Château de Moissac Vallée Française

La territoire de cette commune donne les mêmes productions que les autres parties des Cévennes : la vigne, les châtaigniers et le mûrier constituent ses principales ressources.

Le commune de Moissac n'a pas de chef-lieu proprement dit. On appelle en général Moissac, plusieurs maisons isolées bordent le Gardon qui arrose cette vallée, bien que ces maisons aient toutes des noms particuliers. Le temple protestant est situé à St-Roman, qui est l'agglomération la plus importante de toute la commune.

Sur un mamelon qui domine la vallée de Moissac, on voit les ruines d'un ancien château qui était siège de justice, connue sous le nom de Comté-Forit, elle était possédée au XVII^e siècle par la famille Montbel. Lors de la suppression de cette justice, elle appartenait au comte de Fournés, sénéchal d'épée de Nîmes. On remarque encore dans les ruines de ce château, les traces d'une haute tour qui pouvait bien être un des phares élevés en 1320 (voir Collet-deDèze). Il est certain que cette tour pouvait servir de signal à toutes les Cévennes, étant en correspondance directe avec les phares de Fontenilles, Coudoulous et beaucoup d'autres dont il existe encore des vestiges.

En 1689, messire Jean de Ginestoux, baron de Moissac, agissant comme mari de dame Anne de Blancard, rendit hommage au seigneur évêque, comte du Gévaudan, et reconnut tenir en fief sous sa régale et juridiction dominante, la baronnie de Moissac, comme tout ce qu'il possédait dans les paroisses de Barre, Pompidou, Saint-Etienne-Vallée-Française, Saint-Julien-d'Arpaon, Saint-Martin-de-Lansuscle, Molezon, Gabriac, Vébron, Sainl-André-de-Lancise, et encore dans plusieurs autres communes dépendantes du diocèse de Nîmes.

Un autre monument remarquable se trouve dans cette commune, c'est la chapelle de Notre-Dame-de-Val-Francesque

Source : Dictionnaire géographique de la Lozère, par Jean Bouret en 1852.

Perchées sur un piton rocheux, les ruines du château fort de Moissac laissent supposer un système de défense sophistiqué, rendu necessaire pas les assauts successifs des camisards * et des dragons du roi.

Il appartenait à la maison d'Anduze au XIIIe siècle et fut reconstruit au XVIIe siècle.

* On connaît l'histoire tourmentée du protestantisme en France, marquée surtout par des persécutions. notamment diligentées par Louis XIV (1638-1715), qui entend bien donner le coup de grâce à cette religion. L'édit de Nantes, proclamé en 1598 par Henri IV, se présente comme une courte période de tolérance. Petit rappel des faits : les idées de la Réforme gagnent le Languedoc au milieu du XVI^e siècle, elles viennent conquérir les terres des Cévennes, du bas et haut Languedoc. Tueries, destructions, emprisonnements et tortures pour obtenir les ultimes conversions, c'est le lot des Protestants sous Louis XIV. En 1703, est donné le coup d'envoi de la guerre des Cévennes, dite guerre des camisards, qui doivent leur nom à la chemise blanche qu'ils portaient par-dessus leurs vêtements pour se faire reconnaitre des leurs. Les 2 000 à 3 000 révoltés sont répartis en trois principaux corps d'armée, sur le mont Aigoual, dans les basses Cévennes, autour de Nîmes, sur le mont Lozère. Ils mènent une guérilla active et remportent des victoires. On voit l’armée des champs et des collines mettre en déroute les chefs de l’armée royale ! Pour vaincre la résistance, le pays des camisards est mis à feu et à sang, jusqu’à la conclusion d'une trêve négociée en 1704. Mais la rébellion des camisards couve toujours et les persécutions ne cessent pas. Seul l'édit de Tolérance de 1787, accordant aux Protestants la liberté de culte, ramènera la paix sur ces terres.

Source : Le Petit Futé Lozère par Alain Martinez,Tristan Cuche,Jean-Paul Labourdette,Dominique Auzias 2008.