photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies
La Sèvre prend sa source dans le département des Deux-Sèvres à l'Archerie, commune du Beugnon, arrondissement de Niort. Elle passe à la Pommeraye, S. Laurent, Mortagne et Tiffauges ; elle entre ensuite dans la Loire-Inférieure, passe à Boussay, à Clisson, où elle reçoit la Moine ; un peu plus loin elle se joint à la Maine. Après avoir ensuite arrosé Gorges, Monnicres, Vertou, elle se jette dans la Loire à Pont Pont-Rousseau, faubourg de Nantes. Son cours est de 25 ou 30 lieues, mais son étendue dans le département n'est que de 8 lieues.
Cette rivière a été anciennement navigable jusqu'à Clisson, au moyen d'une écluse et d'une chaussée ; elles ont été détruites et maintenant ce n'est qu'avec peine qu'on la remonte jusqu'à Vertou, au moyen des marées.
Elle est profondément encaissée et dans certains endroits, surtout vers Clisson; elle se précipite de rochers en rochers et forme de belles cascades.
La Sèvre fournit les mêmes poissons que la Loire. Suivant le légendaire qui à écrit la vie de Saint Martin-de-Vertou, la Sèvre s’appelait avant le VIe siècle Landoza ; elle prit le nom de Separis d'où l'on a fait Sèvre, lorsque ses eaux se séparèrent pour laisser passer le corps de S. Martin-de-Vertou. Voici le fait tel qu'il est rapporté dans Albert-le-Grand.
S. Martin avait établi deux monastères, l'un à Vertou et l'autre à Durin, appelé depuis S. Georges de Montaigu. Il mourut dans ce dernier monastère en 589. Les religieux des deux monastères se disputèrent son corps. Ceux de Vertou trouvèrent les moyens de l'enlever pendant la nuit et pendant le sommeil des autres. Arrivés auprès de la Sèvre, au Port-Tillon, ils ne trouvèrent point de bateau, mais l'eau se divisa pour laisser passer le corps, qu'ils déposèrent à Vertou.
Source : Notices sur le département de la Loire-Inférieure et sur la ville de Nantes par Jean-François Le Boyer 1832.