photo : pierre bastien
Il ne reste que quelques débris de l'hôpital fondé par Alice de Saint-Haon, dame de Couzan, au XIVe siècle. Mais un assez grand nombre d'autres constructions des XVe et XVIe siècles sont encore debout.
La plus importante maison de la ville est l'ancienne maison prévôtale qui sert aujourd'hui d'hôtel de ville. C'est un manoir de la fin du XVe siècle, avec cour intérieure sur laquelle empiète une tourelle d'escalier polygonale, percée à rez-de-chaussée d'une porte aussi remarquable par sa décoration sculptée, sobre et élégante, que par le fini du travail. Elle a gardé son huisserie à compartiments avec un marteau en fer forgé et ciselé, et sur le tympan ogival est sculpté un écusson portant : d'argent au chevron de sable chargé de six croissants d'or et accompagné de trois merlettes d'or, alias de sable, avec la devise : Estote prudentes sicut serpentes, estote simplices sicut colombae (Soyez prudent comme les serpents, soyez droits comme les colombes). Ce sont les armes et la devise d'un parvenu contemporain de Jacques Coeur, Jean Pelletier de Renaison, petit bourgeois qui devint successivement juge de Forez, conseiller du duc Pierre de Bourbon, prévôt héréditaire de Saint-Haon et de la Chambre, et enfin, deux ans avant sa mort, survenue en 1500, président du conseil et de la Chambre des comptes de Bourdonnais. Il avait obtenu, en 1476, de relever le nom de l'ancienne et illustre famille de Saint-Haon, après avoir été anobli par l'acquisition de la seigneurie de Banassat. Son fils signe :
Charles de Saint-Haon Banassat, seigneur de Beaucresson. C'est dans ce beau logis de la Prévôté que serait descendu François Ier, quand, en 1534, il vint prendre possession du comté de Forez.
La maison de l'Evêque, contre la motte du château, fut la résidence des seigneurs successifs de Saint-Haon : les Pierrefitte, La Perrière, Lévis-Couzan Berceau de la famille de Boisy, elle s'appela maison de l'évêque, de Jean II de Boisy, évêque d'Amiens, neveu du cardinal de La Grange. Voisine de l'église, elle devint la maison des prêtres sociétaires de Saint-Haon. C'est une construction du XVIe siècle. On y remarque un curieux cadran à coquille, en style de la Renaissance, et de nombreuses baies à meneaux, très élégantes de profils et de proportions.
Le logis de la Fleur de Lys, manoir des Lissieux, est une construction du commencement du XVIe siècle, remarquable par deux cheminées monumentales , des plafonds à solivage avec traces de peintures, de petites voûtes à nerfs prismatiques et un couronnement extérieur très décoratif de consoles courbes en chêne, soutenant le forjet saillant d'une toiture presque plate.
Le Forez pittoresque et monumental : histoire et description du département de la Loire et de ses confins (1889)