475, approuvée par Sixte IV, ordonnant qu'un factum composé par les religieux, et injurieux à l'ordre, fût lacéré.
H. Bouchitté.
Il était passé en usage que l'on envoyât à Fontevraud les filles de France, pour y être élevées dans leur jeunesse. L'abbesse appartenait presque toujours, par des liens légitimes ou illégitimes, au sang royal. Mme de Pardaillan d'Antin, arrière petite-fille de Mme de Montespan, qui était en 1789 abbesse de Fontevraud, tirait de ce bénéfice plus de 100,000 livres de rente. Ce riche et puissant institut était divisé en quatre provinces : France, Aquitaine, Auvergne et Bretagne. La première renfermait quinze prieurés, la seconde quatorze, la troisième treize, la quatrième treize.
L'abbaye royale de Fontevraud est transformée depuis 1804 en une maison centrale de détention. Des cinq églises qu'elle renfermait, il n'en reste plus qu'une, la plus grande de toutes, remarquable monument du douzième siècle. On rapporte à la même époque la construction de la tour d'Édouard, qui s'élève encore dans la seconde cour, au milieu des bâtiments modernes, avec ses murs noircis et sa masse pyramidale. C'était autrefois, à ce que l'on croit, une chapelle sépulcrale, placée au milieu d'un cimetière. Quatre statues mutilées de Henri II, roi d'Angleterre, d'Éléonore de Guyenne, sa femme, de Richard Coeur de Lion et d'Elisabeth, femme de Jean sans Terre, voilà tout ce qui reste du fameux cimetière où dormaient les Plantagenets.
Le bourg de Fontevraud est entouré de bois ; il est peuplé de 1,500 individus (NdW : 1867), se trouve à 12 kilomètres de Saumur, et fait partie du département de Maine-et-Loire.
Source : Dictionnaire de la conversation et de la lecture publié par William Duckett en 1867.
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